Mardi 8 avril 2008 à 17:25

La chambre a été vidée. Dans les cartons s'entassent les 17 ans d'une vie bien remplie. Des petits mots à la mode durant l'année de 5ème aux longues lettres reçues d' un peu partout en France cette année. Les cartes postales et les correspondances prennent à elles seules deux bons gros cartons.
Y'a les albums, les CDs gravés et toutes mes paroles imprimées, retravaillées, tordues au possible, ayant été pliées et dépliées des centaines de fois. Un carton supplémentaire.
La première histoire, celle des deux jumeaux, tous les textes qui restent là à traîner, la pochette noire, les nouvelles, les ébauches de romans, le roman... 3 cartons encore.
Les livres, les contes et les BDs, les histoires vraies, les documentaires, les dossiers, les vieux cours, les vieux jours, de soleil mais plus souvent de pluie. Rajoutons cinq cartons.
Les babioles diverses et variées, des cartes aux posters accrochés aux murs en passant par les encens et les bougies. Deux cartons.
Les fringues les brics et les brocs, j'ai arrêté de compter.

C'est que vivre ça prend de la place, au final.

Dimanche 6 avril 2008 à 20:14

"Quand Alicia compose un bouquet de roses, le monde est suspendu, à ses lèvres et pour cause, elles sont d'un rose, inattendu."

Vous pensez qu'on peut se retrouver si facilement ? J'hésite, ça me semble bizarre. C'est pas que m'éparpiller me réjouisse au plus haut point... Mais c'est ainsi.
C'est offert par la maison. C'est toujours offert par la maison. Je flotte, je suis dans un état indescriptible. Ça sonne faux. Je traduis des mots qui perdent leur force au fil des jours. Je crois en des idées trouvée au coin d'une rue trop bruyante. Posé sur le bureau, comme abandonné là, le réveil continue son "tic tac" et rien de tout cela ne me semble réel.




Vendredi 4 avril 2008 à 18:07

" J'ai guetté dans le cœur humain toutes les niches différentes où peut se cacher l'amour lorsqu'il craint de se montrer, et chacune de mes comédies a pour objet de le faire sortir d'une de ces niches."

Marivaux


Ce n'est pas le premier pas le plus difficile, quoique l'on en dise. Le plus dur vient après, quand il faut apprendre à marcher, et si vous y arrivez dites vous bien que vos peines, vos efforts ne seront jamais finis parce qu'il vous faudra réapprendre à avancer tous les jours autrement pour ne pas vous perdre en route, après tout cela ce serait bien dommage.
Vos efforts et vos peines.. Je vous mens, ils peuvent finir, dès qu'ils deviennent vains et cela arrive plus souvent qu'on ne veut bien se l'avouer. A ce moment là on reprend les moyens sur une route différente, c'est l'oubi qui se met en marche.
 
La matière ne touche jamais vraiment la matière, c'est cette impression qui donne un sentiment de puissance infinie... Jusqu'au moment terrible où l'on comprend que ce n'est qu'une impression . La seule manière "valable" de se toucher réellement c'est celle que chacun trouvera et qui lui fera dire qu'il ne se trompe pas. Ou qu'il se trompe mais qu'il persistera toujours, malgré les souffrances, malgré les douleurs, qu'il ne saurait faire autrement.

Juste regarder dans la même direction, le temps d'un cliché.
Ou pas.

Mercredi 2 avril 2008 à 17:52

Tu as eu cet été comme un beau pendentif qui aujourd'hui orne ton cou blanc. Sans vie, sans signification.. C'est une décoration, un vague souvenir que tu portes par habitude, tu n'y prêtes pas attention. L'été est passé depuis longtemps et désormais les saisons ne veulent plus rien dire, elles passent en se ressemblant toutes depuis que tu es partie. Pourtant il a la preuve de son existence, cet aperçu, ce qu'il y a autour, les gens en parlent encore. Ils ne voient là-dedans qu'une singulière aventure, une anecdote pour combler un silence avec quelques rires. Quelques fois même moi je m'y perds, mais cela revient. Le tragique,  les cris, les tremblements, les nuits blanches avec ce goût qui reste en bouche, ce goût de cigarette amère parce qu'elle n'est plus tienne, parce que tu ne fais plus des yeux exorbités en la voyant entre mes lèvres. J'ai le temps de la finir, et les cendres ne s'envolent pas dans un vent chaud, le filtre s'écrase contre une tuile, mes doigts ne sont pas brûlés. Personne n'ose même le soupçonner. Ils ont essayés pour sur, cela se voyait, une perte, une casse, quelque part au milieu des sourires et des paroles de façade. Une pointe dans ce qui serait si bien passé peu avant.
Mais j'ai caché, j'ai enfoui, dans la plus profonde, la plus belle, la plus obscure boîte à souvenirs que j'ai. Je n'en ressors que parfois, pour retrouver un peu le monde que j'ai délaissé, voir quelques instants la direction dans laquelle il s'échappe. Il n'y a pas d'exception : je lui préfère mon noir alors je redescends vite aux milieux des fumées et des embruns, pour retourner m'enfouir avec ce qu'il en reste.


J'ai mis moins longtemps cependant je m'en détache pas plus.
Qui parle ? Moi ou lui ? Nous sommes semblables, dans des situations différentes, qui s'entrecroisent et s'entrechoquent.

Vendredi 28 mars 2008 à 20:14

Le bonheur n'est pas nécessaire au regret,
ce qu'on aurait pu vivre on le regrette même mieux que ce qu'on a vécu.

Mardi 25 mars 2008 à 20:21

Je crois qu'en fait j'avais peur. Tu sais, comme lorsque l'on sent que derrière la porte qu'on est en train d'ouvrir se cache une mauvaise surprise. On l'ouvre quand même. Mais on a tendance à vouloir fermer les yeux. Voilà où j'en étais : j'avais les yeux fermés et peur de les ouvrir. Il m'a chatouillée. Comme on chatouillerait un oisillon en piètre état pour savoir s'il est encore en vie. En fait.Et j'ai réagi. J'étais visiblement encore en vie. J'ai ouvert les yeux et je me suis pris son sourire dans la gueule.Il était devenu le mur du fond, celui de cette pièce dont je craignais d'ouvrir la porte. La porte était ouverte et la pièce restait à découvrir, éclairée et accueillante. L'oisillon n'était pas mort. L'oisillon était un oiseau à qui on avait brisé les ailes et qui les avait donc repliées. Pour l'instant il est en pleine réeducation et vous salue.

Même que la rééducation fonctionne beaucoup mieux que ce qui était prévu...

Lundi 24 mars 2008 à 9:47

Une odeur de menthe flottait dans le salon à cause des feuilles que l'une d'elles faisait sécher sur le bord de la fenêtre, au soleil. Après elles en feront du thé selon une recette arabe, ce même thé qu'elles boiront en fin d'après-midi. C'étaient toutes ces vraies-fausses habitudes qu'elles aimaient prendre ensemble. Depuis maintenant quelques mois, elles cohabitaient. Même si elles préféraient les termes "vivre ensemble". Il ne faut pas s'y méprendre : elles ne formaient pas un couple, une parfaite harmonie , voilà de quoi il s'agissait. Peu à peu l'appartement s'emplissait de leurs découvertes mutuelles, de leurs passions communes comme de leurs capacités respectives et souvent complémentaires.
Le tableau était réellement idyllique. Cependant, songez que si cette histoire que je vous raconte est au passé, c'est qu'il y a bien une raison.

Mercredi 19 mars 2008 à 14:07

Elle a trouvé la manière parfaite. On pourrait au moins lui laisser ça. Et puis la danse. Cette envie furieuse de chausser ses demi-pointes et de danser. Dans le silence. Ce serait fort joli, elle en est persuadée. Le silence habite les rêves. C'est vrai ça : elle fait des rêves silencieux. Mais elle trouve cette absence de bruit fort désirable. Elle la désire d'ailleurs. Le reste avec. Il faut encore trouver la patience. Le gris qui va avec le noir. Le moment qui va avec le sentiment. La bonne réponse pour la bonne question. Le couloir. La sortie. Le grand air. La feinte. Le jeu. Le risque. S'élancer vers ce qui risque d'être la plus grande de toutes ses aventures : la révélation.

Dimanche 16 mars 2008 à 12:05

J'aimerais lui dire que c'est moi. Que ça n'est que moi. Parce que le hasard ça n'est qu'un mythe et que désormais je deviens ce qu'il me chante. Ça peut-être quelqu'un d'autre, un autre physique, un autre visage, une autre histoire... Il n'empêche que c'est moi. Contradictoire, n'est-ce pas ? Mais si je me borne à la logique je n'avance plus. Il y a un brouhaha. Des gens sifflent. Le danger est là, bien présent, et ils le regardent tous, fascinés et envoûtés. Mais moi seule ose y être, le voir en face, jouer avec lui et me retrouver au milieu des nuées, des odeurs, des sensations qui troublent et désenchantent. Au final, je suis la seule à pouvoir sourire, honnêtement et le rouge aux joues. Pour cela il faut oser. Poser les questions, surtout y répondre et finir de le faire, s'attaquer enfin aux rêves et se rendre compte qu'ils ne sont que de belles illusions. La classe, la souplesse, la beauté, les circonstances m'importent peu. Ouvre les yeux et vois que je ne suis jamais partie bien loin.

Ignorance, tu es devenue mon amie. Je crois.

Vendredi 14 mars 2008 à 14:39

Et puis c'est devenu bizarre.
Je me voyais sourire pour rien, rire toute seule, avoir hâte qu'un millier de choses se produisent, juste pour les voir arriver.
Mon univers était devenu une photo noir et blanc dans laquelle je me baladais à la recherche de ces petites touches peintes qui créent des envies  de marcher dans la neige, d'arriver une demi-heure à l'avance un matin blanc pour être seule  avec un appareil photo au milieu d'une cour que je connaissais silencieuse pour la première fois, une envie aussi de dessiner mes expressions, de marcher vite sous la pluie, en faisant claquer mes talons pour accompagner le bruit des gouttes, une envie de foutre un bordel monstre dans une chambre qui n'est pourtant jamais rangée, une envie de décoller les posters, de les changer, de découper, de choisir, de placer, une envie de chanter, de jouer de la guitare, d'écrire et d'écrire, sur les 200 pages, envie d'avoir froid pour ensuite avoir chaud, ou l'inverse j'ai oublié l'ordre en route, envie de filmer les gens bouger, de tourner sur moi-même, de plus en plus vite, jusqu'à tomber, tomber dans un grand "SBAM", comme elle, tomber sans avoir mal, avec le visage fendu en deux par un plaisir non dissimulé, envie de courir dans une galerie pleine de couleurs et de lumières, pour passer dans un métro gris, ou rose ou jaune, qu'importe, un métro, mieux, une gare, un aéroport, jouer aux fléchettes sur le tableau des départs, décider et se fiche du reste, plus raisonnablement, rester à attendre un bus, toujours sous la pluie, avec les gouttes de tout à l'heure qui maintenant ruissellent sur mes joues, trempent mes cheveux et tombent pile dans l'espace entre mon col et mon cou, et puis elle coulent et elle coulent, sur ma nuque, dans mon dos, et puis c'est froid,  ça fait du bien pourtant, au cœur et à la tête, le corps lui en a un peu marre, il préfère cette envie de prendre 5 minutes, un matin où je sais que je vais être en retard, pour ne rien faire, pour respirer le parfum de ma chambre, sentir la chaleur de ma couette, me lever sans me presser, tirer le velux et voir le soleil se lever, pester contre les fils électriques chercher l'appareil photo et non pas perdre, mais gagner 3 minutes de bonne humeur en capturant un peu de ciel fantastique, lever la tête et "molto piu in alto delle nuvole", bien avant, écrire, sur ce maudit banc, avec cette température glaciale, ce vent et cette petite branche qui fait vivre l'allée par son voyage constant et vain, la place éclairée, ne pas vouloir partir ne pas vouloir se souvenir de l'invisible, avoir froid aux mains, chaud au cœur, des étoiles dans les yeux, ou l'inverse, parler pour ne rien dire et profiter de ce qu'on a. Comme de ce qu'on a pas. Dans tout ça j'étais perdue. Parce que je crois que, envers et contre tout, je devais être heureuse.

Lundi 10 mars 2008 à 22:50

Alors que l'on pense pouvoir se révéler entièrement, à quelqu'un, que cette personne sera la seule à nous comprendre réellement, on est stoppé en plein vol, en plein délire, c'est bête mais c'est ainsi.
Parce que nos relations sont étranges et vraiment à part entière, au point que l'on s'y perd, qu'on ne sait comment les considérer. Ça n'est pas agréable bien sûr, comme cet équilibre instable qu'ils décrivent sans que l'on sache comment ils le vivent chaque jour. Se trouver des repères, s'en inventer souvent. Continuer à marcher sans savoir pourquoi, pour s'éloigner de ce que l'on pensait être.
Diviser pour mieux régner, sauvegarder ce qui mérite de l'être, et ce qui ne le mérite pas, aussi, d'ailleurs.

Dimanche 9 mars 2008 à 11:17

Elle prend ses pinceaux et ses couleurs et se déchaîne sur les murs comme elle ne l'avait jamais fait. Il ne fallait pas la laisser comme ça ce soir.

On pourrait l'observer en croyant avoir devant les yeux une vidéo accélérée.  Sauf que la cassette n'est pas de très bonne qualité et qu'il y a de la neige sur l'écran.
Par contre le son est excellent et emplit la pièce, alors que lui il n'existe pas.

Comme un marteau qui tape de plus en plus fort sur une enclume, qui produit un vacarme assourdissant, qui n'aura pas de repos avant que cette foutue enclume soit enfouie six pieds sous terre.
Elle s'exclame, elle jure, elle rit et elle pleure dans différentes langues  visiblement sans se soucier de  ce qu'il peut y avoir autour d'elle. Ça n'a jamais été une fille très sensée certes, mais là les sommets sont atteints et dépassés.

Ce qui m'inquiète c'est de me voir complètement passif par rapport à ces événements et ces actions inconsidérées, me sentir capable de rester là, à l'admirer, des années durant alors que c'est à cause de moi qu'elle est dans cet état, et je sais qu'au fond ça lui fait mal. Mais mon orgueil reste invincible ; me connaître comme l'élément déclencheur d'une réaction que je trouve si belle, m'ôte tous les moyens que je pensais avoir. Je n'ai pas envie d'interrompre son spectacle et donc, d'une manière ou d'une autre, quand je trouverai le courage d'aller lui avouer ce qui porte mon cœur c'est que elle, elle aura posé le mot fin, de trois façons différentes chacune plus que l'autre définitive.

Est-ce que je pense avoir plus que le temps qui m'est imparti ?

Lundi 3 mars 2008 à 19:22

Ik mis je.

C'est vrai en plus qu'il me manque ce grand con. C'est dans l'absence qu'on connaît ses véritables sentiments paraît-il. Et il me manque comme me manquerait mon meilleur ami. Il me manque quand j'entends de la musique, je me dis qu'on en a pas écouté assez. Il me manque quand je joue au basket et au foot, parce que je me souviens qu'il était derrière moi et qu'on passait notre temps à se marcher dessus. Sa main me manque quand après nos chutes nous nous relevions mututellement : c'était tout un spectacle. Quand je me retrouve dehors à 2heures du matin je pense à lui parce qu'on a passé de superbes soirées. Idem dès que je vois un billard. Même nos débuts de conversations que je détestais parce que j'ignorais si nous allions parler quatre minutes ou quatre heures me manquent.
J'étais à la recherche de quelqu'un, de quelqu'un d'entier. Je l'ai trouvé et il son amitié me manque. Seulement son amitié. Mais quelle amitié alors.

Vendredi 29 février 2008 à 19:33

"Si le bonheur vous laisse en berne..."

Il ne manquait que 30 minutes. Je t'attends. Le plus longtemps possible. Alors que tu ne m'as absolument rien demandé. Je le fais pour moi. J'en ai besoin. Ne t'inquiète donc pas de ce qui a pu être. Aujourd'hui c'est elle qui me fout des grandes claques dans la gueule. Parce qu'elle ose encore croire. Parce qu'elle ose encore se faire mal pour y arriver. Je reste à la contempler de loin alors que je n'y arrive plus depuis longtemps. Je suis tout juste assez douée pour encore rêver. En fait non. Je suis juste douée pour mentir. J'en suis fatiguée aussi. Pouvoir tout faire, et ce mot "tout" qui revient à chaque fois, que je ne sais remplacer car il n'y a que comme cela que je vis, tout faire donc, avec le peu de temps qu'il me reste. C'est humainement irréalisable. Et pourtant je vais quand même essayer. Sauter à pieds joints dans ce nouveau piège.

Samedi 23 février 2008 à 21:12

Un peu de ton sourire. Me mettre sur la pointe des pieds pour te faire la bise. Toi tu ne t'attends à rien, tu ne désires rien, tu te contentes de sourire et d'exister. Curieusement cela suffit à tous. Ou presque.
J'aimerais te voir violent, déçu, triste, autrement qu'avec cette fiabilité qui te caractérise. Je rêve de conversations enflammées, intéressées, dures, fortes, pas de cette gentillesse polie comme si elle était prévue dans ton contrat.
Tu es tellement bien que je crois que tu en deviens inintéressant. Une surface, un mur lisse sur lequel je ne trouve pas une seule prise. Alors je cherche le moindre enfoncement, le moindre caillou qui se serait détaché de la paroi en libérant un espace, aussi infime soit-il.
Non. Tu réfléchis la lumière et seule ton absence peut faire mal, et encore, dans une moindre mesure puisque tu ne fais rien pour que les gens s'attachent à toi.
Mais voilà, c'est peut-être parce que je ne crois pas être les gens, parce que selon les théories en vogues, on tombe toujours amoureuse du contraire du dernier (ne répétons pas les mêmes erreurs), bref, moi je m'attache.

*
Finalement je pourrais changer le prénom masculin.
Mais ça ne serait encore qu'une passage.
Marre de ne pas réussir à trouver le bon.
Marre de voir l'histoire se répéter. En fait je n'ai plus besoin d'écrire : il suffit de fouiller mes archives.

Dimanche 17 février 2008 à 17:45

C'est un bout de plastique bleu. C'est vraiment pas exceptionnel. Ça n'est même pas beau. Un vulgaire bout de plastique bleu. Et pourtant quand je l'ai vu je me suis empressée de le récupérer au fond de la poche avant de mon sac. Ça n'est pas qu'un simple bout de plastique. C'est le camping de l'Orée. C'est le première soir où j'ai cru, de loin, que je ne pourrai pas aller sur la plate-forme de sport parce que c'étaient trois jeunes pédants, trop sûrs d'eux, que Danielle était la copine de l'un d'entre eux et qu'ils étaient venus entre amis comme d'autres boulets du camp. Et puis non. J'y suis allée seule. Ils sont arrivés. Je suis restée seule. Ils ne parlaient pas français. Les autres ne parlaient pas anglais. Il suffit de ça. Savoir parler anglais. Il suffit de... Dit-on. C'est pas la même chose en espagnol.
Danielle, Casper et Martin donc. Une semaine en tout. Je me suis défoulée comme jamais en jouant, me dispersant, basket, foot, le sport auquel on jouait importait peu en réalité. Il fallait jouer, se dépenser. La finale du tournoi. Les courses. Les lentilles de contact. Les détails.
Des soirées inoubliables. Qui se finissaient sur les bords de la piscine. Ou autour du billard. C'était de l'inquiétude au fond de nos yeux à trois heures du mat. La peur et l'attente.
Les objets perdus, les objets trouvés...
La lettre, écrite à 5 heures du matin. Avec une seule angoisse : ne trouver personne pour lui, euh leur (? ^^') donner le lendemain, après notre départ.
Croiser leur père qui va leur apporter des croissants pour le petit-déj' à onze heures.

Vendredi 25 janvier 2008 à 21:29

C'est vrai, je suis la première à le dire, ils peuvent faire mal, ils peuvent blesser, dans l'amour, dans l'orgeuil, mais sans "mes mecs à moi" je ne serai vraiment pas grand chose. Même si bien souvent ils ne savent pas à quel point je tiens à eux.

Je peux ne pas les connaître et vouloir m'émerveiller devant leur bonheur, y contribuer dans la mesure du possible et, s'il vous plaît, pouvoir admirer ces sourires, francs, sincères et qui me donnent sans que je le sache vraiment, l'envie d'être heureuse.

Ils ne le sont pourtant pas à tous les coups.

Mardi 8 janvier 2008 à 22:16


J'ai relu cette lettre qui n'en est pas une. J'ai relu ses mots. Et j'ai encore compris que c'était autrement qu'il était parti. Que les blessures sont invisibles quand on ne veut pas voir.
Quand on est deux à vouloir penser à autre chose, à vouloir oublier ce que l'autre ne sait pas.
J'ai envie d'être seule mais avec lui. Il m'a montré le chemin. Pas celui que vous croyez. C'est le chemin pour plonger qu'il a ouvert à mes yeux. Celui que je cherche sans vraiment le chercher. Parce que je savais bien que je le trouverai pas. Qu'il me tomberait sur la gueule comme il le fait toujours.
Si je me noyais dans sa vie, juste me noyer moi. Je veux pas qu'on cherche dans la mienne.
Il comprendrait. Il comprendra. Pas de pitié. Bouffer le malheur des autres pour voir le sien.
Envie d'être seule dans mon esprit, sans esprit. Envie d'être dans son histoire. Envie de passer à travers lui pour me perdre.
S'en foutre. Oublier. Encore toujours. Sans conséquences. Sans conscience. Sans oubli.
En sachant pourquoi, comment. Et faire cette connerie intense qu'on a décidé de ne pas regretter.

Samedi 29 décembre 2007 à 15:42

Pour vous dire qu'après mon cours d'anglais je pense me mettre au travail, vraiment. A cause de ça.

Un frisson glacé me parcoure, et la vérité s'impose. J'émerge enfin. Si ce jour là j'avais été ailleurs ? Que s'est il passé entre deux conversations ? Nous avons été piétinés par notre entourage proche. C'est gens "réels" qui me surpassent. Pourtant, si je vais à-bas... C'est un mois trop tard. Mais il me reste une alternative. Cet IEP.. C'est là que j'ai eu ton approbation. Le cerveau humain est vraiment une machine complexe et imprévisible. Tu l'as dit. Et je l'ai perdu. Je me refais un post-it ce soir. Sa place est déjà prête.

C'est ça ou rien.

Rue Saint Guillaume.

Dimanche 23 décembre 2007 à 21:40

Je ne me sens pas continuer. Qu'ai je désormais en rapport avec eux ? C'est le fait de le vouloir qui m'attache, le passé. Qu'on idéalise, comme un avenir maîtrisable. Pourtant il ne l'est pas. Je me berce d'illusions. D'où suis-je quelqu'un ? La question se fait à chaque fois plus pressante. J'en détourne mon attention, mais je sais qu'elle reviendra.
Je passe vérifier presque toutes les heures mes boîtes de réception. Attendant un message. Dont je ne connais pas le contenu, et qui n'arrivera pas.
Question d'habitude.

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