Dimanche 18 mai 2008 à 16:21

Tu ne crois pas si bien dire.
Clope au bec il regarde droit devant lui, rien d'autre que la rue.

Subir le présent.

Il est midi. Nous sommes en France. Et oui. Ça a fini par arriver. Quand je dis qu'il est midi c'est plutôt le matin en fait. Il vient de se réveiller. Trois semaines aujourd'hui que la fête officieuse s'est terminée. Le retour fut long. Elle n'est toujours pas tout à fait revenue en fait. Lui encore moins. Son voyage était plus court. Une proposition, celle de repartir. Tous deux aimeraient qu'elle soit faite. Aucun des deux ne la fera, probablement. Ils sont ainsi. Pas près de se retrouver ensemble en voiture. Ça ne lui sera jamais arrivé en tant qu'enfant, pas avec lui. Elle est devenue quelqu'un d'autre. Encore. Pas de boisson, pas d'ivresse. Une gueule de bois sans alcool. Juste le goût de la cigarette en bouche et la nicotine dans le sang. Il fait froid. Bizarre. Midi, surtout au beau milieu du mois de mai, ça devrait être autre chose. Surtout là-bas. Mais non. Pas là.

[Suite de ce texte, écrit en franco-anglais. Ça n'est pas du tout ce qui était prévu au départ. Nous y reviendrons peut-être.]

En écoutant les deux nouvelles chansons de Not Defined. Parce qu'avant même qu'on ait écrit, il compose, joue et chante les chansons appropriées.

Mardi 13 mai 2008 à 18:53

- Tu viens cet été ? J'aimerais te faire lire le scénario...
- Je ne peux pas voir ton frère.
- ... Tu n'es pas obligée de le voir ? Et pourquoi en aurais-tu peur ?
- Pas de la peur. Des choses à dire. Trop ou pas assez.
- Ça ne change rien : tu n'es pas obligée de le voir !
- Tu ne comprends pas. Je ne peux pas ne pas le voir.

Lundi 12 mai 2008 à 0:37

- Pourquoi tu pleures ?
- Je ne suis pas en train de pleurer ?
- D'accord. Pourquoi sens-tu des larmes perler au coin de tes yeux ?
- ... Je t'en pose des questions moi ?
- Bah oui, justement. Tu es moi.
- Pas faux.
- Et pourquoi donc ?
- Je ne sais pas.
- Menteuse.
- Pas envie de repartir. C'est triste de se voir.
- Pas encore tout à fait.
- Et je crève de trouille.
- Tu vas faire couler ton maquillage, couillonne. Frotte tes yeux.
- La fatigue et la nervosité ?
- Ouais, tout à fait. Avance.

Vendredi 9 mai 2008 à 22:48

Cette prison dont les murs se rapprochent chaque jour les uns des autres, en me prenant mon espace, mon air, ma vie. Lentement mais sûrement. Je n'ai pas signé pour être là. Il n'y avait aucun risque. Et le pire c'est que l'on m'oubliera. Aussi vrai qu'on finit toujours par oublier les gens qui nous ont fait sourire un jour. J'aurais peut-être dû faire plus de mal. La vengeance est plus encline à faire libérer qu'une vieille sympathie, qu'un sourire échappé au coin d'une rue. Dans ma tête il n'y a plus que des guitares et des voix qui n'ont jamais été miennes, dans mes rêves, seulement. Mon ventre se tord et je me vois à l'intérieur de moi-même. C'est vide. Une pression à s'en faire péter les tympans, mais remplie de vide. La haine meuble. Le dégoût empêche tout. En interne comme en externe. Ces murs qui se rapprochent alors que mon dégoût ne fait que grandir. J'vais avoir un problème. Moi. Pas le reste. Ce que j'en fais.

Mercredi 7 mai 2008 à 19:59

This song is no more for you. Sorry my dear. Don't be angry. You know all that you need to know. Please. Be happy and quiet. Come if you want. But you won't be in my heart. And you won't be in my arms. Still in my head. Like everybody. Just like that. I've made some mistakes. I wish things were easier. But. It doesn't matter. Come and it will be great. Don't ask me what I can't give, and what I don't want to give. To you. Anyway. That's all.

[Provoquée.]

Mercredi 30 avril 2008 à 22:22

Et ce piano, au milieu de tous, qui m'envole le coeur. Me fait frissonner. M'arracherait presque des larmes si j''étais encore capable de pleurer en écoutant un piano. Sauf que non. Pour cela il faut une voix. Cette voix qui est partie depuis si longtemps. Tu me manques. Oh oui, comme tu me manques. Je n'y étais pas accroc, c'était pire, c'était plus et moins à la fois. Aujourd'hui c'est une souffrance qui ne me quitte jamais, que je n'oublie pourtant pas. Alors je m'envole. Je la porte, au plus près, de toi comme je te devine. Ce nombres incalculables d'années, de mois, de semaines, de jours, de minutes, de secondes qui nous séparent. Ce soleil qui se lèvera et se couchera, sans forcément que je le vois mais toujours sans toi. Ces mots qui ne veulent rien dire puisque tes rires, tes paroles, tes soupirs ne peuvent les accompagner. Mon sourire ne se teinte plus que de mélancolie de nostalgie, de tristesse, de souvenirs (des plus joyeux aux plus je-t'aime-moi-non-plus) ... Il te reste ainsi entièrement dédié.

Mercredi 30 avril 2008 à 22:02

Je peux enfin mettre Lonah sur mon ipod. Et ça, y'a pas à chiquer, c'est quand même le Pied. Mais vraiment. Ces textes et cette voix. Et vlang. Me voilà repartie ? Où ? Je ne sais pas.

Tu tombes, je m'éteins.

Mes fantasmes jamais ne deviennent chimères.

Je suis repartie, c'est déjà ça. A essayer d'écrire un texte qui me ... Qui me quoi. C'est déjà trop. Un texte que j'ai en attente depuis pas mal de temps. Monsieur. Ah. Ah. Ah. Il est vachement facile à écrire Monsieur. Tellement plus que Mademoiselle. Ironie. Mademoiselle s'échappe, pour tous. Lui m'échappe. Personnellement. Et pourtant il m'appartient.

Mercredi 30 avril 2008 à 18:59

Toujours le même geste. Et les yeux rivés sur le mur, sur un point bien précis, qu'elle seule connaissait. Quelqu'un observant son entraînement n'aurait vu qu'une jeune fille lançant un couteau noir en direction de la tapisserie verte. Le couteau se plantant invariablement dans le plâtre. Déjà pas mal pour une personne de son âge. Une telle maîtrise à une telle distance. Mais pour elle ça n'était pas suffisant. Il fallait que l'arme arrive directement là où elle l'avait souhaité. Sinon ça ne rimait plus à rien. Elle devait être sûre d'elle. Sûre de ses capacités et de ses faits. Sans rien avoir contre l'instinct, elle ne tolérait pas non plus le hasard. Le sifflement et la lame qui se recourbe un peu en s'enfonçant, pile là où elle l'avait voulue. Elle y est pour de bon.

Lundi 28 avril 2008 à 21:43

Il la faisait rire... Ca n'était pas anodin. Tout ce qui est rare devient précieux. Son rire n'échappait pas à la règle. Oh, avant il n'était pas rare, un rien suffisait à le déclencher. Une expression, un mot, un geste et elle était partie. Parce qu'il était là son bonheur, dans un rire. Dans un sourire. Ils la rendaient même belle. Mais tout était différent. Chaque éclat, chaque sourire devait être considéré comme un présent réciproque. C'était autre chose. On ne saurait dire si l'évolution avait été positive et négative. Enfin. En théorie. En pratique elle était bien sûr négative. Comment le monde pouvait être plus beau sans cela ?

Dimanche 27 avril 2008 à 23:21

Tu crois pas qu'il est un peu tard pour se rendre compte de tout le mal que tu as fait autour de toi ? A croire que tu cultives l'art et la manière d'être en décalage pour mieux faire souffrir les gens. C'est ça qui m'insupporte, et qui doit aussi m'attirer dans le même temps puisque je me retrouve sans arrêt dans cette situation. Aujourd'hui j'ai encore vidé un peu plus mon monde, j'ai supprimé des pans entiers de mémoire pour être moins, comprendre plus. Si c'est ça qui doit entraîner ma chute tant pis. J'ai rangé, trié, jeté, je me suis rappelée à moi-même et les résultats n'étaient pas souvent à la hauteur des attentes. Y'a une grande boîte à chaussures, ou plutôt à bottes, sous mon lit. Encore quelques mois et je la scelle. Ensuite je laisserai passer sept ans, comme promis. Je partirai, en sachant pertinemment qu'on continue de me suivre d'une certaine manière... Cette boîte est elle aussi rouge.

On croit faire au mieux mais en réalité on avance les mains tendues pour tenter de percevoir les obstacles. Le problème qui se pose c'est bien que nous ne sommes pas des chauve-souris et que souvent, on a déjà la face à terre lorsqu'on réalise qu'il est trop tard. Ce qui pourrait sembler logique. Pourrait.


~ Ce soir ça n'est pas une chemise mais un gilet de sport. Et un "missing you", en pseudo msn. Le pire c'est qu'il m'indiffère. Alors qu'il est tellement moins destructeur que celui à la chemise. Je renverrai le gilet demain.

Samedi 26 avril 2008 à 19:45

L'homme connaît le monde non point par ce qu'il y dérobe mais par ce qu'il y ajoute.
     [Paul Claudel]
Extrait de Art poétique

Sauf que ce monde je ne pense pas y avoir ajouté quoique ce soit. C'est assez embêtant. Et frustrant. J'ai fait des listes comptant mes apports, mais je me sentais toujours obligée de rayer les "mentions inutiles", histoire d'être honnête. L'impression de ramasser quelques morceaux de verre, issus d'un vase brisé et de me mettre à recoller l'ensemble, petit à petit. Tout en sachant parfaitement que ça ne sera jamais aussi beau ou solide qu'à l'origine. Cependant je le fais. J'y suis alors je le fais. Par amour de la réparation. Comme cette jeune fille dans mon imaginaire dont il fallait pour lui plaire, être démoli sans pouvoir imaginer que cela vaille encore la peine. Pour elle, elle n'en était pas une ; c'était une victoire qu'elle remportait, et aussitôt celle-ci consommée elle ne savait pas jouir des trésors qu'elle lui accordait. C'est elle, qu'elle ne réussissait à combattre.

Vendredi 25 avril 2008 à 21:29

La tête dans le matelas de l'infirmerie, orange le matelas. Plus pétant y'a pas. M'enfin. Quand le volet est baissé on ne voit plus la différence. Je ferme les yeux et je me laisse emporter. Je suis dans mon lit, c'est ça. Non ? Si si. Exactement les mêmes sensations. Rêver des mêmes choses, avoir quelques feuilles et un stylo noir à côté de moi, le parfum sur mon poignet, partir... Dans cet état on ne voit pas les différences. Je ne suis pas dans mon lit. J'y suis retournée. Le temps d'un effondrement. D'une heure quinze l'effondrement. Ensuite l'infirmière, Brigitte, m'a appelée, la récréation va bientôt finir, et a ouvert le volet automatique. Le mal de tête n'est pas tout à fait partir. En interrogation de maths les chiffres danseront. Le soir, dans mon lit, à dix-huit heures, je me demanderai si tout cela n'est pas un songe. Si je ne suis pas encore sur ce matelas orange, ou au matin d'un jour qui pourtant était enfin passé.

Lundi 21 avril 2008 à 22:09

La pause continue encore un peu. Comme une récré qu'on sait trop courte. Ca n'est pas vraiment drôle parce qu'on sait qu'elle finira bientôt. Jouer au ballon, courir dans tous les sens, jouer aux billes, aller embêter les filles, gagner le concours de celui (celle en l'occurrence) qui peut crier le plus fort... Les jeux ne s'arrêtent pas mais le coeur n'y est plus vraiment. C'est la peur d'entendre la cloche sonner qui fait ça. Maîtresse, oubliez de regarder votre montre ! Buvez un autre café ! Nous on veut rester au soleil ! Sauter contre les murs, faire des bandes et même jouer à reproduire les figures des dessins animés, de Cats Eyes en passant par l'un dont le nom m'échappe et plus tard Pokémon ! Laissez-moi trouer ma salopette en jouant avec Nicolas et Simon ! Tous les plus vieux ! Laissez-moi faire la folle avant de redevenir la petite fille aux boucles blondes... Elle n'est qu'une grande chieuse.

Dimanche 20 avril 2008 à 21:55

Je suis parmi celles qui n'ont plus rien à faire. Non pas que nous ayons fait le tour, bien au contraire, c'est juste qu'il ne nous reste plus aucune illusion. Ça n'est pas si terrible que ce que veulent vous faire croire les marchands de rêve. Tout est marchant. Tout est infâme. Les gens semblent s'entêter dans la recherche d'une plénitude qu'ils n'atteindront jamais. C'est pitoyable. Quant à la pitié même elle est infect. Alors non. Nous n'avons plus rien à voir. Plus rien à vivre. Parce que d'une manière ou d'une autre, nous ne le vivrions pas vraiment. Autant ne pas faire de sentiment, quitte à perdre son temps.

Vendredi 18 avril 2008 à 17:33

 Tu ne crois pas si bien dire.
Clope au bec il regarde dans le vide, la mer à travers la baie vitrée.

Retour en arrière.

Il est plus de trois heures du mat. Pas en France. Non. Surtout pas en France. Quand je dis plus de trois heures du mat c'est qu'on approche les quatre. En sachant que la fête officielle s'était finie à minuit, un peu moins même... Elle était rapidement revenue à la maison et sa surprise avait été grande lorsqu'il lui avait proposé de repartir. Ce n'est pas pour ça qu'elle aurait dit non. Un peu plus de dix minutes en moto. Cela faisait tellement longtemps qu'elle n'était pas montée sur une moto. Plus que très longtemps ; elle était alors enfant. Et là elle s'accrochait avec peine, les quelques bières qu'elle avait bues ne l'aidaient pas vraiment à suivre correctement les mouvements du conducteurs, notamment lors des virages dans lesquels il semblait s'amuser à se pencher plus que nécessaire. La crâne ne la dérangeait pas lorsqu'elle était justifiée, là c'était juste stupide. Elle se dépêcha de quitter son chauffeur. C'est qu'en plus de tout il ne faisait pas chaud, minuit, même au beau milieu du mois mai, ça ne pardonne pas.

[Nul à chier mais à suivre. Texte co-écrit en franco-anglais. Ça ira mieux par la suite.]

Jeudi 17 avril 2008 à 0:22

J'écris au dos d'une carte de France. Il faut bien trouver un endroit où commencer. Dans le Nord. Jusque là ça semble normal. La question est de savoir où je vais finir. Et comment. Et quand. Faut tenir. Ecrire jusqu'en bas de la page, même si je déteste les bas de page. Écrire, pas forcément de manière régulière. L'important c'est d'y mettre quelque chose. Du coeur, de la foi, que sais-je encore ? Les mots changent, pas l'effort qu'ils expriment. C'est pas forcément bien foutu. J'en ai marre de jouer à l'opposition constante. Mes boucles se perdent, s'écrasent, mon écriture s'évanouit. J'ai envie de me battre. Ne plus écrire. Me battre avec mes armes. Là puisque le quelque chose n'y manque jamais. Ces armes... Les mots en font partie mais il y en a tellement d'autres. J'affute. Je m'entraîne. Me battre, ça je sais faire.

(Je suis arrivée à Clermont-Ferrand.)

Jeudi 17 avril 2008 à 0:00

J'écris au dos d'une carte de France. Il faut bien trouver un endroit où commencer. Dans le Nord. Jusque là ça semble normal. La question est de savoir où je vais finir. Et comment. Et quand. Faut tenir. Ecrire jusqu'en bas. Pas forcément de manière régulière. L'important c'est d'y mettre quelque chose. Du coeur, la foi, que sais-je encore ? Les mots changent, pas l'effort qu'ils expriment. "Accomplissement, fin de l'effort et début de l'ennuie.". L'ennuie, pourquoi pas. L'ennui c'est la vie qu'on a appris, trop bien. Mais c'est de la vie. J'en ai marre de jouer à l'opposition constante. Mes boucles se perdent, mon écriture s'évanouit. J'ai envie de me battre. Plus d'écrire. De me battre avec mes armes. Et il y en a d'autres que les mots. J'affute. Je m'entraîne. Me battre, ça je sais faire.

(Je suis à Limoges là.)

Mercredi 16 avril 2008 à 20:47

"Habitude. Entrave à la liberté."

Ambrose Bierce

Cependant il y a certaines habitudes qu'on aimerait bien contracter. Comme celle de recevoir du courrier chaque semaine, et d'avoir le temps d'y répondre. L'envie aussi. L'habitude de chanter, tout le temps, même au téléphone, de manière quasi-pathologique. Dans la même veine, transformer ce sourire en quelque chose de banal, qui ne relèverait de l'ordinaire. Ou encore celle d'aller se recoucher au beau milieu de la matinée. Dans des draps qui sont restés chauds. Sans oublier toutes les habitudes inexprimables, celles qu'on imagine pas avant de les avoir, pour de bon. Celles qui relèvent aussi, un peu, de l'impossible. Impossible n'est pas français. Nous verrons bien ça.

Mercredi 16 avril 2008 à 0:38

C'est se réveiller. Toujours se réveiller. Et ne plus jamais entendre les doigts sur le clavier. C'est se réveiller donc, de rêves étranges et mêlant des morceaux de vie, des vidéos, des chansons, des images qui sont passées dans la journée sans que je les regarde. Comme une compensation. Si je ferme les yeux en face de vous vous viendrez habiter mes rêves... Au réveil ces insignifiantes partent bien vite. Elles sont chassées à vitesse grand V. Comme le train quoi. Et vlang. Il est nuit, plus totalement mais tout de même. Et ce simple V me fait repartir. Si cela n'avait pas été lui cela aurait été autre chose. Je n'ai pas de doute là-dessus. Je n'aime pas les doutes, alors. Enfin, ce n'est pas parce qu'on aime pas qu'on évite. Quand il le faut il le faut. Cette douleur est nécessaire ? Non. Elle est là pourtant. Rien à faire. Se retourner dans ses couvertures, glacées ou brûlantes, et puis se replier sur soi. Respirer doucement. Reprendre le contrôle. Que cela ne serve à rien. Alors je me redresse. Puis je m'épuise. Le sommeil viendra bien. Histoire aussi de se laisser envahir par une douleur purement physique. Avoir mal aux abdos à en crier et continuer. S'arrêter lorsque, enfin, les muscles lâchent. Retomber.

Mardi 15 avril 2008 à 21:58

"Imagination. Entrepôts d'idées, dont le poète et le menteur sont copropriétaires."

Ambrose Bierce.

A toi de me dire si je suis une menteuse ou une poète dans nos cas précis. Dans les cas où j'ai envie de revenir dans l'imaginaire parce que l'imaginaire peut aussi aider à attendre le futur. Je n'ai pas de réponse à apporter. J'ai déjà été les deux. Et pas qu'une fois. Sauf que. J'ai ma propre réponse. Mais visiblement elle ne compte pas. Fou de voir comme tout cela tourne autour d'un "je" qui au final n'importe que très peu. L'imaginaire est capable d'être une simple projection, qui aide à rêver, à prévoir, à s'imaginer pour sourire. D'autant plus quand le présent se barre en courant. Quand il ne veut pas la peine d'être regardé avec intention, quand il est moche, simplement. L'évasion. C'est ce qu'ils cherchent. Les menteurs comme les poètes. L'évasion, ça veut bien dire ce que ça veut dire. Partir. Après si tu ne crois pas (plus) va me falloir du temps pour changer cela. Si l'on veut bien me le donner encore. Tant qu'on ne vit pas il faut me laisser encore un peu de rêve. Ce qui n'enlève aucun charme à la réalité. Voilà. Le rêve est une drogue dure. On s'enlève pas trois ans de rêve pour trois ans de déceptions et trois ans où l'on ne faisait que tenir. Du moins. On ne le s'enlève pas d'un coup. On aimerait pourtant. On est c'est un con. Je sais.

[...Mes impressions ont été dégagées. C'est vrai que c'est plus... Vrai, justement, sans.]

<< Page précédente | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 | 13 | 14 | 15 | 16 | 17 | Page suivante >>

Créer un podcast