Mercredi 22 octobre 2008 à 20:37

- Et alors vous êtes ensemble ou pas au final ?
- Oui.
- Non.
- Ok. Je crois qu'on a un problème.

Lundi 20 octobre 2008 à 20:55

Et si on passait la soirée ensemble ? On boirait un peu, on écouterait de la bonne musique et on parlerait de toute et de rien. Et puis on irait courir dans la ville, chanter, danser sur les places endormies, on fumerait assis sur le parvis de l'église, s'allongerait sur les pavés pour tenter de voir quelques étoiles, on rirait à gorge déployée, vivants jusqu'à l'épuisement, jusqu'au matin où l'on reprendrait le dernier métro, usé de nos folies nocturnes pas si folles que ça. Ce serait tellement plus simple de vivre de nuit.

Dimanche 19 octobre 2008 à 12:06

Il fallait juste survivre, d'un instant d'oubli à un autre. Oublier le reflet rageur dans le miroir de la salle de bains et l'eau froide qui coulait sur son corps. Oublier ses espoirs et ses douleurs par la force. Avant de pouvoir à nouveau les oublier, pour quelques heures, parce qu'ils seront insignifiants.  Et croire à l'illusion pour un temps. Simplement. C'est la théorie de insignifiance.

Je ne te dis jamais à quoi je pense dans ces moments là.
(Parce que je pense toujours à toi.)
Et tu dois le savoir.

Samedi 18 octobre 2008 à 21:37

Ou le sourire peut faire naître un désir illusoire : celui du baiser.

Vendredi 17 octobre 2008 à 21:35

Il prend son portable, comme il avait l'habitude de le faire autrefois. Farfouille quelques instants. Elle, retrouve ce sentiment ambivalent ; mêlant confiance et appréhension. Une pointe d'excitation aussi. L'important c'est de ne pas indifférer. Il lui rend son portable, en refermant le clapier. Le message personnalisable sur le deuxième écran :

"Je t'aime. (ou pas)"

C'est là que tout explose. Joie, peine. Overdose affective. Le rouge aux joues, les poings qui se crispent, les muscles du dos qui se détendent, les cils qui battent trop vite, et la chaleur qui monte. Ce sont les signes avant-coureurs d'une mort. Les morts vitales. Tout ça sur un vieux banc. Avec un ciel bleu pâle et un soleil qui recommence à chauffer. Maintenant qu'elle n'aura plus froid. Pour un temps du moins. Puisque. Quoique. Ou pas.



| Ma vie a tendance ces derniers temps à ressembler à mes films, à mes mots, à mes chimères. Il me faut du temps pour pouvoir en inventer d'autres.

Vendredi 17 octobre 2008 à 21:22

C'était devenue son rituel. Un rendez-vous avec elle-même. La douche du vendredi soir. De la musique, les spots allumés et les volets baissés. Ce qu'elle s'efforçait d'ignorer c'est qu'elle ne le faisait pas pour elle. Elle était dépendante. Totalement. Irrémédiablement. Elle tâchait juste encore de faire en sorte de pouvoir en faire un triptyque : inconsciemment.

Jeudi 16 octobre 2008 à 22:18

Une vie entière qui tient à cette simple petite pilule jaune. Source de tant d'inquiétudes. Est-ce un crime ? Est-ce un droit ? Est-ce moral ? L'habitude prend le pas sur toutes les questions : elle l'avale. Sans eau. La pilule n'a aucun mal à passer. La pilule a du mal à passer. Haut-le coeur. Quand la différence entre sens propre et figuré n'importe plus.

Jeudi 16 octobre 2008 à 20:55

" Vous croyez encore que l'on n'embrasse qu'avec les lèvres ;
mais les vrais baisers sont des sourires "



[Denys Gagnon]

Dimanche 12 octobre 2008 à 19:48

Un trou dans le ventre. Je sais pourquoi les mots ne viennent pas. Ils savent que je m'énerverais sur eux. Et ils savent aussi que je n'ai pas envie de les perdre. Mais savent-ils que si je m'énervais je ne penserais rien de ce que je dirais ? Ou peut-être que si... Sauf que je ne voudrais pas y croire. Je ne sais pas qui je suis mais je sais ce que je ne suis pas. C'est un bon point de départ. Maintenant il suffit de convaincre les gens. De leur rappeler.

Retomber amoureuse. Être à nouveau la petite fille qui va jouer dans les fontaines. Retomber amoureux de la personne qu'on aime n'a au final rien de bien intéressant. Ca n'est qu'une manière supplémentaire de se voiler la face. Alors que retomber amoureux d'une personne qu'on a aimée c'est redevenir un peu de la personne qu'on était alors. Et je crois que je préfère celle que j'étais en cinquième. Après tout, commencer par la cinquième pour revenir vers la première me semble assez raisonnable. Certains moments risquent d'être difficile à passer mais j'entame le processus en accéléré. Je n'ai pas de temps à perdre. Je n'ai pas envie de me perdre. En route ou ailleurs.

Samedi 11 octobre 2008 à 21:03

Dès l'âge de quatre ans elle avait appris à chuter. Tomber sans se faire mal, elle excellait dans ce domaine.Quelques instants de flottements et c'était reparti. La rage au ventre. C'est seulement à la vingtaine passée qu'elle se disait qu'on aurait peut-être mieux fait de lui apprendre à rester debout. Parce que quelques instants de flottements, ça n'est rien, nous sommes d'accord. Mais à l'échelle d'une vie ça dure beaucoup plus longtemps.

Mardi 7 octobre 2008 à 22:15

Me blottir dans les couvertures. S'imaginer ailleurs et avoir décidé de replonger. Parce que vivre ailleurs est probablement une bonne solution. C'est celle qui permet de jouer. De passer d'une vie à l'autre. Mais maintenant je l'assume. Ça n'est plus de la schizophrénie. Et après coup, j'y pense, c'est peut-être comme ça, que tout reviendra. Comme elle, qui était incapable de ne se faire aimer que d'une seule personne à la fois. Elle était bien trop complexe pour eux. Elle ne devait jamais se tromper de rôle. Du coup aujourd'hui elle enfile des costumes.

Samedi 4 octobre 2008 à 22:49

Il y a des soirs comme ça où l'on aimerait pouvoir s'oublier. Pouvoir oublier aussi tous les conseils, toutes les recommandations. Ne penser à rien. Laisser venir les bons souvenirs, comme des automatisme, des bulles d'air qui remontent vers la surface. Les bons souvenirs et les rêveries. Quoiqu'ils en disent. Après tout, c'est une manière de se donner des envies, et les envies des objectifs. Ou juste une manière de s'évader. Lille Flandres, je n'ai pas envie de courir pour attraper le RER de 18h13. Celui qui m'intéresse c'est celui de 12h16. Voire même le TGV de 19h20. Paris. Ça devient une obsession. L'oublier elle aussi. Pour fermer les yeux et se reposer un instant. S'être fatiguée de soi-même. Ne plus supporter sa voix. D'où elle sort celle-là ? D'où viennent ces intonations ? Le naturel, j'veux bien, mais s'il ressemble à ça je ne signe pas. Bref. Au final ne refuser qu'un seul oubli. Parce qu'il ne m'intéresse pas. Et puis même si c'était le cas je ne suis pas sûre du tout de pouvoir l'assumer. Alors bon. Aller de l'avant sans s'empêcher de regarder en arrière.

Samedi 4 octobre 2008 à 19:10

"Mieux vaut un inconnu près de soi qu'un amoureux au loin."

Je n'aime pas choisir parce que ça fait intervenir quelque chose qui me semble être ma conscience.

Mardi 30 septembre 2008 à 23:27

Elle le gifla de toutes ses forces. Ce qui n'est pas peu dire. Il vacilla sous le choc. Pour une fois.

"C'est de l'amour, connard !"

Et partit sans demander son reste. Il n'y avait plus de reste. Les dernières miettes de son coeur s'envolaient au vent de septembre. Elles nourriraient peut-être quelques pigeons.

Mardi 30 septembre 2008 à 22:25

Non au contraire, il y a beaucoup moins de textes et de mots qu'auparavant. Parce que les mots s'étaient habitués à de nouveaux destinataires, à de nouvelles réponses, pour la première fois bien déterminés. Aujourd'hui ils n'y ont plus le droit et peinent à retrouver le premier chemin. Qui est bien plus difficile d'accès il faut le reconnaitre. Il est bien plus pénible à emprunter, aussi. Mais ça c'est leur affaire. Enfin. Mon affaire.

Regretter Thomas, la tranquillité, les moments de silence. Se contrôler. Demain sera identique. Après-demain aussi. Mais ensuite. Ça y est. On voit le bout du tunnel. Tenir. En silence. Malgré cette envie de se casser qui supplante toutes les autres. Certes, c'est se casser moins loin qu'auparavant. Mais je n'y suis pas encore. Ce serait con de flancher maintenant. Vraiment con.


Demain après-midi j'appelle l'ISCOM pour un entretien. Samedi je vais voir leurs locaux à Lille.

Mercredi 24 septembre 2008 à 21:07

Y'a une partie de moi qui avance à pas de géant, mais vraiment des grands pas, tandis qu'une autre partie a envie de retourner à l'époque où j'avais peur du noir et où, finalement, tout était bien plus facile. Et puis là, d'un coup, je me dis que je n'ai jamais eu peur du noir. Alors y'a pas à chiquer. Faut avançer. Laisser certaines personnes derrière soi et avancer. Malgré l'affection, malgré l'angoisee. Parce que le choix on ne l'a pas toujours.

Mercredi 24 septembre 2008 à 13:00

Rien à redire ; l'histoire s'est goupillée comme ça, sans nous demander notre avis. Alors on continue le récit. Ce n'est que lorsque l'on aura rabattu la couverture que l'on saura qu'on a passé la dernière page. Sans même s'en rendre compte. Et on recommencera, ailleurs, avec d'autres personnages,avec une autre intrigue. "The end" ou "To be continued" n'ont pas lieu d'être. Un livre ça s'ouvre et ça se referme. Point barre. Quoique... Parfois on écrit dessus.

Lundi 22 septembre 2008 à 15:03

Elle qui ne va pas bien. Morphine. Morphine. Morphine. Être complètement shootée. Ne même plus se souvenir des noms. Comme si on avait jamais vécu. Oublier encore. Et la douleur de se souvenir à nouveau. Voilà peut-être pourquoi je n'ai pas envie d'avancer. Arrivée au stade où elle ne sera plus là, je ferai quoi moi ? Pas envie de pleurer. Pas envie de vivre ça. Sauf que je n'ai pas le choix.

Lundi 22 septembre 2008 à 12:29

Et savoir qu'elle s'était plantée. Sur toute la ligne. Elle avait beau encore avoir tout ça, il lui semblait parfois n'avoir plus rien. Parce qu'on passe à autre chose. Qu'elle n'en a pas envie. Mais si. On oublie. On efface. Son désir ne compte pas. Il est effacé, lui aussi. C'était trop lourd pour une nouvelle vie.

Dimanche 21 septembre 2008 à 0:00

T'es mignonne petite a toujours vouloir préférer les remords aux regrets. Je ne dis pas, en théorie c'est très bien, c'est même pile ce qu'il te faut. Mais en pratique ça doit faire trois ans que tu dis ne vouloir aucun regrets, mais tu fais ton possible pour aussi éviter les remords. Ça n'est plus une vie. C'est juste lisse et peu encombrant. Jusqu'au jour où ça te pète à la figure. Je t'aurais prévenue.

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