Mais elle vient d'où cette angoisse ? Ah oui, c'est vrai. Elle vient du fond des temps. Des insomnies et des nuits blanches. Du cœur qui se serre et se déchire. Autonome en plus ce con là. Les musiques ne passaient plus que dans ma tête, rien dans les oreilles, rien dans ma poitrine. Juste ce vide qui se creusait, encore et encore. Le plus profond des puits de forage, d'où sortaient les peines et les peurs. Quand les cris se heurtaient au silence. Quand les larmes ne pouvaient même plus couler. La glace ne coule pas. J'étais glacée. Et ce froid n'était pas anesthésiant, non, cela aurait été trop simple. Il était brûlant. J'étais en train de brûler du vide. Et le vent se levait. Et la nuit tombait, comme une chape de plomb. Pesait sur mes épaules. Resserrait son étau. Implosion. Explosion. Suffocation. Chute sans fin. C'est ton ascenseur émotionnel. Sauf que je crois que chez moi on a coupé le câble. "Hého ! J'ai envie de retourner dans les étages moi !". Sans oublier la pression qui se fait de plus en plus forte... J'étouffe.
Elle vient de mots et de silences.
Elle vient d'un Je t'aime qui ne trouve que l'écho.
Celui de sa propre voix.
Et aujourd'hui, alors que je peux remettre l'imparfait au présent, il trouve également l'écho des souvenirs.