Jeudi 30 juillet 2009 à 10:32

Que va-t-elle faire ?

La réponse est comprise dans la question. S'il y a une interrogation c'est parce qu'elle va agir. Le problème est de savoir comment. Facile, finalement, elle va tout simplement enfiler son masque. Celui qu'elle avait rangé dans une boite il y a de cela quelques semaines en pensant ne plus jamais avoir à l'en sortir. Mauvais jugement. Pour ne pas être tentée elle aurait dû s'en débarrasser pour de bon : le feu au fond du jardin. Elle se prépare actuellement à retourner dans sa malice et ses calculs, était-ce utopique de se croire capable de s'en défaire ? Nous ne le saurons pas. Trop de symboles. Trop de motifs que nous ne sommes pas en mesure de comprendre. Elle nous laisse une place, dans un coin, pour observer. Ca n'est déjà pas si mal. Plutôt que de la subir. Elle a déjà noué le ruban autour de son cou, comme une corde au leur.

Dimanche 26 juillet 2009 à 21:53

Je me réveille au milieu de la nuit. C'est plutôt une matinée pour le coup, nos horaires n'étant pas vraiment conventionnels. Je suis réveillée et la chambre est encore plongée dans le noir, artificiellement. Là n'est pas l'important. Ce qui compte, vraiment, c'est qu'il y a une raison. Je me sens observée. Sensation étrange. Pas forcément agréable. Les yeux toujours fermés, je me souviens de la situation dans laquelle je me trouve. Et je souris, je souris au noir, à mes paupières que je garde fermement closes, je souris à la nuit, au jour, à cet instant, à cet endroit. A cette personne, qui me regarde. Que j'ai regardée auparavant. Sans même oser me demander si elle aussi avait posé ou poserait ce regard sur moi. Rester dans le silence. Rester dans la pénombre. Sourire aux ténèbres, à la fatigue et à la sensation de pesanteur. S'enfouir. Dans ses bras.

Dimanche 12 juillet 2009 à 1:56

Jouer à un jeu trouble et entêtant. Perdus et ne sachant quel pont prendre, ils sont trop nombreux : entre chimères, souvenirs et douces allusions. Des hommes plus aguerris se sont éloignés ainsi de leur destination et des femmes plus sûres d'elles encore ont été ramenées à leurs basses attentes. L'esprit est illusoire et le corps éphémère, nous n'avons donc plus qu'à en rire, franc, jaune, cynique, froid. Les mots et les idées tapent sur les pavés mouillés. Rebondissent, dégringolent, finissent là où nous les attendions le moins.

Mains froides, coeur fidèle. Cela a été répété aujourd'hui.
Et si mon coeur était froid et mes mains fidèles ?
 

Jeudi 2 juillet 2009 à 20:33

Elle divague. Une bise sur chaque joue, un "salut" et elle tourne les talons. Ce qu'elle croit. Elle s'arrête un instant devant les escaliers, tourne la tête vers ce train qui va partir et commencer à monter les marches. Arrivée sur la première plate-forme elle s'effondre. On aurait pu la prévenir que c'était si douloureux. Elle n'a pas cessée d'être prévenue en réalité. Ses épaules tremblent. Ses lèvres aussi. Tout entière elle tremble. Un vide dans la, poitrine et un sanglot qui la prend. Elle s'affale à moitié sur les marches. Elle se fout du reste. Hésite. Faire demi-tour ou rester là, sur cette plate-forme en hauteur qui ne laisse rien voir mais tout deviner. Elle finira par s'avancer un peu. En s'accrochant désespérément à la rambarde. Elle ne verra qu'un orteil. Et elle se reprendra. Se lèvera. Lissera sa jupe d'un geste de la main, redressera la tête et marchera vers un autre rendez-vous. Reprendre une autre vie et arrêter de rêver.

Jeudi 25 juin 2009 à 21:12

Se perdre quelque part entre terre et mer. Dans un ailleurs qui ne relève même pas de la plage. Là où les souvenirs ne sont que les vagues traces d'une écume qui s'est depuis longtemps oubliée. Les tensions se relâchent. Les esprits s'apaisent et se laissent porter. On ne sait par quoi, on ne sait vers où. Des nuances qui n'en finiront plus d'éclairer des images imperceptibles. Se laisser partir. Les voix ne s'étendent pas et tombent en murmures. Qu'importe de parler.

Mercredi 24 juin 2009 à 21:34

Se voir dans le couloir.
Entre la scène, les coulisses et l'accès au public.
Entre ces trois mondes que je chéris.
Entre ces trois mondes dans lesquels nous nous sommes connus.
Entre ces trois mondes dans lesquels il n'a plus le droit de me connaître.


- Pourquoi ça n'irait pas ?
- Oh, je ne sais pas. Imagine. Un homme qu'on n'a pas vu depuis trois ans et qui vous applaudit et crie votre noms parmi le public.
- Le talent s'applaudit, et on crie souvent le nom des personnes qu'on aime.
- Tu fais l'impasse sur la première proposition de la phrase.
- Et toi sur la dernière.
- Je crois qu'il vaut mieux que tu t'en ailles.
- Ca va résoudre le problème ?
-Le problème a été résolu dès lors qu'on s'est dit bonjour en vitesse dans ce couloir. On appelle ça l'indifférence.

Lundi 15 juin 2009 à 22:56

On se retrouve dans le draps froids entre deux rêves trop alourdis. Tue nous,  tu me dis, pars pas sans moi et je te suis... C'est comme un rêve en noir et blanc, comme un piano comme écran. Et on plonge dans des yeux fermés, et on se croise en instants différés. Nos rendez-vous ne sont pas des instants à prendre photos, nos retrouvailles échappent à l'imprésario. On avait pourtant dit, ordonné, de fermer cette rue, de la condamner. Histoire que nos nuits ne viennent plus s'y accrocher. Pour quelques secondes qu'on aimerait éveillées, ces regards en quoi qui auraient mérité un avant, que sais-je un après... A la lumière du jour. Dans mon souvenir t'avais huit lettres, même une de plus je ne suis pas pour. A écrire sur le bout des doigts. A poser sur ce piano qui ne viendra pas. Feutre noir, nous verrons bien. Les miennes seront un peu effacées, leur attente a failli les achever. A la lumière du jour. Ce sera ce jour là. Mais ce ne sera pas. Français.


Mes rêves se brisent.

Jeudi 11 juin 2009 à 20:34

Il lui manquait un bracelet au bras gauche. Et l'unique trace de son passage dans ce pays c'était les dizaines de perles en bois, peintes en noir ou pas. Ces petites perles qui restaient là, abandonnées sur les deux trottoirs. La fête avait été trop longue et son séjour trop court. Elle l'avait juste aperçu une fois ou deux, puis elle avait eu le cran d'aller lui demander s'il connaissait une amie à elle. Voilà tout. Elle était repartie en bus et comme souvenir nous n'avons ni photo ni mot doux, juste des perles, trop nombreuses, qui prennent la pluie et sur lesquelles on marche.

Il lui manquait un bracelet, au bras droit. Un bracelet de perles en bois, naturelles et noires. Elle ne savait pas si quelqu'un se souviendrait d'elle. Elle lui avait donné. Comme ça. Parce que ça avait été dit. Peut-être qu'ainsi... Elle aurait aimé les connaître avant. Ou encore un peu après. Un grand vide et un dernier sourire.

Lundi 8 juin 2009 à 22:26

Des déclarations qui passent à côté d'elle.

Elle s'était réveillée, aux alentours de 4h, et puis elle s'était glissée dans son lit, simplement. Sans un mot dire, il avait détourné le regard mais a ouvert les bras. Qu'importe. La nuit était presque noire. Ils auront toute la lumière des jours pour que leurs yeux se trouvent. De ces instants où il fallait agir avant de réfléchir. Afin que l'histoire se mette en marche. Pour qu'ils arrêtent de se croiser, de s'arrêter, et de repartir. "On a pas." "On est pas." "Pas encore."

Mercredi 3 juin 2009 à 22:17

Ca faisait longtemps tiens. De ces fois où elle avait a envie de choses sans savoir les dire, sans vouloir les dire. Et elle avait froid. Etait réellement glacée. Piano. Guitare. Appareil photo. Cigarette. Elle aimerait qu'il soit là demain soir. Les chemins ne font que se croiser, s'entrecroiser. S'éloigner pour mieux revenir. Des routes comme les fils d'un collier à quatre rangs qu'on passerait notre temps à emmeler. Elle au milieu. Elle le cou, elle la peau, elle les doigts qui tentent de s'y retrouver dans cet enchevêtrement. Que quelqu'un, quelque part, se décide. A être l'unique. Le Réciproque.


Musique : Like Brothers On A Hotel Bed.
Elle (les) aime.

Lundi 1er juin 2009 à 0:31

C'est leur moment à eux. Celui qui ne faut surtout pas gâcher. 20 minutes durant lesquelles les déranger serait une faute impardonnable. Samedi matin, 6h45. L'eau chaude coule sur leur corps qui ont trop froid de ne plus être au lit. Devoir se lever pour subir plusieurs heures de devoir. Il fallait bien cette douche. Un répit. Une étrange contrainte qui avait fini par devenir un plaisir. Les yeux se ferment.  Ils augmentent progressivement la température de l'eau. Jusqu'à n'en plus pouvoir. Expirer et avoir l'impression de respirer pour la première fois dans cet espace embué. S'enrouler dans deux ou trois serviettes. Et puis s'arrêter, s'accroupir contre le radiateur, même froid. Chaque samedi matin, c'est leur rituel. Chacun d'un côté de la pièce. Ils s'y retrouvent. Regardant dans la direction opposée. Ils l'ignorent. Chacun dans sa salle de bain. Un rendez-vous qui ne se trouve même pas de l'autre côté du voile. L'autre est du même monde. Mais plus vraiment.

Vendredi 22 mai 2009 à 22:00

Ca faisait longtemps. Qu'elle n'avait pas eu aussi froid. Les couleurs du décor ne sont plus les mêmes. Les protagonistes ont été remplacés. Mais pas le scénario. Si seulement elle l'avait écrit. Tout reste à faire. Tout reste à improviser.

Vlang. Encore une fois. Elle reste coincée dans l'éternel rôle de la fille qui ne se décide pas. La bonne copine. Et la loge médiocre qui va avec. Se taire. A défaut de faire éclater l'ensemble.

Mardi 19 mai 2009 à 18:29

Et toujours se retrouver entre chien et loup.
Elle en avait marre. De cette ambivalence qui n'est ni l'une ni l'autre.
Comme cette phrase d'ailleurs.
Qui n'est ni elle ni eux.

Mardi 28 avril 2009 à 22:35

Et un demain. Dont personne n'envie le destin. Dont personne n'a envie pour tout dire. Un verre, ou deux. Peu de temps après le réveil. Histoire de changer des habitudes. Non pas pour se donner du courage, juste pour oublier, oublier de l'être, courageuse. Faire le dos rond quand on a envie de chanter sa déception, de danser sa rage et de jouer ses mouvements de hasard. Une réalité sans fumée n'est que trop réelle, trop brute peut-être quand elle n'a que des vides à offrir. Alors il faut bien l'habiter, jouer d'instruments qui ne nous appartiennent pas, taper les touches comme sur un piano, laisser les détails s'évader dans le rêve. Là où l'on me propose un vide je décide de mettre du flou. J'ai envie de faire ces photos de toi.

Mardi 28 avril 2009 à 22:08

Il aurait pu être là, notre premier baiser.

Dans la cour de l'Institution. Il pleut. Quatre équipes qui jouent au handball. Tu viens de perdre ton match. Je te regarde t'avancer sur le terrain, en direction du petit préau, près de la grande porte, du hall. Il pleut. Je suis sous ma capuche gris. Tu as vu mon regard. Je m'avance à mon tour. Pour jouer. Nous ne jouerons pas ensemble. Je baisse les yeux. Tu viens te planter devant moi. Il pleut. Je garde la tête baissée et tape doucement dans ton pied, comme pour faire reculer un obstacle dont on a guère envie qu'il recule. Tap. Tap. Tap. "Je ne jouerai par contre toi, j'suis déçue." Et puis j'ai levé là tête, ou tu m'as fait relever la tête je ne sais plus. Je t'avais vu sourire avant de voir ton visage. Deux bises. Trop près des lèvres. Trop près des gens qui nous entourent. Il pleut. On continue sur nos chemins. La nuit prochaine, dans un matelas posé à terre, je penserai à toi. A nos cigarettes et à notre pause café qui risque de ne jamais venir. L'important c'est de la vouloir. Qu'importe que nous aimions ou pas le café. Tu es loin. Il a plu.

Samedi 25 avril 2009 à 14:11

Mais si, tu vois, ça fait comme d'innombrables étoiles sur le sol. Ouais, sauf qu'en fait ce sont juste les restes des cadavres de centaines de bouteilles d'alcool. Laisse tomber je te dis, la seule chose que tu trouveras réellement originale dans cette nuit urbaine c'est le bruit des panneaux publicitaires, l'un des rares qui te donne une impression de silence en plein jour. Foutues illusions.

Dimanche 12 avril 2009 à 22:40

A croire qu'elle reportait son obsession. Au son d'un morceau, toujours le même, ce jazz entêtant qui filait dans son casque sans discontinuer. "You're always waiting for tomorrow, whereas I'm closing my eyes, burning this day, burning away...". Par paquets alors qu'elle ne fumait plus. Normalement. Des minutes de vie à 5€, certes, mais nécessaires. Tout cela était en parfaite contradiction avec les idées reçues et les vérités. Rien que ça. Juste parce qu'il est parfois agréable d'entendre son prénom crié dans la rue à 8h30. Parce qu'il y a encore quelques bonnes surprises qui traînent dans les coins. Il arrive qu'on aime se faire "taxer une clope". Pour, plus que tout, pouvoir en partager une.


Il est aussi plus facile de parler de cette fumée là que de l'autre.  De la vraie.

Lundi 30 mars 2009 à 23:20

Nu. Son corps maigre recroquevillé dans la baignoire. La baignoire qui avait été vidée de son eau depuis longtemps maintenant. Trop de pensées. Trop de questions. Et pas assez de... Bref. Ca n'était pas l'absence d'eau qui le gênait le plus. Il tendit le bras vers son paquet, toujours là, à sa droite, posé sur un tabouret. Deux cigarette. Dont une retournée. La question à se poser c'était de savoir si c'était celle qu'il fallait fumer en dernier ou celle que l'on réservait. A quelqu'un, en particulier. Elle était là l'absence qui faisait mal. Elle n'était ni dans la baignoire, ni dans la pièce d'à côté en train de lire, jouer de la guitare, chanter ou même fumer en regardant par la fenêtre. Il ne la retrouvera pas en sortant de son bain. Qui n'en était plus vraiment un. Il frissonnait un peu. Mais ce froid là est bien dérisoire. Il fuma l'autre.

Samedi 28 mars 2009 à 23:55

En fait elle était toujours attirée par l'option la plus difficile. Elle se trouvait à nouveau à la croisée des chemins. Le sens commun lui conseillerait de choisir la facilité. Mais elle l'a fait l'an dernier. Et. Non. Ca n'est qu'à posteriori qu'elle s'en était rendue compte. Elle pensait avoir eu le courage de prendre la voie semée d'embûche. Que dalle ! Elle s'était juste tournée vers ce qu'elle avait toujours connu : le combat. Contre les préjugés, la connerie humaine, le passé et les souvenirs douloureux. Le vrai courage eut été de relever le défi de l'indifférence. Avant de se convaincre d'amour et de finir par la connaître. Cette année elle s'était correctement vaccinée : elle était tombée pour l'indiffférence avant même de la connaître.

Sa faiblesse. Et se taire face aux personnes qui comptent dans ce jeu.
 

Mercredi 25 mars 2009 à 15:50

La chambre. Un éclair. La clé USB. La mémoire de deux histoires. Si différentes. Avec leurs crises et leurs moment de gloire, d'espoir, d'amour peut-être. Et y revenir. Avec une facilité déconcertante, les mois se sont enfuis pourtant. S'il vous plaît. Dites-moi que. Enfin. Non. Ne dites rien. Les preuves sont là. Les photos. Et les mots. La boîte sur l'étagère. La boîte sous le lit. Une vie dans chacune. Simplement se demander où atterira l'actuelle, dans quelle nouvelle boîte ?

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