Mardi 24 mars 2009 à 19:17

Elle avait la très nette impression d'avoir perdu sa journée. Le pire c'est qu'elle savait exactement pourquoi. Ou plutôt... Pour qui. Les gens. Voilà. Tout ce qu'il y avait à savoir, tout ce qui comptait réellement. Les gens et ces musique qu'elle avait en tête. Ils se confondaient et n'en devenaient que plus beaux. Ce soir elle se couchera tôt. Enfin. Elle ira dans sa chambre. Il fera encore jour, le velux sera ouvert et elle entendra les bruits du dehors un petit moment. Avant de s'endormir. Avec et sur. Sa guitare.

Elle aura rit un instant. En se disant que le seul prénom qui comptait vraiment n'avait pas été inscrit sur cette table durant les cours. Au stylo rouge. Pas grave : ils se sont effacés, les autres.
 

Dimanche 22 mars 2009 à 21:50

Après tout, avait-il vraiment besoin d'une raison ? Devait-elle nécessairement justifier cette envie qu'elle avait ? S'il pouvait juste la prendre dans ses bras. C'était peu demander. Ca aurait dû sembler la chose la plus naturelle au monde. Et non. C'était là tout le problème. Ils avaient loupé une étape. Mais elle se trouvait incapable de dire laquelle. Quelque part entre ces milliers de papiers, voilà où devait se trouver la solution. Sauf que... Ca faisait mal. Si on se laissait juste le temps ? De redevenir les personnes que nous étions. Laisser le temps faire son oeuvre. Phrase bateau au possible. Nous n'avons pas tellement le choix pourtant. Moi encore moins. Oui. Tu manques. Dis-moi juste, où il est l'intérêt dans cette histoire ? Nous sommes médiocres... Tous. Le pire c'est que ça ne change rien. A l'envie. T'avais raison. Une partie du problème. Il n'y avait que ça. Je n'y crois toujours pas. Elles non plus.

Samedi 21 mars 2009 à 16:41

- Dis, ça sert à quoi tes trucs là... ? Tes bolas ?
- Elle sert à quoi ta guitare ?
- Pas faux.
- Je sais.

...

- Qu'est ce que tu veux ?
- J'aurais aimé que tu me dises bon anniversaire en face.
- Y'est un peu tard pour ça...
- Ou un peu trop tôt. A toi de voir.
- Mais on ne sait pas où tu seras l'an prochain !
- On c'est un con. Et tu sais où tu seras toi ? L'an prochain ? En train de jouer ou en train de te lamenter en fumant ?
- Tant qu'à faire...
- Voilà, exactement. Alors, si tu lâches cette main maintenant, elle te quitte.
- Ou elle me gifle.
- T'as tout compris !

Samedi 7 mars 2009 à 15:10

"Les histoires qu'inventent les gens prennent tellement mieux vie dans leur silence."

Mardi 3 mars 2009 à 14:57

La vérité c’est qu’il n’était plus le même. Il avait changé du jour au lendemain. Elle qui avant n’était pas attachée l’était alors devenue. Plus on la rejette plus elle aime, cette imbécile. On ne s’attache Jamais de la même manière. Maintenant, lorsqu’elle relit ces messages d’un autre temps, elle se sent encore rougir. Mais tout a changé. Car ils sont aussi d’une personne différente. Une personne qui lui manque et qu’elle ne retrouve que dans certains gestes, certains mots. Des messages d’un Autre à une Autre. Elle aurait pu les appeler ainsi. Dans « Mademoiselle… » également.

 

Samedi 28 février 2009 à 21:48

C'était... Compliqué. Pour changer. Trop de choses, trop de gens, trop de regards, trop de sourires. C'était positif, biein sûr. Mais une overdose malgré tout. C'était surtout troublant. A croire qu'elle marchait par grandes périoeds. Que si l'Histoire était un éternel recommencement l'Histoire chez elle ne durait qu'une année. Cette soirée. Cette nuit. Ou pas. Trop de rêves, aussi. Elle courrait dans la ville, éclatait de rire à cause d'un voeu. Trouvait ce mec vraiment formidable et voulait fixer son regard dans son esprit. Cette douceur et cette affection. Affection, voilà le mot.Sauf qu'il étaient plusieurs. Et dans son idée, cette phrase ne comportait aucune erreur de conjugaison. Elle voulait le retrouver. Le problème c'était de savoir où ? Fichu sort, fichu hasard, fichue compétition, fichues capacités... Fichu concours ? Ensuite elle passait à autre chose. Croyait-il qu'ils pourraient se retrouver à deux dans la mer ? Un jour ? pour de vrai... Elle était une femme de miettes.


***

Je rentre chez moi demain. Je repars lundi matin. Il semblerait que mon ordinateur soit mort là-bas, je verrai. Février sera une parenthèse. Février finit cette nuit. Ces vacances seront donc une parenthèse. Il est tellement plus dur de parler sur des personnages imaginaires une fois qu'on les a rencontrés.

Mardi 24 février 2009 à 21:56

Elle avait énormément de choses à faire dans la ville encore couverte de brouillard. Les gens passaient et se croisaient, les têtes restaient baissées. Qu'y avait-il de si intéressant sur ce sol ? Quelques taches de vieux chewing-gum, rien de plus, rien de moins. C'était surtout rien. Autre chose que les yeux de ceux que l'on pourrait voir. Il est difficile de supporter le regarde d'un aveugle ; on cherche son âme. Les gens avaient peur une fois de plus. Peur de ne trouver que du vide là où les pupilles étaient censées vivre. Alors ils fixaient le sol. Tous. Et c'est ce faisant qu'ils perdaient leur âme, véritablement. Elle marchait d'un bon pas, n'ayant même plus mener la réflexion pour en arriver à ce constat. Elle l'avait intériorisé depuis longtemps. Elle passait son temps à regarder le ciel. C'était terrible de ne même plus avoir l'occasion d'être déçu.

Lundi 23 février 2009 à 20:29

Où ont-ils atteri ? Les ai-je seulement laisser s'envoler ? Eux, les autres ? Où les ai-je posés ? Ce serait vraiment stupide de les avoir perdu. Surtout maintenant. TGV Paris Lille. Je ne sais plus. Je le voyais dans le carnet orange et ils n'y sont clairement pas. Ah. Si, je sais. Bien sûr. Les fiches. Soit.

Paris. Matin. Gare du Nord.
La question que je me pose à chaque fois que je suis assise à cette table c'est celle de l'attribution des rôles. Derrière la vitre qui est l'acteur et qui est le spectateur ? Est-ce un spectacle de rue ou un spectacle en salle ? Des mimes sans saveur. Qu'importe. Ou presque. Je m'en fous. Tu n'es ni l'un ni l'autre, pour une fois. Sourire figé.

"On le voit au chocolat chaud." D'après mon grand-père c'est selon les toilettes. Je ne te l'ai jamais dit.

Mercredi 18 février 2009 à 23:14

Se perdre en les laissant ailleurs, ces foutus mots. Alors avancer coûte que coûte pour ne plus jamais voir la réalité me rattraper via google. Je t'aime. Je t'ai aimé. Je t'aimerai. J'aime, j'ai aimé, j'aime encore. Reprendre tous les temps mais vous trouver de nouveaux modes. Qu'importe la cohérence. Je veux ce sourire et ce rire, du lundi au samedi inclus. Voilà pourquoi je veux que les choses restent telles qu'elles sont. Se croiser pourquoi pas. Le temps de retrouver de quoi se poser. Quant à toi, tu écris toujours aussi bien, c'est beau, c'est fort, certes. Mais tu t'enfermes : tu te répètes.

Mercredi 11 février 2009 à 16:21

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Mardi 10 février 2009 à 18:36

Une ivresse qu'elle n'avait pas connue depuis trop longtemps. Piquer un sprint, sous la pluie, avec le vent de face, un vent de tempête, pour arranger les choses. Reprendre son souffle au bout de la course, arrêtée lorsque les douleurs dans ses jambes et son dos se sont faites trop lancinantes. Elle reste dehors, au milieu de son coeur. Les gouttes d'eau lui mouillent le visage. Le vent envole son écharpe. Un sourire aux lèvres, un rendez-vous manqué à reprendre et un avenir en dents de scie mais plein de promesses. Que demander de plus ? L'affection.

Dimanche 8 février 2009 à 12:36

Grandir, on ne peut pas faire sans. Grandir c'est naturel, presque un passage obligé si tu veux. Ce que l'on cherche dans l'enfance n'est notre innocence et notre émerveillement. On peut retrouver tout ça à l'âge adulte*, grandir ça nous ouvre d'autre portes et permet d'avoir plus d'opportunités. L'émerveillement peut rester si la volonté et la curiosité restent, l'innocence aussi. Chercher l'innocence à l'âge adulte c'est être lâche car l'innocence de l'enfance est principalement causée par l'ignorance. Alors, tu choisis quoi ? Si tu restes là je veux bien prendre ta place ma chérie, ne t'inquiète pas.

J'en ai marre des gens qui citent Wilde et d'autres grands auteurs et à côté de ça revendiquent ne pas aimer lire, parce que "lire c'est chiant" et "on a assez de livres à lire avec l'école".

Cf : Pacôme, Clignotants, Castille et toutes ces autres demoiselles.

Dimanche 8 février 2009 à 11:30

- Et toi, n'es-tu pas un élément contraire ?

- C'est probable.

- Tu t'en fiches.

Notez que ça n'était pas une question.

- La sensibilité d'une femme est une arme à feu dont la crosse est un poignard.

Mardi 3 février 2009 à 21:11

Y'a des soirs où ça sature. Entre les souvenirs et les illusions qui nous manquent, les souvenirs et les désillusions que l'on ne veut pas retrouver, pas maintenant, pas tout de suite, parce que l'on avait pas prévu les choses comme ça. Ajoutez à ça les gens qui vous ignorent, ceux qui feraient mieux de faire, le manque de nicotine, le manque d'alcool, le manque de fête, le manque de sexe, le manque d'amour, aussi... Alors on remplit, remplit, remplit, jusqu'à en déborder d'insignifiant. On tente par tous les moyens de combler ces fichus vides. Et au final il n'y a qu'une seule chose qui ressort de tout ça. Un sanglot.

Dimanche 1er février 2009 à 22:56

Commencer un livre par la fin et ne jamais arriver au début. Débuter par les désillusions et les prises de tête. Et ne jamais parvenir à la prétendue récompense, au bien-être promis et qui finit toujours par s'échapper. Se faire remarquer sans pour autant réussir à se poser. Se sentir peu à peu défiler, rien de plus, rien de moins. Après tout, on a ce qu'on mérite.

Dimanche 1er février 2009 à 18:17

Alors voilà. On y sera. Dans un mois. Ou plutôt dans moins d'un mois. Que se passera-t-il ? Qui serons-nous ? J'ignore si j'ai envie de le savoir. Nous n'avons pas vraiment le choix de toutes façons. Toi un peu plus que moi, mais qu'importe ! Quand on est forcé à un retour en arrière il n'y a plus qu'à l'assumer. Pas le retour, le passé.

Vendredi 30 janvier 2009 à 23:14

Elle avait eu envie de s'énerver contre une autre, elle avait envie, simplement, d'une soirée DVD avec deux copines, et puis de jouer et chanter avec eux, de prendre les trains, de voir des gens... Elle s'était sentie observée, fixée, en salle de permanence. Fatiguée parfois. Ces derniers jours elle pensait se trouver entre chien et loup. Elle toute entière. Et puis finalement ce soir elle lui a envoyé un message. Plusieurs minutes après cet acte l'a fait sourire : elle n'aurait pas vraiment été elle si elle ne l'avait pas fait. Tant pis s'il fallait oublier un peu l'image qu'elle voulait faire paraître. Elle restait l'être. Alors voilà comment on apprend à se connaître, c'est toujours ça de pris. D'autant plus qu'il a répondu.

Vendredi 30 janvier 2009 à 18:50

Première soirée. Deuxième sortie. Troisième martini. Quatrième tabouret. Mais combien de désillusions dans ce verre ?

Ca n'est pas de vodka. C'est comme les autres. Les vrais Lui provoquent des tremblements. Qu'ils soient de la jambe ou du bras. Mais toujours du côté droit. Pourtant il paraît qu'elle a le coeur à gauche. Médicalement parlant, toujours. Passer à autre chose. Un autre bar, une autre cigarette, une autre musique...

Jeudi 29 janvier 2009 à 19:10

Petit joueur avec ta cigarette. Mal de crâne. Mal aux pieds. J'étais à la gare. Sourire aux lèvres. Attente. Se croiser. Photo. Espoir. Laisser le temps au temps. Tomber sous le coup du sort.

Le tout noté sur un papier, un post-it, qu'elle avait incidemment laisser tomber à côté de sa chaise. Oups. Qu'importe.

Dimanche 25 janvier 2009 à 13:30

C'est d'une certaine manière rassurant de savoir qu'il y a pire que moi. Mais vous deux franchement... Vous deux quoi. Vous faites une sacrée paire ! Je vous regarde de loin et je ris, très jaune mais je ris malgré tout. Je reste persuadée qu'il y a encore quelque chose à faire, que cette histoire n'est pas finie, que la page n'est pas tournée. Ou alors elle a été très mal tournée, bien cornée au passage, et donc ça ne sert à rien. Pour faire ça je reviendrais au début du livre si j'en avais la possibilité, quitte à devoir réécrire la fin, que cela soit pire ou non il serait bon que cela soit au moins fait dans les règles.
J'avoue que je suis ma placée pour donner des conseils. Sauf que voilà, au final, si les seules personnes bien placées sont celles qui ont réussi, d'une part elles sont peu nombreuses et d'autre part il y a fort à parier qu'elles n'aient jamais eu à faire face à des problèmes semblables. Alors voilà. Nous sommes tous dans le même merdier. La seule solution qui s'offre à nous est répétée depuis des lustres et on peut douter de son efficacité, mais elle est unique : tenter, tant bien que mal, de s'aider. Et puis patienter.

"L'absence est là où le malheur prend forme."


Il y a un an je disais ça. Mais les choses changent. Toutes. Ou presque. Il y a certains effets qui ne varient jamais. Leur page n'est toujours pas correctement tournée, elle est toujours cornée, les mots qui y sont écrits à l'encre noire sont abîmés par les gouttes de pluie autant que par les larmes, sans compter les cendres de cigarette. Parfois j'aimerais être un marque page. Celle qui vient se glisser entre eux. Ils reprendront le livre plus tard, ou pas. Je l'ai déjà fait une fois, je ne suis pas à ça près. De toutes façons je ne finirai mon propre chapitre que quand je l'aurai eu. Je ne sais pas écrire en duo. Je m'immisce. Mon livre est un livre de solitude, une bouffée d'air au milieu d'une histoire trop haletante ou une chute pour mieux remonter. Selon les jours. Selon les genres.
Reste que la citation ne connaît pas la crise.

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