Dimanche 20 décembre 2009 à 23:28

Dans la campagne enneigée, elle s'était mise à respirer. Avait éclaté de rire et déclaré qu'elle se sentait revivre, l'air glacé qui pénétrait sa poitrine, comme la fin d'un asthme qu'elle avait ignoré. Elle avait voulu s'allonger dans le blanc éclatant, celui qui devenait bleu des ombre et argent la nuit.  La nuit, et les retrouvailles avec ses étoiles. Comme des vieilles amies dont on sait pertinemment qu'elles s'éloignent. Elle savourait le bruit de ses pas, les flocons qui lui tombaient dans le coup, les crissements et les glissades. Elle les savourait à vrai dire comme un plaisir rare, voire interdit. Ses sens exultaient mais son coeur sombrait. Pour Paris elle aurait bien perdu un poumon, ou deux.


Pour un chez soi. Un chez moi. J'ai trouvé des attaches. Et c'est un sentiment étrange.
Saloprie de fille de l'air. Il t'en aura fallu du temps pour reconnaître l'endroit d'où montait la ficelle de ton ballon d'hélium.
Reste à trouver la main qui la (re)tient.


Dimanche 20 décembre 2009 à 20:14

J'aurais du (t') envoyer un vrai message hier. Parce que l'auto-censure devrait être faite pour ce blog et nulle part ailleurs. Alors voilà, aujourd'hui je compense, peut-être parce que je suis triste à en pleurer, sans savoir pourquoi. La fatigue diront certains. On va faire semblant de les croire. Il est vrai que l'on devait être beaux, tous en tenue de soirée, à 3 heures du matin sous la neige. Et pendant ce temps là mon portable et mon autre vie étaient dans la voiture, tombés par terre, dans le froid. Je n'ai pas pensé à toi. C'est fou de se dire que l'on peut occulter sans aucun problème. Juste parce que les choses nous amènent à un certain endroit, pas un autre. A retrouver des amis qui ne sont pas les mêmes. Je n'aime pas quitter les gens. D'autant plus sans dire "au revoir". C'est ne pas dire que l'on attend, de se revoir. Les retrouver me fait du bien. Partir de Paris non. J'ai trouvé ma vie et elle se rappelle à moi, toi avec. Les retrouvailles ne sont pas le bon moment pour dire au revoir. J'aurais du pourtant. Plus encore.

Samedi 19 décembre 2009 à 0:23

Et aujourd'hui c'était le jour parfait pour ne pas se dire au revoir. Comme je ne lui avais pas dit au revoir à Lui. Comme je ne Lui dirai probablement jamais au revoir. Pourquoi le jour parfait ? Parce qu'il avait remis ce parfum. Ce parfum qui lui va si bien, son parfum et celui de personne d'autre. Lorsque je suis dans le métro et que je le sens je lève la tête, au cas où, mais je sais déjà que ça n'est pas le sien. Question de vide. Comme le sien à Lui. En fait, Lui, quand j'y pense, quand j'y retourne, quand je m'y reperds, c'est surtout une obsession d'écriture. J'aimerais bien m'y trouver une fois. Juste pour voir. A quoi ça ressemblerait. A quoi je ressemblerais. Qui j'aurais pu ne pas devenir. Tout est une histoire de mot et de parfum, et je n'ai aucun sillage.

Voilà à quoi l'on reconnaît les fantômes.

Vendredi 18 décembre 2009 à 11:42

http://lagrandemymy.cowblog.fr/images/PICT1271.jpg

Ote maintenant
Tes souliers
Et chausse à  ton pied
Quelques pelotes de nuées

Vendredi 18 décembre 2009 à 0:05

"Fais-toi de plus en plus belle, jour après jour, que chaque nuit il se torde de douleur en songeant qu'il n'est pas avec toi, qu'il a haï cette journée et qu'il haïra d'autant plus celle de demain."

Alors elle lui avait obéi. Et chaque jour elle avançait. Chaque jour elle souriait, chantait, plaisait. Mais finalement, à chaque minute elle n'attendait que lui. D'un rire grinçant elle songeait qu'elle aurait pas une très mauvaise Cendrillon. Elle aurait fait demi-tour pour aller rechercher sa chaussure. Sans compter qu'il y avait peu de (rire) chance qu'elle la perde. Alors non, elle n'attendait ni ne rêvait du prince charmant. Elle voulait ce gars dont elle rêve toutes les nuits, celui de la fête de l'Huma qui se passe à Neerpelt à côté du stade de Monchengladbach où son frère joue au foot. Celui qui dit son prénom. Celui qui n'est que lui et dont tous ceux d'avant ne semblent plus être qu'une pâle copie. L'on verra bien. Si cela revient. Sinon, tant pis. Elle en attendra un autre. Et laissera ses ballerines sur le rebord de la fenêtre, prendre la neige d'une nuit.


On s'est connu
En bas des marches
Du palais
Tout en bas de l'escalier de glace
Tes pieds dansaient
nus sur la neige
Et tu chantais cet air plein de malice et de grâce

Samedi 12 décembre 2009 à 1:49

Bien sûr que oui, elle en avait peur. Du vide. De ce foutu vide. Du noir en fait. De cette absence de tout dans laquelle elle ne pouvait se raccrocher qu'à ses propres images, souvenirs ou fantasmes. Elle y voyait tous les coups qu'elle avait pris, tous ceux qu'elle allait prendre. Et fermer les yeux n'y changeait rien. A quoi bon. Par éclairs, comme autant de gifles. Tu sens la douleur ? Celle-là est bien réelle, celle-là n'admet ni excuse ni transition. Elle arrive, implacable. Pourquoi abstraire ? Parce que dans le miroir il n'y avait rien d'autre qu'une réalité qu'elle ne pouvait pas regarder. Qu'elle refusait autant qu'elle se refusait à elle. Le visage meurtri, les membres douloureux, la poitrine fracturée, le coeur piétiné. L'obscurité cachait seulement. L'oubli n'était pas permis, l'oubli comme la perte de soi. L'inconscience pour se savoir exister encore. Elle désirait l'insoutenable. Le reflet était celui de celle qu'elle ne s'était pas vue devenir, elle devinait.

L'aveugle n'ouvrait pas les yeux car elle ne pouvait plus voir l'indicible.

Samedi 12 décembre 2009 à 0:56

Tu ne m'as jamais répondu, finalement. A ce message de fin novembre. Ce message de quatre heures du matin et un peu plus. Tu l'as regrettée finalement cette soirée ? Ou en as-tu seulement regretté un seul instant ? Voire notre instant ? Des moments. Beaucoup de moments. Séparés, les transitions après avoir été floues ce sont juste effacées. Quand tu restes seul dans ton coin, derrière moi. Et que je ne sais si je dois te rejoinder ou pas. Où sont passées nos raisons de cette nuit là ? Plus je les pense, moins je les trouve. Un peu comme toi. Alors, dis-moi, tu regrettes ?

Jeudi 3 décembre 2009 à 19:06

How to say ?
What the fuck ?!
On devrait pas avoir la permission de jouer comme ça.
Si près. Si loin.
Ca ne serait pas difficile.
Quelques centimètres. Parfois millimètres.
Et l'on se touche.
Tension.
A créer ou développer.
J'aimerais te voir en suspendu.
Nih. Scratch. Boum. *
C'est quoi cette idée des points ?
Les épithétiques, ça va
mais les autres.
On ne devrait pas pouvoir finir toutes ses phrases
J'arrête d'ailleurs
Les poètes ne font rien d'autre
Les pensées continuent après, pourquoi pas les mots ?

Sur le badge. Sur la main. Qui compte. A l'indélébile plutôt qu'au-stylo bille.

* Il ne faut pas me demander ce que je fais quand j'écris et que je suis incapable de te donner une réponse sans me renverser, moi, et mes mots.
It's a wrong time, for someby new, it's a small crime, and I've got no excuse. Is that allright with you ?

Mardi 1er décembre 2009 à 17:44

A lire avec Fall Away - The Fray.


Sur un malentendu, ça aurait pu marcher. Si l'on avait bu un peu plus. Si on s'était oubliés un peu moins, pour se souvenir de qui nous étions réellement à ce moment. Si je n'avais pas fait semblant de ne pas sentir ta main sur ma hanche. Mais en même temps ce fut l'un des plus beaux instants, parce que j'ai eu l'occasion de revenir vers toi. Et je n'aurais probablement pas supporté quelqu'un après. Y aurait-il eu un après, c'est toute la question. Ta main qui glisse dans mon dos. Et je me retourne vers toi. Comme dans toutes ces histoires où j'ai plus ou moins joué un rôle. A droite. Et à gauche l'on dérape. Ma main cherche à te toucher, tu es réel. Cela s'attarde. Juste quand je sais, quand mon coeur tombe dans ma poitrine, je crois que je me retire. Un réflexe bête. De ne pas abuser de la situation. Ce réflexe n'est d'habitude pas le mien. Moi je suis la fille qui revient. En l'occurence, cette nuit là, qui part. "Il s'est passé quoi là ? ". Ca n'est donc pas une chimère. Pour toi peut-être. Tu fais correctement semblant ou tu en as tiré des conclusions qui vont à l'opposé de tout ce que je désire. De toutes façons, je ne te vois plus, je te sens. Je pars mais ma main reste en arrière, t'effleure. Une fois, deux fois. Je n'en peux plus de seulement t'effleurer. Mais c'est déjà te toucher, et je ne pense pas être capable de me priver de ce contact. Ma main reste en arrière. J'ai à peine fait un pas et je rêve que moi aussi. Sur un malentendu, ça aurait pu marcher. Si j'étais restée la fille qui revient. Je ne suis plus cette fille là. Si je t'avais embrassé, pour de bon. Je ne suis pas encore celle-là. Je veux te trouver au devant.


Just because I was falling away.
 

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