Vendredi 15 juin 2007 à 23:38

Elle regarde V pour Vendetta. Et sa main va machinalement chercher une cigarette dans le paquet de sa mère. Elle l'hume et joue avec durant quelques minutes. Elle voit le ciel et aimerait pouvoir le prendre en photo, capturer les couleurs, les formes et les ombres, surtout les ombres. Elle pousse les objets posés sur le bureau et ouvre lentement la fenêtre, en grand. Elle pose son pied sur le rebord de son bureau et grimpe sur le dernier, silencieusement elle sort sur l'appui de fenêtre, de là elle attrape son appareil photo et cadre. 





Le film tourne encore. Ensuite elle saisit le briquet et allume la cigarette qu'elle a toujours en mains. Elle la fume à moitié alors que le tube se consume plus vite qu'à l'ordinaire : l'air est frais ce soir. En même temps elle filme le ciel, et les chauves-souris, elle regarde, elle respire, elle sent, elle goûte autre chose que la fumée en bouche.
 Elle écrase la cigarette contre les briques, et toujours comme une ombre elle saute au dessus des hortensias pour atterrir dans la pelouse. Enterre le mégot sous les fleurs et ce faisant se met de la terre plein les mains. Le vernis, élément de son déguisement, est sali.
Pour remonter elle ne peut pas sauter, elle doit tendre la jambe, la reposer sur le rebord de l'appui de fenêtre et s'arranger pour qu'elle porte son corps jusqu'à une position accroupie. Avec une jambe. Saleté de contracture, elle a trop dansé aujourd'hui, elle sent ses demi-pointes usées contre son gros orteil, mais si elle se relâche c'est la chute.
Elle rentre dans la pièce, évite de buter contre un quelconque objet, téléphone, clavier, lampe, et entend que l'on descend les escaliers. Sa mère.
Elle a le temps de remettre le briquet en place. Sa mère arrive, ne dit rien, se penche au-dessus d'elle et prend son paquet de News, et son briquet... Elle sort fumer une cigarette, et n'a rien dit  sa fille.

Sa fille qui à sa manière, suit une autre route. Sa fille qui après s'être lavée les mains, après avoir pris un tic tac,  va prendre une veste, enfiler des baskets et passer à nouveau par la fenêtre, passer par-dessus la haie, pour enfin marcher dans le village endormir.
L'air est frais ce soir.

Le film n'est pas fini.




Par tu-dis-rien le Samedi 16 juin 2007 à 13:43
Finalement, au fond... On est tous un petit peu pareil...
 

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