Comme quoi ce connard de bonheur il ne tient pas à grand chose. Et nous comme de pauvres délurés que nous sommes on continu à en vouloir plus, encore et encore. Histoire qu'il nous détruise tous mieux, les un après les autres.
Quelques notes, quelques mots et une période s'envole en fumée, se consume. Même les cendres ne parviennent pas à nous la faire revivre en pensée.
Y'a les putains de grandes périodes dont on ne se souvient pas. Mais alors vraiment pas. Pourtant on ne les remettra pas en cause. Parce qu'on se persuade qu'elles existent. On en a besoin je présume.
Par exemple,cette enfance dont on se persuade que c'était la plus totale félicitée. Le shoot de joie absolu qu'on se donne l'impression de retrouver dans certains moments qu'on ne devrait pas avoir en tant que jeune génération d'une société construite, ouverte, en un mot idéale.
Qui croit à cela ? Qu'on me trouve l'innocent qui peut y croire après avoir vécu. Un nourrisson perçoit déjà qu'il a devant lui une semi-vie, qui n'est qu'une semi-mort dans le fond. Ensuite on devient trop hypocrite pour se l'avouer. Un des nombreux bénéfices de l'auto-persuasion. 1:11. Quand on a la chance de croiser des gens en qui l'on croit vraiment, le plus souvent on ne compte pas pour eux. Alors que d'autres quelque part croient en nous. D'un commun accord on reste dans nos rôles de pâles copies d'êtres humains. Même les personnes dotées d'un fort caractère ne jouent qu'un rôle. On a besoin d'elles pour trouver une norme.
De temps à autres on lève une partie du voile. A mi-mots. L'autre n'écoute pas. Ou du moins ne réagit pas. On cherche pas plus. Pourquoi donc demander plus. C'est une sorte de connivence. L'un perçoit les gestes. Le second attend la première réaction pour pouvoir ne plus rien faire ensuite. Parle. Seule. On ignore pour quoi. Pour qui. La seule donnée sure c'est à qui. Et encore.
Bêtement on reste. Pour voir les gens que l'on aime occuper la place que l'on aimerait avoir. A détester les gens parce qu'ils nous aiment trop ou font semblant de trop nous aimer. Dire des conneries en sachant bien qu'elles n'aboutiront jamais. Qu'on continuera puisqu'il le faut. S'envoyer en l'air avec les choses qui nous enfoncent mille pieds sous terre.
L'envie subite de tout effacer. Pour ne jamais, au grand jamais recommencer. Pour ne plus avoir mal. Pour ne pas voir cette compréhension que je n'ai pas, pour ne pas sentir dans les regards la pitié, le doute. Pour oublier de parler sans cesse de souvenirs et d'oublis qui ne viendront pas. Pour toutes ces nuits où le sommeil ne me trouve pas et je sais pourquoi sans vouloir l'admettre.
Je veux pas fixer la beautée de ce monde. On essaye de le faire trop souvent. Je veux vivre cette beautée ou la voir mourir avec ce que j'en pense.
ce que j'aime tes mots, toi, si jeune, mais avec déjà une telle maturité d'écriture .. instant magique