Mardi 10 février 2009 à 18:36

Une ivresse qu'elle n'avait pas connue depuis trop longtemps. Piquer un sprint, sous la pluie, avec le vent de face, un vent de tempête, pour arranger les choses. Reprendre son souffle au bout de la course, arrêtée lorsque les douleurs dans ses jambes et son dos se sont faites trop lancinantes. Elle reste dehors, au milieu de son coeur. Les gouttes d'eau lui mouillent le visage. Le vent envole son écharpe. Un sourire aux lèvres, un rendez-vous manqué à reprendre et un avenir en dents de scie mais plein de promesses. Que demander de plus ? L'affection.

Mardi 3 février 2009 à 21:11

Y'a des soirs où ça sature. Entre les souvenirs et les illusions qui nous manquent, les souvenirs et les désillusions que l'on ne veut pas retrouver, pas maintenant, pas tout de suite, parce que l'on avait pas prévu les choses comme ça. Ajoutez à ça les gens qui vous ignorent, ceux qui feraient mieux de faire, le manque de nicotine, le manque d'alcool, le manque de fête, le manque de sexe, le manque d'amour, aussi... Alors on remplit, remplit, remplit, jusqu'à en déborder d'insignifiant. On tente par tous les moyens de combler ces fichus vides. Et au final il n'y a qu'une seule chose qui ressort de tout ça. Un sanglot.

Lundi 2 février 2009 à 18:56

La valise rouge est posée dans un coin de la "pièce blanche". Appelée la pièce blanche uniquement parce que c'est la seule pièche de la maison qui n'est pas tapissée. Une petite pièce au fond d'un couloir. Et dans un coin de cette pièce, un coin minuscule alors que la pièce est déjà petite, dans ce coin donc, il y a la valise rouge. Sa valise rouge. Restée là depuis plusieurs mois. Encore parfois la nuit elle se réveille en y pensant et dans ces cas là elle va dans la pièce blanche pour s'asseoir en face de la valise. Rarement, elle l'ouvre. Revit un peu, prévoit légèrement et attend beaucoup. Si tout va bien elle commencera à la remplir mercredi soir. Avec de l'avance. Mais juste assez pour tenir.

Vendredi 23 janvier 2009 à 18:51

Et voir les gens passer devant soi. En vous regardant droit dans les yeux. Sans un sourire. Ces gens qui vous fixent durant toute une journée. D'un bout à l'autre de la cour. D'un bout à l'autre d'une salle. D'un bout à l'autre de différents mondes. Quand enfin vos regards se croisent et se gardent, il ne se passe rien. Strictement rien. Ca ça fait peur. C'est intriguant et inquiétant. Si la rencontre est inerte, que sera la séparation ?

Mardi 20 janvier 2009 à 18:02

Le vent souffle. Je l'entends à travers le volets. Beaucoup n'aiment pas, moi j'adore. Savoir qu'il y a plus fort que nous, juste là, derrière ces quelques centimètres de briques. Parait qu'il faut vivre fort. Pas forcément vite, mais fort, au moins. Y'a du vent ailleurs, à l'intérieur. Des roseaux ploient et des chênes se brisent. Des arbres qui au moins ne feront pas de mort. Tout est lié, tout se barre, rien n'a pourtant de rapport. Sauf moi peut-être. Au milieu. Et j'essaye de me faire une place, de la tenir. On me donne des coups dans les jambes, mes genoux tremblent. C'est pas tous les jours facile. Mais en même temps personne n'a dit que ça l'était. Alors quand on nous offre une bonne surprise faut pas passer à côté, faut pas la laisser se barrer avec le reste. Je suis en train de courir après. Elle s'enfuit vite. Sûrement qu'elle n'a pas envie de rester et dans un certain sens je la comprends. Ca doit être dur la vie d'un espoir. C'est une incertitude à l'état pur, et pourtant une incertitude qui doit faire vivre. Je croise les doigts pour que personne ne tombe. Je ne sais pas si j'y crois vraiment mais je le fais. Ca ne coûte rien, ou pas grand chose. Au moins le vent dissipe l'odeur des souvenirs.

Samedi 10 janvier 2009 à 22:11

C'est tellement con parfois l'envie d'écrire que ça en devient stupéfiant. Comme un paquet de stylo neufs posé à terre sur le nouveau tapis d'une chambre. Comme les ongles qui s'enfoncent pour arracher le carton, comme les ongles qui s'enfoncent dans un dos parce que.Comme un garçon trop beau, comme une odeur qui reste scotchée à vous. Comme un tableau peint par une amie, comme un tableau aimanté où écrire à la craie et afficher des cartes postales. Comme une musique que l'on écoute en boucle, comme un regard trop rapide. Comme une photo que l'on a envie de prendre, comme une promesse que l'on aimerait voir tenue. Comme un anniversaire que l'on aimerait fêter, comme une fête où l'on voudrait qu'il soit présent.

Jeudi 8 janvier 2009 à 19:14

Rimbaud à Verlaine.
Londres, juillet 1873.

[...] Tu as tort cette fois, et très tort. [...] Quoi, toi, tu n'as pas encore reconnu que tes colères étaient aussi fausses d'un côté que de l'autre ! Mais c'est toi qui aurais les derniers torts, puisque, même après que je t'ai rappelé, tu as persisté dans tes faux sentiments. Crois-tu que la vie sera plus agréable avec d'autres que moi : Réfléchis-y ! - Ah ! certes non ! -
Avec moi seul tu peux être libre, et, puisque je te jure d'être très gentil à l'avenir, que je déplore toute ma part de torts, que j'ai enfin l'esprit net, que je t'aime bien, si tu ne veux pas revenir, ou que je te rejoigne, tu fais un crime, et tu t'en repentiras de LONGUES ANNÉES par la perte de toute liberté, et des ennuis plus atroces peut-être que tous ceux que tu as éprouvés. Après ça, resonge à ce que tu étais avant de me connaître. [...]

Le seul vrai mot, c'est, reviens, je veux être avec toi, je t'aime. Si tu écoutes cela, tu montreras du courage et un esprit sincère.
Autrement je te plains.
Mais je t'aime, je t'embrasse et nous nous reverrons.

RIMBAUD.

Mardi 30 décembre 2008 à 21:34

Laisser une légère vague de nostalgie m'envahir, juste assez pour pouvoir profiter pleinement de l'instant présent, ce qui est tout à fait paradoxal, je vous l'accord. Passer un peu pour une folle à force de trier mon classeur le casque sur les oreilles, parce que bien sûr du coup je range tout en rythme, quitte à faire un peu de bruit. J'aurais aimé te voir tu sais. J'ai regardé, épié même, j'ai fait des allers-retours, j'ai attendu dans le froid. Et je ne t'ai pas vu. Mais ça n'est pas grave parce qu'il y a cet espoir. Qu'il n'est pas bancal. Que je te fais sourire et inversement. Voilà l'important. Prendre un nouveau départ. En jetant le paquet de cigarettes.

Et si nous n'étions pas des médiocres ?

Vendredi 12 décembre 2008 à 18:23

J'a décidé (et ça me fait bien chier),  d'attendre l'an prochain avant de publier la suite des "Faits de couloirs". Simplement parce que j'en ai trop bavé, parce que les gens sont assez cons comme ça et qu'il ne sert à rien de leur fournir une occasion de l'être encore plus. Donc je m'excuse mais ça attendra. Je crois que l'autocensure me donne les idées les plus folles. Et c'est peut-être tant mieux. F.T.M.J sans oublier les autres.

Lundi 8 décembre 2008 à 20:59

On a vraiment pas les mêmes problèmes. N'empêche il est temps pour moi aussi que je tourne la page. Voire plusieurs d'un coup. C'est l'un des droits imprescriptible : sauter des pages. Je saute. Peut-être à pieds joints néanmoins.

http://lagrandemymy.cowblog.fr/images/4495494.jpg

La photo de la page à tourner viendra quand j'aurai accès au bon ordinateur. En attendant, celle-ci est une page marquée. De celle que j'ai toujours sur moi. <3

Samedi 6 décembre 2008 à 15:43

Non mais mon coeur à moi il déconne grave, tu t'en doutes bien. Il ne bat plus, ou alors au mauvais moment, et parfois, rarement, il bat si fort qu'il me fait paraître morte. C'est une machine compliquée au moteur hybride. Tellement que l'on a pas encore trouvé de carburant stable. Mais c'est autre chose. Et tu sais, il suffirait de pas grand-chose. Genre. Pour s'allumer. Enfin. Pour allumer nos cigarettes. Ou pas. Mais toi je ne te laisserai pas. Au jeu des petites annonces je peux être très fourbe. Pas le bol de laisser ma place. Quant à toi... Reviens dans mon dos. Surtout restes-y.

Dimanche 30 novembre 2008 à 22:45

Je rappelle, bien sûr, que les articles, textes, photos, publiés ici ne sont pas libres de droits... Qu'on les reproduise ne me dérange absolument pas. Qu'on se les approprie c'est tout autre chose. Pour beaucoup c'est une évidence. Pas pour d'autres.

Dimanche 30 novembre 2008 à 21:06

Je reprends le texte d'un monsieur qui n'aurait, à mon sens, jamais dû arrêter d'écrire. Si je le reprends sans demander d'autorisation préalable c'est parce que j'en ai envie. Justement. Et que justement je devrais marcher un peu plus souvent comme ça.

"Il n y a dans ce monde qu'un enchevêtrement de masse et de chair. Une étincelle pourtant et l'édifice prend feu. Les corps en harmonie, un bouillon de vie. Et ces envies, comme des torrents d'eau noire, rouge, jaune. S' enivrer de chaque sens et sentir le soleil grignoter chaque parcelle de ces chairs. Partir au confin de chaque être, explorer chaque millimètre. Il n y a pas de demi mesure. Seulement l'envie."

C'est ça oui, il ne reste que l'envie. Pas qu'un peu d'ailleurs.

Vendredi 28 novembre 2008 à 18:16

Quand tu penses à tout ce que tu as perdu tu sens venir la nausée. Juste à cause de cette fichue envie d'y croire. Je te l'avais dit pourtant, que les rêves c'est pour les petites filles. Tu n'as pas voulu les vivre à l'époque mais aujourd'hui il est trop tard. On ne s'invente pas un passé au présent. Même toi.

Mercredi 26 novembre 2008 à 18:16

C'était un monde dans lequel elle n'avait pas le droit d'être fatiguée, ou blessée. Elle ne pouvait pas non plus avoir un instant d'hésitation, encore moins craquer. C'était un monde dans lequel elle ne pouvait pas être elle. Et le pire c'est qu'elle en avait fait une généralité. Il ne lui restait plus qu'à retrouver une identité. Quoiqu'il en coûte.

Lundi 24 novembre 2008 à 22:35

Comment on fait quand on a envie de dormir, de courir dans tous les sens et de se rouler à deux dans la neige ? Tout ça en même temps ? Et bien l'on rêve. En se disant que le lendemain matin lorsque l'on se réveillera avec la personne que l'on aime à côté de soi, on aura envie de rejoindre notre vie. Celle qui certains matins nous semble nous sauter à la gorge alors qu'on aimerait tant s'en défaire. Parfois on se laisse seulement glisser sur le côté avec une main qui va se poser sur le corps d'une autre personne. Si importante. Quand on ose on lui murmure un je t'aime. Mais on peut également se réveiller en sursaut au milieu de la nuit, la voir toujours là et lui écrire. Avec le bout du doigt, sur son épaule gauche. Ca ne reste pas. Ca n'est pas visible. Mais ça a été là.

Dimanche 23 novembre 2008 à 18:16

Faire une bataille de boules de neige. Remettre sa photo dans mon portefeuille. Non ça n'est pas la même neige. Et même si la première je la considèrerai pendant encore longtemps comme l'une des plus belles que j'ai connues, ça n'enlève rien à la magie de l'actuelle. Ca n'est pas non plus pour autant que j'ai envie qu'il parte. Mais je me ferai bien à l'idée. De toutes façons c'est la seule solution : ne pas en trouver.


Elle avait longtemps couru dans la ville à sa recherche, croisant quelques personnes qu'elle aimait mais pour qui elle n'avait pas le temps de se poser. Pour finir elle avait décidé de changer de but. De suivre ces personnes : elle les retrouva dans un bar. Qu'est ce qu'elle faisait ici ? Exactement ce pourquoi elle avait songé arrêter sa course folle : les retrouver autour d'un verre et commencer. Par le recommencement.

Vendredi 21 novembre 2008 à 21:42

C'est clair : nous ne sommes pas d'accord. Et alors j'ai envie de te dire, c'est pas ça qui va nous empêcher de vivre. A fortiori ensemble. Oh, à la longue ça nous empêchera peut-être d'être heureux. Mais après tout... Si je te disais maintenant que le bonheur je m'en fous du moment que je suis avec toi. Tenterais-tu de fuir encore une fois ?

Jeudi 20 novembre 2008 à 20:38

Bien sûr que oui c'est ce que je veux. Mais la différence majeure c'est que moi je veux plus, et tellement plus... Ca ne compte pas ? Et bien si, ça compte. Et pas qu'un peu. Je m'en fous que les gens soient ou non des moutons, des connards, des salauds infidèles ou autres. Ce que je veux c'est marcher avec eux et me faire une idée. Si j'avais écouté les on-dit j'aurais beaucoup trop perdu.

Mercredi 19 novembre 2008 à 19:34

"Quand Alicia compose un bouquet de roses, le monde est suspendu, à ses lèvres et pour cause, elles sont d'un rose, inattendu."

Vous pensez qu'on peut se retrouver si facilement ? J'hésite, ça me semble bizarre. C'est pas que m'éparpiller me réjouisse au plus haut point... Mais c'est ainsi. C'est offert par la maison. C'est toujours offert par la maison. Je flotte, je suis dans un état indescriptible. Ca sonne faux. Je traduis des mots qui perdent leur force au fil des jours. Je crois en des idées trouvées au coin d'une rue trop bruyante. Posé sur le bureau, comme abandonné là, le réveil continue son "tic tac" et rien de tout cela ne me semble réel.

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