Sur le sol de l'appartement, il y a des photos à moitié découpées, face contre terre. Un peu comme moi quoi. C'est un bordel monstre. Parce que je m'en fiche. Parce que les Merveilles ne viennent pas. Parce que c'est pas pour le reste de fille qui fait semblant de vivre là que l'on va s'inquiéter. L'emballage en plastique, je n'arrive pas à l'enlever, ni à l'entamer, le taillader. Je me brûle en essayant d'ouvrir. C'est comme ma peau. Sous ma peau ça brûle, ça bouillonne, ça tente par tous les moyens de s'échapper. C'est comme ma peau, qui voudrait crier mais ma bouche reste insensible. La chaleur brûle, le froid brûle, l'eau même brûle, entre un sadique contentement et une folle résignation. Je brûle entière et inerte. Pourquoi cette absence de réaction? Ca n'est pas parce que le monde connaît ma faiblesse que je vais lui en donner la certitude. Incapable de me soulager. Je tremble trop pour m'éteindre. J'ai peur de ce qu'on retrouvera à ma place ensuite. Du déchet. Même pas animé, puisque je brûle sans flamme. Chaque jour, chaque nuit, je me consume.
I'm burning this day, burning away, but I keep on walking. [Non, je ne sais pas. Et oui, c'est mauvais pour moi. Très.]