Assise en tailleur devant ma grande armoire en bois je me plonge dans les univers que j'ai délaissé.
Les vêtements de conférence, ceux des fêtes, ceux des cérémonies, ceux de la flemme, du sport... Ceux qu'on ne devrait pas avoir, dont on ne se débarassera pourtant jamais.
Et dans ce foutoir indescriptible que j'ai donc, très logiquement, tenté de vous décrire, se trouve un flacon de parfum.
Collection "Bien-être", celui aux Fleurs d'Eglantine. Le parfum dans lequel je me réfugiais autrefois quand je me dépêchais de remonter pour m'adosser à la porte et partir là où la douleur, la tristesse, les larmes, étaient justifiées, mais surtout acceptables.
Ca remonte loin désormais. Le parfum a changé, la manière aussi, peut-être bien que la fille qui respire a changée, et que c'est de là que découlent les habitudes qu'elle aimerait perdre sans le savoir.
Depuis la dernière fois que ce flacon s'est trouvé entre ses mains un autre est apparu pour la consoler, pour l'enfoncer en fait. Pour qu'elle puisse ensuite se dire que ça peut être pire, au moindre relâchement. Mais ce n'était pas authentique, prémédité, mis en scène.
L'églantine, cette odeur qu'elle n'a pas connue mais qui lui est si famillière. Elle était venue pour se reperdre dans l'artifice et l'authenticité lui a sauté à la figure sans qu'elle ne demande rien à personne.
Elle se souvient. Elle avait besoin de ça pour chasser la torpeur qu'elle traînait depuis quelques jours.
Le hasard, ce geste à côté duquel elle est passée durant des mois.
Sa grand-mère.