Samedi 28 juin 2008 à 21:57

Tu avances. Après tout tu n'as pas tellement le choix. Tu ne peux pas rester sur place. Stagner c'est reculer. Alors toi tu y vas. Franchement. Ta situation te fait penser à sa devise "seul on va plus vite mais ensemble on va plus loin". Chez les voisins ce sont les basses qui se font entendre. Dans ton coeur et dans ta tête il n'y a plus grand chose à comprendre. Un brouhaha dont les paroles ne sont qu'un grand charabia. Du coup tu fais des conneries. Ça semble logique. Pas forcément excusable mais logique. En même temps. Si tu n'entends plus les basses en toi c'est juste qu'à force d'augmenter le son t'as fini par péter les enceintes. En même temps.

Vendredi 27 juin 2008 à 11:03

Et bien voilà, j'y suis. Il pleut et mes épreuves anticipées seront finies dans quelques heures. Oral de français. J'ai bien sûr révisé avec sérieux. On y croit. Sinon je vous l'ai déjà dit mais : il pleut. J'aime bien ces journées d'été quand il pleut alors qu'il ne le devrait pas. Quand la veille on a passé sa journée en t-shirt et qu'au réveil, on se rend compte qu'il fait froid en débardeur. Alors moi je retourne dans mes couettes, édredons et autres draps. Je transforme mon lit en un véritable champ de bataille. Et je regarde la pluie tomber sur mon velux. Le bruit aussi. Les nuages sont d'un gris clair. La couverture est lumineuse. Je n'attends que ça. La lumière. De préférence celle d'un ciel qui ne m'appartient pas.

Jeudi 26 juin 2008 à 22:11

Rimbaud à Verlaine.
Londre, juillet 1873.

[...] Tu as tort cette fois, et très tort. [...] Quoi, toi, tu n'as pas encore reconnu que tes colères étaient aussi fausses d'un côté que de l'autre ! Mais c'est toi qui aurais les derniers torts, puisque, même après que je t'ai rappelé, tu as persisté dans tes faux sentiments. Crois-tu que la vie sera plus agréable avec d'autres que moi : Réfléchis-y ! - Ah ! certes non ! -
Avec moi seul tu peux être libre, et, puisque je te jure d'être très gentil à l'avenir, que je déplore toute ma part de torts, que j'ai enfin l'esprit net, que je t'aime bien, si tu ne veux pas revenir, ou que je te rejoigne, tu fais un crime, et tu t'en repentiras de LONGUES ANNÉES par la perte de toute liberté, et des ennuis plus atroces peut-être que tous ceux que tu as éprouvés. Après ça, resonge à ce que tu étais avant de me connaître. [...]

Le seul vrai mot, c'est, reviens, je veux être avec toi, je t'aime. Si tu écoutes cela, tu montreras du courage et un esprit sincère.
Autrement je te plains.
Mais je t'aime, je t'embrasse et nous nous reverrons.

RIMBAUD.

Samedi 21 juin 2008 à 22:11

Le temps est chaud et humide. Lourd même. Parfois le ciel se couvre. Les gens sont là pourtant. Nombreux. Certains sont restés habillés en noir. D'autres pas. D'autres encore ignorent même tout de ce deuil. On revoit les gens du primaire, ce qui nous fait plaisir, ou pas. On observe. On voit les changements. On essaye de devenir. On cause près du lac, près du bûcher qui sera allumé après les feux d'artifices. J'aurais aimé pouvoir les tirer. M'enfin. Quelques inconnus ressemblent à des gens que je ne connaîtrai plus. Je suis revenue chez moi afin de récupérer mon portable. Question d'espoir. Et de gens, aussi. Il ne manque pas grand chose pour que la fête soit belle. Mais si. Ce "pas grand chose" est tellement. Tu vois le bonheur et tu sais qu'il n'est pas pour toi. C'est recevoir un sms d'Irlande. Remercier. Et puis en envoyer d'autres. Dans le vide. Ou pas.

Marcher dans les rues désertes pour y retourner.

Vendredi 20 juin 2008 à 23:34

Les choses que l'on possède finissent par nous posséder.

Lundi 16 juin 2008 à 16:58

Tu sais j'aimerais bien pouvoir le faire, revenir en arrière. Malheureusement ça n'est pas possible. Et puis, je crois que j'aurais eu peur que tu refuses, tellement peur oui... J'aimerais bien pouvoir revivre un peu de tout ce qu'on a vécu, et croire que cela ne terminera jamais. Qu'on bougera tout le monde temps mais qu'on ne finira jamais, qu'on ne partira pas pour de bon. Maintenant le futur je peux définitivement l'oublier, lui aussi. Je peux. Après vouloir c'est autre chose. Y parvenir je n'en parle même pas. Alors je te regarde t'éloigner, et je me demande si tu le veux vraiment. Sauf que je n'aurai pas le courage de te le demander. Alors oui. Tu t'éloignes mais mon immobilité m'éloigne également. Comme quoi. C'est dur de quitter une vie, ta vie. Et continuer la mienne, pourtant, avec ton absence qui me tire vers le fond.

(Non mais du calme. Je ne parle pas de moi, tout va bien. ^^')

Mercredi 11 juin 2008 à 19:14

Je veux bien les croire sur parole. Ca n'est pas ça qui va me bouffer. du moins, je ne pense pas. Je finirai juste par êter fatiguée, à un moment ou à un autre j'arrêterai de courir pour traîner des pieds.

Sauf que... Est-ce vraiment ça le plus important ? Je n'en suis pas persuadée... Le plus important n'est peut-être pas non plus la fin d'année, les adieux, les souvenirs et les cadeaux. On met tout ça sur pause. On reprendra plus tard, si on a le temps. On c'est un con, oui. Mais je n'aime pas écrire à la première personne du pluriel. Même si c'est pour se tourner vers le futur. Parce que qu'est ce qui m'assure qu'il est meilleur que le présent ? Que le passé ? Ce passé que j'ai d'ailleurs décidé de passer sous silence. Alors pour le moment chut. Faut peut être arrêter les dégâts là. Arrêter de croire. De vouloir. De vouloir croire. De croire vouloir. Bien sûr. Sans être pessimiste pour autant, juste une dose de réalisme. Faire le point, avec quelques élements, seuls ceux qui sont à portée de main. Sans voir avant, sans voir après. Un simple gros plan. Flouter le fond du décor. Appuyer sur le bouton de l'appareil photo. Histoire d'immortaliser. Fixer l'image jusqu'à la voir encore en fermant les yeux. Cette volonté stupide, probablement, de préférer la garder dans l'esprit que sur du papier glacé. Pour continuer, vivre avec. Ca doit être ça.

Au final j'y reviens toujours. A attendre. De pouvoir ouvrir les yeux sans crainte. Les "en attendant" ont tendance à revenir de plus en plus souvent. Alors c'est décider de vivre autrement pour posséder une vie, en attendant, justement.

Dimanche 8 juin 2008 à 15:53

C'est terrible le bonheur tout de même. Alors qu'on ne demande plus rien parce qu'on passe sa vie à le demander, il nous tombe dessus, comme ,ça. Vlang. Et ça y est. On est heureux. On se prend à parler d'avenir. On se surprendre même à faire des projets, des projets, des photos en couleurs plutôt, des photos sur lesquelles on sourit, en plus de tout. Que demande le peuple ? D'avoir été prévenu, peut-être. Histoire de pas se retrouver comme  un con devant le fait accompli après n'avoir attendu que ça durant tellement de temps. Et ouais, au final on n'est rien de plus qu'une bandes de cons. M'enfin. Vaut mieux être un imbécile heureux qu'un imbécile tout court.

Samedi 7 juin 2008 à 19:59

Quand je tape son nom dans google, mon blog n'est pas dans les premières pages. Ça n'est pas le premier. Comme avant. Et mine de rien, que cela ne me fasse rien me fait un bien fou.

Il était en retard. Comme toujours. Et moi j'étais bloquée avec l'autre Lui dans la gare du Nord.

- Non mais t'inquiète, je vais l'attendre. Plutôt sympa de t'avoir revu.
- J'ai le temps avant le concert.
- Ouais...

- Là tu n'as plus trop le temps.
- Non, et toi non plus d'ailleurs. Tu fais comment alors ?
- Je ne fais rien, il a mon billet.
- Viens avec moi : on t'en achètera un au black.
- J'ai pas de thunes.
- Moi si.
- Je te rembourserai.
- Je sais, tu n'es pas une voleuse...
- ...

Et voilà, c'était reparti pour un tour.

Jeudi 5 juin 2008 à 19:05

Toutes les questions possibles et imaginables me passaient dans la tête. Pourquoi j'étais là ? Comment j'en étais arrivée là ? Qu'est ce que je pouvais bien espérer ? Pourtant ça n'était pas un moment de panique. Juste. Du désespoir je crois, au moins une immense tristesse, juste parce que j'étais incrédule. Beaucoup trop incrédule. Beaucoup trop près. Pour y croire encore. Les choses se précisaient et je ne savais pas avancer. Ni mentalement ni physiquement. Barrière psychologique qu'on appelle ça. Ne pas oser réaliser. Et puis, après s'être rapproché, il m'a embrassée, pour de bon. Alors voilà. Y'a eu comme une vide dans ma tête. Mon coeur et mon ventre étaient au bord de l'implosion. Comme un état second. Ça n'était pas un rêve.

Dimanche 1er juin 2008 à 21:35

Mes articles ne se postent pas quand je le demande. Ca bug. Je ne chante toujours pas. Ma chambre n'est pas finie. Le clavier comme le ipod sont en charge. Demain je dois aller chercher une recharge. Pas de réponse.

Je me sens tellement bête à l'attendre. Il va bientôt téléphoner, à défaut d'arriver. Trente minutes de retard ça n'est pas grand chose en fait. Non, vraiment pas grand chose. Et puis la nuit est brumeuse ; il doit être retardé quelque part sur la route. Oui, ça doit être ça. Ça ne peut être que ça. Mais ça n'est pas non plus là peine que je m'inquiète. Dans moins d'un quart d'heure il va arriver, avec son habituel sourire sur les lèvres et je me sentirai encore plus bête que maintenant. Ouais, il le faut. C'est une promesse qu'il va tenir. Avant mon départ. Avant que nous ayons à arrêter. Non, non et non. Je veux que cela tienne, au moins pour que nous puissions être nous devant tous, au moins une fois. Il faut me laisser ça. Pourquoi tout semble devenir compliqué ? La situation ne l'est-elle pas assez ? Oh que si elle l'est. Je sors difficilement d'un enfer innommable, les portes du paradis sont là, si proches, et pourtant c'est comme si j'étais assignée à résidence, au purgatoire. Un purgatoire qui se réchauffe de plus en plus d'ailleurs. Pas facile de rester calme et confiante avec une atmosphère pareille. Au moindre faux pas je plonge, et le pire c'est que je plongerai seule. Il est hors de question d'entraîner qui que ce soit dans ma chute. Ah ! Je n'y suis pas encore. Pour l'instant je tiens. Je tiens et j'attends.

Il n'est pas arrivé. J'ai attendu toute la nuit. Je suis tombée de sommeil. Et ce matin je suis tombée, tout court. Oui, je me suis cassée la gueule. Si vous vous posez la question, encore une fois oui, ça fait mal. Pas qu'un peu. Par contre je suis restée seule, pas d'inquiétude à ce sujet. Qui m'aime me suive. Alors bien sûr, je n'ai pas été suivie.

Lundi 26 mai 2008 à 19:00

Je viens d'aller sous la pluie. Debout au milieu des bourrasque devant. Allongée sur l'herbe déjà détrempée. J'ai de l'eau partout. Sans pour autant dégouliner. Le juste milieu ? Des gouttes qui coulent... Ça coule oui. Je suis un ruissellement. De mes cheveux jusqu'à ma nuque, de ma nuque jusqu'au bas de mon dos. Des gouttes sur le visage, dans le cou, sur la poitrine, elles arrivent jusqu'à mon nombril. A travers le jean. Sur les cuisses, dans le creux des genoux, sur les mollets. A croire que seuls les pieds sont tranquilles.. Ah oui ça rafraichît. J'aimerais rester des heures sous la pluie. Ou juste, tout du moins, sentir ces gouttes sur ma peau. Ne te plains pas. Tu sens l'eau. Tu es en vie.

Dimanche 25 mai 2008 à 11:11

Y'a comme un vide. Et elle est littéralement crevée. Elle n'a pas envie de sortir. Elle n'a pas envie d'aller au soleil. Ni de sourire parce qu'il faut bien leur sourire à eux. Prendre sa douche, s'habiller, se maquiller, je n'en parle même pas. Elle resterait bien toute la journée en peignoir, à travailler un peu si elle s'ennuie, et le reste du temps à vivre comme elle l'entend. Elle trouve flippant de s'en foutre de son capital sympathie désormais. C'est pas en étant toujours sympa qu'on gagne. Ce serait trop simple. Ce serait une piste sur laquelle il faudrait courir. Les chemins de montagne c'est déjà plus son truc. Sans compter les envies. C'est vrai quoi, on en fait quoi de ses envies à elle ?

Samedi 24 mai 2008 à 23:02

Le bruit de la pluie. Et ses pas sur les pavés. Le vibreur dans sa poche droite et la sonnerie de son téléphone. L'oreillette. Lui, au bout du fil, ailleurs.

- Que fais-tu ?
- Je cours.
- Tu te fiches de moi ?
- Non pourquoi ?
- J'ai eu Jul' au téléphone, elle m'a dit qu'il pleuvait à drache dans le secteur !
- Et alors ?
- ...
- Ecoute.
-...
- T'entends ? J'arrive près du pont de Boulay.
- T'es folle.
- Mais oui, c'est pour ça que tu m'aimes !
- Le pire c'est qu'elle a raison la garce.
- ...
- ...
- Sinon à Paris il fait quel temps ?

Samedi 24 mai 2008 à 9:50

Grasse mat', grasse mat', pas tellement... Mon portable m'a fait une belle frayeur. Mais non, ça va. Alors je (me) reprends.

Tu te souviens de la dernière ? Mais si, le cinq... La dernière fois que tu m'as dit "je t'aime". C'était la fin de soirée, la fin du jour même. L'autre était un peu revenu, s'était rappelé à mon bon souvenir. Et ce souvenir, bon mais blessant, m'avait fait te dire à quel point je t'aimais. Parce que tu le savais mais je ne te l'avais jamais dit. Parce que moi c'était tellement évident, c'était toi qu'il fallait gagner, toi qu'il fallait garder... Moi j'étais la fille de seize ans qu'on préfèrait à une autre. Mais que voilà. Au final, pas de regrets, ni de remords : j'ai fait comme toi. Mais tout de même. Quel aurait été le résultat des courses si tu avais été autrement ? Je n'en sais rien. Je ne veux pas savoir. Et puis, maintenant c'est fini. Si bien fini que ton dernier message je l'ai toujours. Alors que l'autre, ce bon, vieux ou presque, mais blessant souvenir, et bien ses messages ont tous été effacés. Sauf que. Voilà. Il ne m'a jamais dit "je t'aime". Sinon quel aurait été le résultat des courses ? Je déconseille la prise de paris. Au passage, je déconseille aussi la prise de Paris. Mais c'est une autre histoire.

Mercredi 21 mai 2008 à 20:10

Je n'ai pas envie.

Elle pourrait lever la pointe de son stylo et s'arrêter là. Elle le pourrait. Et elle se demande d'ailleurs si elle va le faire. Sans compter que "je n'ai pas envie" ça veut tout et rien dire à la fois. Elle a peut-être envie tout de même, dans le fond. Qui a éteint la lumière ? Elle n'y voit plus rien. Le jeu était drôle au départ mais maintenant il lui semble un peu amer. Elle en rêvait encore la nuit dernière, alors que la nuit précédente elle s'était jurée que c'était la dernière fois. Du coup elle a peur de retourner se coucher, mais elle craint encore plus de rester éveillée, elle et sa conscience, elle et ses pensées qui filent plus vite qu'on ne saurait le penser. Le vrai problème reste de dire adieu, elle retarde ce moment en espérant qu'il finisse par disparaître de sa vie, de son présent, de son passé et surtout de son futur. Ou pas. Qu'il apparaisse. Au contraire.

Mercredi 21 mai 2008 à 19:40

Tu sais, j'ai du mal à écrire sur les gens. A plus forte raison quand ces personnes sont réelles. Raison encore plus forte si elles peuvent tomber sur mes écrits. A plus forte raison si nos relations ne sont pas chimériques. Raison toujours plus forte si ces personnes ne se  foutent pas de ce que  je peux écrire. Que dire de cette foutue raison dès lors que moi je m'inquiète de leurs  réactions ? Du coup je repars en auto-censure. Cela faisait longtemps que cette vieille là n'était pas revenue traîner par ici. Parce que quand j'écris je dépasse ma pensée, je dépasse mon coeur, mon corps bien sûr. J'écris dans des imbroglios de sentiments venant du passé, que je transpose dans le présent pour vivre le futur, etc. Et si les gens devaient tout croire, je ne vivrai plus. Je n'aimerai plus. Ils ne m'aimeraient plus. Tu ne m'aimerais plus. Voilà pourquoi. Mes mots m'étouffent. Me strangulent. Alors c'est sûr qu'une vie en moins ça fait un pluriel bancal.

Mardi 20 mai 2008 à 23:54

... que cette phrase est la plus longue de cowblog. Ça pourrait pas rentrer en prix d'honneur pour les cowbloglympiades ?

"Mon univers était devenu une photo noir et blanc dans laquelle je me baladais à la recherche de ces petites touches peintes qui créent des envies  de marcher dans la neige, d'arriver une demi-heure à l'avance un matin blanc pour être seule  avec un appareil photo au milieu d'une cour que je connaissais silencieuse pour la première fois, une envie aussi de dessiner mes expressions, de marcher vite sous la pluie, en faisant claquer mes talons pour accompagner le bruit des gouttes, une envie de foutre un bordel monstre dans une chambre qui n'est pourtant jamais rangée, une envie de décoller les posters, de les changer, de découper, de choisir, de placer, une envie de chanter, de jouer de la guitare, d'écrire et d'écrire, sur les 200 pages, envie d'avoir froid pour ensuite avoir chaud, ou l'inverse j'ai oublié l'ordre en route, envie de filmer les gens bouger, de tourner sur moi-même, de plus en plus vite, jusqu'à tomber, tomber dans un grand "SBAM", comme elle, tomber sans avoir mal, avec le visage fendu en deux par un plaisir non dissimulé, envie de courir dans une galerie pleine de couleurs et de lumières, pour passer dans un métro gris, ou rose ou jaune, qu'importe, un métro, mieux, une gare, un aéroport, jouer aux fléchettes sur le tableau des départs, décider et se fiche du reste, plus raisonnablement, rester à attendre un bus, toujours sous la pluie, avec les gouttes de tout à l'heure qui maintenant ruissellent sur mes joues, trempent mes cheveux et tombent pile dans l'espace entre mon col et mon cou, et puis elle coulent et elle coulent, sur ma nuque, dans mon dos, et puis c'est froid,  ça fait du bien pourtant, au cœur et à la tête, le corps lui en a un peu marre, il préfère cette envie de prendre 5 minutes, un matin où je sais que je vais être en retard, pour ne rien faire, pour respirer le parfum de ma chambre, sentir la chaleur de ma couette, me lever sans me presser, tirer le velux et voir le soleil se lever, pester contre les fils électriques chercher l'appareil photo et non pas perdre, mais gagner 3 minutes de bonne humeur en capturant un peu de ciel fantastique, lever la tête et "molto piu in alto delle nuvole", bien avant, écrire, sur ce maudit banc, avec cette température glaciale, ce vent et cette petite branche qui fait vivre l'allée par son voyage constant et vain, la place éclairée, ne pas vouloir partir ne pas vouloir se souvenir de l'invisible, avoir froid aux mains, chaud au cœur, des étoiles dans les yeux, ou l'inverse, parler pour ne rien dire et profiter de ce qu'on a.

Mardi 20 mai 2008 à 23:24

"Il parait, que je suis pas toute seule, alors faudrait que quelqu'un m'explique pourquoi mes soutiens deviennent mes poids. Il parait que je suis pas toute seule, pourquoi donc ai-je si froid le soir que mon coeur se fige, honte à moi ? Je suis pas toute seule. Comment, où ça, pourquoi, dites-moi, on a décidé cette histoire là ? En me levant, en me couchant, toujours cette impression bizarre, qui avait fuit dans un autrefois, alors que maintenant lorsqu'ils me voient, ils ne trouvent rien d'autre à dire que... "Elle a de la chance celle-là, de ne pas être seule." ça doit être moi, cette fille en demi-teinte éteinte qui voit toute seule ces choses... Pourtant elles ne s'inventent pas. Les rêves c'est d'la connerie, à peine arrivés nous sommes repartis, et voilà que plus tard on se demande  où sont passées ces images, ces mots, ces notes, ces odeurs, auxquelles nous voulions croire..."

Dimanche 18 mai 2008 à 18:48

Elle sentait que ses sens lui faisaient peu à peu défaut. Bientôt elle se retrouverait comme portée à nue devant cet homme dont elle ne savait, au final, pas grand chose. D'ordinaire elle détestait ce sentiment de vulnérabilité, il lui était autant insupportable qu'il était pour les autres inconçevable à son propos. En effet, comme briser une carapace comme la sienne ? Comment faire paraître fragile celle qui les mettait tous à terre ? D'aucune manière. A croire qu'il n'était pas les autres, et que l'ordinaire ne valait plus grand chose en ces temps aux sentiments troublés. Et cette croyance était bien plus proche de la vérité qu'elle ne l'aurait voulue. En son âme et conscience elle savait, elle sentait son coeur chavirer, elle pouvait prévoir que bientôt il ne lui appartiendrait plus. Cette voie, sa voie, semblait sans issue."Chaque victime devient un jour bourreau" et c'est alors que le bien peut lui paraître le mal parce qu'elle n' aurait pas pensé auparavant que ce qu'elle semait avec tant de cynisme, d'arrogance et de mépris puisse être un jour bénéfique. Au lieu de voir l'amour elle voyait la haine et la faiblesse, et, loin de comprendre qu'il fallait se laisser vaincre, elle s'acharnait de plus belle, se raidissant et jouant l'indifférence. Les signes, pourtant, ne trompaient pas, et elle-même ne pourrait s'ignorer longtemps encore. On lui offrait des ailes et elle ne pouvait les considérer autrement que comme un poid supplémentaire. C'est ainsi qu'elle coula.


J'allais dire. Si août 2008 ne portait pas tant de promesses, j'aimerais retourner en août 2007. Et puis j'ai relu. "En même temps, août 2007 peut pas être pire que août 2008... Ça ça reste à voir." Je propose de supprimer le mois d'août ?

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