Revenir chez soi, tout bêtement, accrocher son manteau dans la penderie et rester là.
(...), tout bête, lui aussi, mais qui lui a envolé le coeur. Il n'y avait pourtant pas de raison, un simple Joyeux Noël dans la nuit du vingt-quatre au vingt-cinq décembre ça doit pouvoir se trouver assez facilement. Quoique... Mais si tout de même. Et pourtant elle était ravie. Ravie de voir que cela avait pu se faire, comme si cela avait été la fin d'une quête, alors qu'en réalité ça n'était que le début. Stupide. Elle avait été stupide et le restait encore.
Nous avons été stupides. Comme deux enfants pourris gâtés qui sont incapables de voir ce qu'il y a au bout de leur nez et qui sont trop peureux pour assumer les conséquences de leurs actes. Tu as menti et moi j'ai esquivé, je trouve ça pire. Tu as osé dire non tandis que je t'ai désigné pour prendre cette foutue décision, je n'ai pas délégué je me suis contentée de te passer la balle, histoire qu'elle pète dans ta gueule plutôt que dans la mienne. Ça devrait être la notre, de gueule, pas d'individualisme pour ça. Tous les deux coupables et innocents. Mentir au moins c'était regarder la vérité en face, la regarder et la refuser, la transformer pour mieux la cacher aux yeux du monde alentour. Que faire désormais ? Revenir en arrière ? On ne le peut plus ; trop d'orgueil pour toi et trop de honte pour moi. Je ne pensais pas dire ça un jour. Passer outre ? On a rien vu rien entendu ? Ils ne lâcheraient pas le morceau comme ça, c'est trop juteux comme histoire, ça met un peu de piquant dans leur quotidien en bousillant le nôtre... Ce serait dur. Ne plus rien faire ? Nous oublier ? Ce serait trop dur.
Mon oeil.