Ca c'est dit, ça c'est fait.
Elle se demande si il y a une vraie différence quelque parte. Entre elle et les autres.
Quand on ne peut pas vraiment changer les choses on rêve de l'avoir fait. On se voit en train de refaire le monde. On s'arrête un instant, immobile et on fixe notre regard.
Sur la seule personne qui tourne encore.
Celle qui n'offre rien et dont on prend pourtant tout. Celle sur qui on veut crier, celle qu'on veut pouvoir regarder le matin au réveil en sachant que chaque seconde compte parce que chaque seconde peut-être l'avant dernière. Je me lèvre malgré moi.
Sur la seule personne qu'on aime vraiment.
?
Mais je pourrai dire que mon deuxième album préféré d'Archive est You All Look The Same To Me, avec une large préférence pour Meon et Fool. Again reste néanmoins une preuve incroyable du savoir-faire d'Archive. Ce morceau long de 16'19 minutes, si on l'écoute en sautant d'un endroit de la musique à un autre, n'a vraiment aucune signification. Mais si on l'écoute de bout en bout, je dis bien "écoute", pas avoir l'oreille distraite pendant le train et pendant qu'on lit un Jules Verne (comme j'ai fait tout-à-l'heure en fait).
Again il s'écoute d'abord par sa phase crescendo, son petit solo de guitare, ses sons énervés, puis son orgue lancinant aux environ de 9'42, pour terminer sur une déferlante émotionnelle, et la voix de Craig Walker sidérante, qui arrache des larmes depuis le plus profonds des entrailles, la cascade des instruments qui partent tous en même temps, la violence même de... l'amour, oui c'est ça, tout ça qui part... C'est un morceau incroyable, pour qui a le temps de l'écouter, pour qui est prêt à sacrifier un quart d'heure de sa vie pour comprendre ce que signifie le mot souffrance.
Car c'est ça Archive : une cinquantaine de morceaux, une cinquantaine de moyens pour dire "j'ai mal".