Dimanche 14 septembre 2008 à 18:39

Ecrit vendredi soir.

Et ces envies. Toutes ces envies. En sommeil ou parfaitement éveillées. De celles qui balayent tout le reste, s'introduissent dans votre esprit pour y rester. Ces envies qui oublient le passé, les règles, l'éthique et le reste. Elles ne sont là que pour elles mêmes. C'est leur force. On ne peut pas réellement y échapper. Elles restent là comme des réflexes, intériorisées. "Chassez le naturel, il revient au galop". Ces envies sont notre naturel. Notre nature. Partout. c'est identique. Je ne compte pas perdre mon temps. Faire preuve d'intelligence c'est aussi avoir conscience de sa conscience. Et savoir qu'elle est une limite. Qu'il faut savoir dépasser. La voilà, la différence entre les regrets et les remords : l'envie.

Dimanche 14 septembre 2008 à 18:00

Certaines histoires mettent plus de temps que d'autres à être racontées. La faute aux gens. Ça n'est d'ailleurs pas une faute. Heureusement. Ils doivent êtres différents les uns des autres et réagir.  L'histoire que je voulais vous raconter c'est la mienne. Mais en plus d'être longue elle est compliquée. Mêlant sans cesse rêve et réalitée. Du coup je la garde pour moi. Soyez vite rassurés ; vous n'avez rien à perdre au change. Tandis que moi en revanche j'ai tout à y gagner.

Dimanche 14 septembre 2008 à 17:56

Fraiche mais frêle fille, folle fuyant foules et fracas, frivole fileuse de flammes, fleur des feux, fit fondre le froid, figea fatalement famines et fins. Elle même, finissant frôlée par sa fougue, se fraya un chemin dans le fouillis de ses frayeurs.

Dimanche 14 septembre 2008 à 17:48

Elle n'avait pas le droit de le savoir, elle que tout ceci n'était que mensonges et foutais ? Que les seules choses qui importaient réellement étaient ces deux enveloppes coincées entre trois carnets, un exemplaire d'Antigone et un vieux portefeuille en cuir marron ? Alors pourquoi ? Pourquoi personne ne lui  a claqué cette vérité à la gueule, assez fort, assez vite... ? E,n fait ils ont essayé, les pauvres. Mais ils ont lamentablement échoué. Parce qu'elle est plus forte qu'eux. Plus forte que toutes les vérités. Elle préfère inventer les siennes. Il est trop tard. Elle les a pris de court. Elle vous a pris de court. Et moi avec.

Je cours trop vite. Elle aussi.

Dimanche 14 septembre 2008 à 16:43

Elle a la chair de poule. Simplement parce qu'elle est glaçée. Ce matin son réveil a sonné. Elle s'est redressée en enfonçant la paume de sa main sur le capo de sa guitare. Ses yeux étaient gonflés. Ses cheveux en pétard. Sa vie reprenait un cours normal. Elle ne savait ni comment ni pourquoi mais c'était le cas.

Jeudi 11 septembre 2008 à 19:55

Ce qui est pratique quand on a été insulté, renié, j'en passe et des meilleures, depuis son enfance, c'est qu'on est plus jamais offusqué par la suite. C'est qu'on ne songe plus jamais à jeter l'éponge. Mais le pire c'est que dix ans après on trouve toujours moyen de s'effarer devant la stupidité et la cruauté des gamins.

Mercredi 10 septembre 2008 à 16:47

Elle marche, très vite, alors quela pluie commence à tomber. Songe un instant à envoyer un caillou dans le pare-brise de cette fichue voiture bleue. Elle accélère encore, son sac porté en bandoulière lui meurtrie la cuisse. Elle s'en fiche. Il fait chaud. Pourtant elle voit les gouttes tomber sur le macadam. Ce soir il y aura une tempête. Elle s'approche et passe au-dessus de la grille pour sentir une rose. Essuie ses larmes d'un revers de la manche.

Mardi 9 septembre 2008 à 17:56

"Et le vainqueur, déjà vaincu, seul au milieu de son silence."

Lundi 8 septembre 2008 à 22:06

Ça me semblait approprié, maintenant. Écrit le 27.

Pas grand chose. Il aurait toujours suffit de pas grand chose. Mais après le pas grand chose le mieux est tout près, pourquoi  s'en priver ? Et puis ensuite on est à deux pas du beaucoup mieux, alors autant en profiter. Au final l'excellence est à portée de mains donc bon... Ne jamais se contenter de rien, littéralement, c'est ne jamais être content.

Dimanche 7 septembre 2008 à 17:49

Attraper la boite en  fer, celle qui contient l'argent en liquide. Prendre aussi le paquet de clopes et s'enfuir avec seulement le gilet noir sur le dos. Du jazz dans les oreilles, le regard tourné vers l'avant, les traits du visages immobiles et résolus. Faire un kilomètre et demi en esquivant les flaques disséminées sur les trottoirs, se réjouir de l'éclaircie qui durera le long du chemin. Arriver au guichet et prendre un aller. Simple. Une demi-heure de train. Descendre. Se trouver seule sur les quais. Voilà. Y être. Y'a plus qu'à. Il n'y aurait plus qu'à. Ca reste une histoire de trains, de destinations. Même maintenant. Mais plus seulement.

Dimanche 7 septembre 2008 à 17:17

I leave you with a smile, kiss you on the cheek and you call it treason.
It ain't so long that you were flying high.
Don't hold your head so low.
That you can't see the sky.
[Here it is more blue than anywhere else, with you.]
I told you that I love you.
Please, believe me.

Samedi 6 septembre 2008 à 15:00

Entre le 8 et le 9 se trouve une page arrachée qui ressemble vaguement à ce que tout cela devrait être. Maintenant je n'ai plus qu'à savoir la faire lire. Ça n'est pas quelque chose de facile. Si seulement je savais dessiner, j'en ferais une BD. Sauf que le dessin ça n'est pas mon truc, je n'ai plus que quelques mots, branlants, hésitants. Tous cassés, en fait. I need scotch.



Vendredi 5 septembre 2008 à 18:00

Il fait le même temps que la dernière fois... Pluie et vent. Rien de très extraordinaire. Beaucoup de lumière cependant. J'attends sur les marches de l'Eglise. Mais ça n'est pas toi que j'attends. Je regarde fixement la route même si je sais que je ne verrai pas ta voiture appaître au bout de cette longue ligne droite; Je rentrerai chez moi à pieds. Tu ne me raccompagneras plus jamais en voiture., avec la  vitre restée baissée. Et ça m'ennuie. Enormément.

Jeudi 4 septembre 2008 à 21:23

Le vent se remet à souffler. Et là girouette tourne, tourne, tourne et tourne encore... Elle sait pourtant exactement la direction qu'elle veut indiquer. Mais elle n'a pas le choix. Cette fois-ci ça n'est pas sa faute, c'est juste ce fichu vent qui ne veut pas l'arrêter. Il l'empêche même d'être déçue. C'est un comble. "Cette histoire se finira par des regrets." Qui sait. Qui sait où elle s'arrêtera. L'Est ? L'Ouest ? Le Nord ? Le Sud ? Qui sait quand elle s'arrêtera ? Parce que c'est pas tout ça mais elle commence à avoir le tournis. A force elle finira par perdre la tête et ne plus savoir, encore une fois, ce qu'elle veut. Il s'en fiche, Lui, le vent. Après tout elle ne sert à rien cette girouette. Elle fait beau. Ne fait que renseigner sur ce qu'on peut sentir autrement, pour les autres. Lui il sait où il va. Elle, elle le suit. Sans rien réussir d'autre. Ça ira mieux avec le temps. Elle sert à ça.


Adeline, décidément, je n'ai pas envie que tu aies raison.

Mercredi 3 septembre 2008 à 20:58

Elle a les paupières lourdes et se trouve à nouveau capable de tomber comme une masse sur son lit, endormie ou presque. L'habitude estivale des fenêtres gardées ouvertes est restée mais ses mains redeviennent froides. Elle cherche la couette et s'enroule dedans. Cigarette après cigarette elle laisse ses pensées divaguer et étouffe la douleur de sa migraine. Ses vêtements noirs sont tâchés de colle et déchirés en plusieurs endroits. En réalité elle est en train de retrouver la vie, sa vie, et par la même sa vocation de solitaire. L'important c'est de vivre. Et de pouvoir rêver. Comme jamais. Encore. Toujours. Elle s'y remet.

Mercredi 3 septembre 2008 à 15:25

Écrire. Se mettre au calme et écrire. C'est facile à dire. C'est tout bête mais c'est révélateur : la fenêtre sur laquelle j'écris est bien souvent réduite à son minimum, afin d'avoir de la place pour le reste. Au cas où. C'est toujours au cas où. Pas d'entrave, pas de limite, juste mes idées et mes doigts qui tapent de plus en plus vite sur le clavier pour les écrire. Je crois que ce bureau n'est plus le mien. Il ne l'a jamais vraiment été d'ailleurs ; c'est celui d'une famille, c'est celui des déclarations d'impôts, des jeux de guerre, des bilans d'action. C'était celui d'une famille. On ne retrouve plus tout cela dans l'espace compris entre 2 murs remplis de cartes géographiques, une armoire et une fenêtre. Maintenant il y a l'odeur de la cigarette qui reste imprégnée dans les rideaux, il y a les étagères vides et les étagères trop pleines de papiers administratifs. Je crois que j'en ai marre.Peut-être est-il temps de changer. Peut-être que l'annonce qui me sera faite lundi sera un moyen d'avancer. Peut-être. Je baigne encore dans l'incertitude. Je remets la musique en route. Ca me manque, la musique. Comme la danse, comme le judo, comme le sport. Pour ce soir je crois que j'en reviendrai toujours au même problème. C'est d'ailleurs une certitude. Pourtant je vais continuer, parce qu'à défaut d'avancer il faut au moins stagner. Avant de régresser. Ma peur infinie de la régression. Il faudrait que j'apprenne à regarder en arrière pour réussir à me propulser vers l'avant. Histoire de mettre de la distance entre celle que je suis et celle que j'étais.

Lundi 1er septembre 2008 à 20:36

Il faudrait pouvoir dormir. Et revenir. Encore toujours. Revenir. Pour ne laisser aucun regret derrière soi. Pour l'instant il y en a juste trop. Je veux des remords. De la culpabilité même. Mais plus de regrets. Parce qu'alors je ne peux m'en prendre qu'à moi. C'est même pire que ça, je serai la seule à pouvoir me le reprocher. Quand on a des remords c'est souvent que des gens y trouvent à redire. Alors mine de rien, on retrouve un instinct qui nous dit de nous défendre. Avec les regrets ça ne prend pas... Ils sont la matière première de toute auto-destruction.

Lundi 1er septembre 2008 à 20:31

Il avait peur. Peur de cette distance qu'il exécrait, qu'il n'avait pas voulu. Et pourtant elle prenait de plus en plus de place. Elle faisait ressurgir tous ses vieux fantômes. Des peurs encore plus anciennes, profondes, dangereuses... Notamment la peur de s'éprendre, s'attacher de "rien", parce que cette foutue distance, ces kilomètres de distance et d'inconnu, la faisait devenir Rien. Une Rien instable, en qui il ne pouvait avoir confiance. Alors qu'il l'aimait. Qu'il croyait l'aimer du moins. Cette Rien. Deux forces opposées le tiraillaient. Aimer, l'assumer et faire confiance ? Ou rester dans une immobilité guère réjouissante mais dont le mérite est de ne réserver de surprises ? Qu'elles soient bonnes ou mauvaises... La pire de ses peurs était encore celle qu'il ne connaissait pas : la peur d'être heureux.

Samedi 30 août 2008 à 23:07

C'était stupide de t'attendre à côté de l'escalator. Maintenant que j'y repense j'aurais aimé t'attendre devant l'escalator. Face à toi. Direct. Et puis au final je crois que tu n'as même pas pris cet escalator. Tu es arrivé face à moi. Direct. La prochaine fois peut-être. Enfin. Non. La prochaine fois. C'est sûr. S'il y a une prochaine fois.

Vendredi 29 août 2008 à 22:17

Reprendre les abdos jusqu'à en avoir mal. Avoir mal et envie de crier. S'énerver contre tout, contre rien et comprendre que c'est une voie sans issue. Chercher des réponses là où il n'y a pas de question. Alors en poser, des questions. S'en poser à soi qu'on aimerait poser à un autre, faire des inventaires de choses à dire et à faire quand le bonheur sera là. Il faudrait juste trouver le moyen d'aller le chercher. Conserver ses envies multicolores comme autant de soutiens, de tuteurs, histoire de rester debout et la tête haute. C'est important d'être debout. Je refuse d'aller chercher ce foutu bonheur en rampant.

Si encore il avait tenu ses promesses.

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