Lundi 1er septembre 2008 à 17:40
Frigorifiée. Elle était frigorifiée. Les couvertures n'y changeaient
rien. On peut vraiment avoir froid de l'intérieur ? On peut. Elle était
frigorifiée. La chair de poule, elle avait bien la chair de poule. Ses
jambes, son ventre, sa poitrine, son cou, ses bras. Ses mains sont
d'habitude froides, là elles étaient plus que glacées. Ses doigts en
brûlaient presque. Du coup elle essayait de se réchauffer, faisait de
l'exercice, contrôlait sa respiration, repliait et tordait en tous sens
son grand corps gelé. Elle sentait la chaleur comme si elle la savait
là et pourtant elle ne réussissait pas à la saisir. Le froid gagnait,
et se renforçait à chaque instant, la douleur venait au fur et à mesure
que les degrés celsius lui semblaient quitter la surface de sa peau.
Elle se changeait, rajoutait des couches de vêtements, remuait dans la
maison endormie. Elle devenait vers deux heures du matin la vie d'une
baraque en sursis. Peu lui importait. Si quelqu'un s'était amusé à
chercher les organismes vivants dans l'obscurité de la demeure il ne
l'aurait pas trouvée. Elle en était sûre. C'était un sentiment profond
et qu'elle ne pouvait éviter de croiser. Depuis quand avait elle froid
à ce point ? Ça ne pouvait venir d'une seule et unique soirée, ni même
d'une semaine ou d'un mois entier. Au fond d'elle même elle connaissait
la réponse. La solution aussi. Mais elle n'oserait pas la formuler à
haute et intelligible voix. Elle n'osera jamais. Ni même l'écrire.
Alors que c'est si bête. Que cela tient en deux mots, sept lettres. En
attendant elle a froid.
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