Le corps qui lâche. Son visage est blanc par nature, là il est simplement livide. Aucune différence entre la couleur de ses lèvres et celle de son menton, aucun éclat, nulle part. Son nez qui pourtant est souvent rouge, ridiculement rouge sur sa peau pâle, reste au milieu du visage sans attirer les regards. Elle a maigri, beaucoup trop maigri. En trop peu de jours. Les épaules saillantes, la clavicule plus que visible... Elle n'est que ça désormais. Des os. Un tas d'os. L'expression n'a jamais aussi bien pris tout son sens. Ca n'est pas sans conséquence. Des douleurs. Des irrégularités. Ce sont pires que des irrégularités d'ailleurs. Mais elle ne veut pas réaliser. C'est dur de réaliser, c'est accepter de se regarder dans un miroir, accepter de lever les fringues larges, quatre tailles de plus que la sienne, accepter de compter les jours sur le calendrier, vers l'arrière, vers la peur et pire : l'angoisse d'être quelqu'un.
On est pas sérieux quand on a 17 ans. Surtout pas lorsque la seule grosseur que l'on trouve sur son corps de jeune femme se trouve sur un ventre qui torture.
On est pas sérieux quand on a 17 ans. Surtout pas lorsque la seule grosseur que l'on trouve sur son corps de jeune femme se trouve sur un ventre qui torture.
Heureusement que je ne suis pas cruelle. N'est ce pas ?