Et je n'ai pas tenu ce putain de texte : je me suis laissée submerger par mon émotion. Alors j'ai continué, j'ai parlé, encore un peu, j'en ai rajouté, j'ai terminé, posé le micro et je suis allée le mettre à la poubelle, le texte. C'est fini cette fois ?*
Elle tournait, et elle tournait, on ne parvenait plus à distinguer clairement la jeune fille du tissu, de cette longue écharpe qui dansait avec elle dans un tourbillon de couleurs vives.
Personne n'oserait aller l'arrêter. Ca n'est pas concevable, juste parce que personne n'y trouverait un quelconque intérêt. C'est tellement simple et tellement beau de pouvoir stopper un instant nos vie pour la regarder s'envoler en gardant les pieds sur terre.
La poussière s'élève et l'entoure d'un halo sale et qui nous l'atténue quelque peu.
Le monde est suspendu à ses bras qui se prolongent dans cette simple étole rouge, dans ses hanches qui résonnent d'appels si profonds qu'ils vibrent plus qu'ils n'émettent un son, dans ses jambes qui se contorsionnent sans contrainte et dans ses pieds, qui martèlent la terre, la frappent, la font hurler de douleur et de joie. Il semblerait qu'elle danse.
J'suis pas là ce week end, tu vas me manquer... De toute façon je crois que tu me manques tout le temps. C'est énervant.