Je ne sais pas ce que je fais, ni plus très bien qui je suis. Je souris toujours autant, tu sais, pour vous, parce qu'il parait que j'ai un joli sourire. Je suis un peu vide, même si je suis pleine de vous, je me mélange, comme la peinture, tu vois, comme ça, du jaune du rouge et du bleu, du blanc aussi, mais toujours trop de noir. Il faudrait que j'enlève le blanc et le noir, ce ne sont pas des couleurs. Et puis les couleurs c'est pas beau toutes mélangées, ça fait une espece de marron...C'est mieux en arc-en-ciel, là, dans les yeux. Mais les arc-en-ciel, y'en a que quand il pleut et qu'il fait soleil en même temps. Malheureusement j'ai du mal a concilier les deux. Soit le soleil brille trop, trop fort, à m'en éblouir et me rendre aveugle. Soit la pluie tombe à seaux, à m'y noyer, me paralyser de froid et de peur, trempée de la tête aux pieds. Tu vois, je suis remplie d'extrème. Je suis deux à moi-même, une vraie girouette, un n'importe quoi, une contradiction. Heureusement qu'il y a ce vous pour encadrer un peu tout ça. Mais vous, vous êtes pas tout le temps là. Je suis trop solitaire parfois, trop perdue dans mes pensées, trop loin. Mon monde, construit pour me protéger, m'enferme. Prison doré, tu sais. Alors je pars, je m'envole dans ma tête, j'oublie tout. Déconnectée. C'est pas forcement bien, je sais. C'est fuir. Je sais aussi. Mais je suis partie trop loin. Alors autant aller jusqu'au bout. J'aime plus m'attacher, ça me fait trop peur. J'ai peur d'aimer aussi. Peur d'etre trop seule. Je l'ai dit. Je suis une contradiction. Mais tant pis. C'est trop tard. C'est ça de grandir. Des choix. Et il faut assumer. Alors j'assume. Et je continuer à avancer. Tu sais, je veux partir sur la seule route ou il y a du vent . Bah j'y suis. J'y reste. Tant pis. Pour le reste.
Tu sauras bien. Qui je suis.