Mardi 1er janvier 2008 à 23:13

Pourtant je le connais bien François, lui et sa manière de combattre, nous nous sommes souvent battus l'un contre l'autre, il y a eu de nombreux entraînements où nous étions ensemble. Et puis Quentin aussi, un peu moins mais tout de même. Malgré tout, assise en haut des gradins je n'ai pas pu m'empêcher d'être impressionnée. Cette maturité, cette force, cette adresse... Les coups pleuvaient, les esquives étaient impeccables, et je savais que cela faisait déjà au moins une demi-heure. Là les gens peuvent penser que Quentin prend le dessus : François se recule après un coup de poing dans le plexus solaire, mais les deux savent que le coup n'a pas atteint sa cible. Balayette, saut, recul, reprise, et la garde. Enfin, l'affrontement pour la garde. Les bras dansent d'une manière presque effrayante, la force et la violence de l'affrontement sont extrèmes mais l'agilité des garçons les rend secondaires, ou presque. Alors que François se concentrait sur la garde, la main droite se démenant pour atteindre le col, Quentin change la donne, le surprend par une garde à gauche qu'il réussit à imposer, tentative de projection, ippon seo nage, sans surprise. Il échoue parce que son adversaire a roulé sur son épaule. C'est toujours la même erreur. On pense devoir recommencer à zéro mais la victoire arrive, rapide et innattendue, c'est ainsi qu'elle est vraiment belle, le pauvre fou qui avait oublié ses jambes, Franz se jette à droite, comme dans une tentative désespérée d'un oso-to-gari à gauche, mais ses bras restent vers son arrière à lui, l'avant à Quentin... L'avant. La jambe de François qui semble traîner là agit, impitoyable et sans faille. On dirait qu'elle se pose sur le genoux droit de l'autre judoka : iza guruma, la roue autour du genoux. Wazari-wazate, ippon !
Il a toujours été le meilleur. Et ce matin là ils m'avaient appelée, il manquait une personne pour l'entraînement. Alors à sa plus grande surprise j'ai emprunté un de ses judogis à François ; perdre 10 kilos et prendre 2 centimètres ça aide depuis la dernière fois. Le tissu bleu est lourd et rêche. Je m'étais promis de le porter, au moins une fois encore.

J'aurais pu être eux.

Par Piano-Bar le Mercredi 2 janvier 2008 à 15:19
On sent vraiment la passion du judo qui t'anime. Tu as arreter d'en faire ?
J'aime lire tes textes. Vraiment.

je t'embrasse, (k)
 

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