Vendredi 29 août 2008 à 21:10

S'allonger dans le grand fauteuil de cuir vert, avec la vieille couverture blanche., tordus dans tous les sens. C'est le matin et nous regardons des dessins animés à la con. Voire des séries à la con. Mais on s'en fout. Nous ne sommes pas très réveillés, il est 9h30. La nuit a été courte et on somnole doucement. Dehors il ne fait pas beau. C'est normal après tout. Nous en rions. Nous y sommes enfin et ensemble. Alors d'un coup il fait beaucoup plus beau et chaud à l'intérieur. A moitié endormis nous sommes plus vivants que jamais.

Vendredi 29 août 2008 à 16:38

J'suis presque prête. C'est le bordel mais je suis presque prête. Y'a le gros appareil photo sur la table basse, dans le séjour, mes sacs sont dans ma chambre, le paquet de clope dans la poche de ma veste, les billets de trains sont en cours d'impression. Il faut être tarée pour partir retrouver deux amis à Paris la veille de sa rentrée. Oui. Complètement tarée. Mais au moins j'augmente mes chances de réussite. J'aimerais voir les photos. J'aimerais retrouver ce mot de passe. On a vu pire. Quoique. Je ne sais pas ce qui s'est passé ce week-end là, je ne le sais pas exactement, mais j'en garde les traçes.

Mercredi 27 août 2008 à 21:42

Elle l'avait frappé. Sa main était partie, tendue. Même pas son poing. Il ne méritait pas son poing. La marque rouge qu'elle avait laissée sur sa joue ne lui faisait rien. Elle n'avait plus aucun sentiment. Elle était la gifle. Rien d'autre. Plus rien d'autre. Pas de colère, pas de déception, pas de tristesse... Ni remords, ni regrets. Juste la marque de ses cinq doigts sur la joue du mec qu'elle avait aimé. Qu'elle aimait. Qu'elle aime. Désormais tout était différent et elle même était indifférente. Elle avait frappé de sa main gauche. Sa main basique. Sa main forte, qu'elle n'utilisait que rarement. On lui avait toujours appris à frapper avec les mains. "La main qui caresse et la main qui châtie." Sauf que la caresse avait été rejetée, la caresse que sa main droite avait entamé. Le coup devait donc partir de l'autre côté. Logique. Elle avait laissé ses bras se refermer sur lui. Son coeur avec.



Samedi 23 août 2008 à 21:56

Il subsiste un peu de nostalgie. Venue de je ne sais où. Pas des superbes soirées passées ici entre copains, ni d'un amoureux transit petit-déjeunant avec moi sur la table pliable. Rien de tout ça. Une nostalgie du nulle part, une nostalgie solitaire et qui ne nécessite aucune justification. La peur de l'inconnu en somme.

Jeudi 21 août 2008 à 22:10

- Ne le crois surtout pas : c'est un menteur.
- Même quand il me dit qu'il t'aime ?
- Surtout quand s'il te dit m'aimer.
- Pourtant ça ne lui rapporte rien.
- Tu me le dis.
- Ne mens pas toi aussi, tu le savais bien avant que je te le dise.
- Pas faux.
- Alors ? Qui tente de manipuler l'autre à travers moi ?
- Ne joue pas à ça petite. C'est un jeu dangereux auquel tu ne comprends pas grand chose.
- Je comprends juste assez pour pouvoir te dire que c'est minable.
- Pourquoi donc ?
- Parce que vous n'avez même pas le courage de vous dire que vous êtes peut-être comme les autres.
- Comme les autres ? Vraiment ?
- Oui. Que vous pouvez vous aimer. La seule différence c'est que même en amour vous êtes tordus. Mais vous vous aimez. Simplement.
- Tu n'es qu'un pion.
- Les pions comprennent certaines choses qu'un général le cul vissé dans son fauteil ignore.
- Le général ne va pas crever.
- Il sera déshonoré et coupable.
- L'honneur et la fierté sont des excuses derrière lesquelles on se retranche quand on a pas assez de couilles pour accéder au bonheur. Les rôles sont inversés et tu comprends que mon prétendu problème est en réalité le tien.
- Et alors ?
- Rien. Tu vas continuer la guerre. C'est marche ou crève.

Mercredi 20 août 2008 à 22:35

T'es réglé comme une montre suisse. Ça ne me dérange pas, bien au contraire. J'ai l'impression d'être un peu avec toi du coup. Certains psys pourraient y trouver à redire. Heureusement que je ne vois plus mon psy depuis longtemps. Heureusement que toi tu ne sais pas que j'ai eu un psy. Tu n'aimes pas les psys je parie. Il  faudrait qu'on en parle aussi de ça. Sans oublier du pourquoi du comment tu as été capable de remettre ton mon système de valeurs en question. Parce que c'est vrai, dans l'absolu tu as raison. Mais alors pourquoi diable je n'ai pas pris en compte l'absolu ? Pourquoi me suis-je contentée ? Moi qui veut entrer en lutte contre le médiocre. Peut-être simplement à cause de mon impuissance. J'ai peu de moyens pour influer sur l'absolu. Sur le reste oui. Sur le médiocre donc. Je refuse. Maintenant il faut que je trouve un autre moyen d'avancer. Merci de m'avoir arrêtée là. Qui sait jusqu'où j'aurais pu aller...

Mercredi 20 août 2008 à 11:54

"Tu veux manger quoi ce soir ?"

C'est tout con comme phrase. Le genre de phrase qu'on peut très bien entendre tous les soirs. Mais parfois il suffit d'une phrase banale pour que ça lâche. "Ca" quoi ? A peu près tout en fait. Elle n'avait pas envie de manger. Parce qu'elle savait que les choses n'iraient pas dans son sens. Ce qu'elle voulait... Elle se serait dépêchée de manger, selon l'heure, elle aurait été joyeuse mais un peu absente, elle aurait débarassée la table, aurait pris une douche, regardé un peu la télé ou serait allée à son ordinateur, puis un sourire aux lèvres, elle serait partie se coucher, ou presque. Si le repas avait eu lieu tôt. Dans le cas contraire elle serait directement montée dans sa chambre, aurait allumé les deux petites lampes, la jaune et la rouge, la guirlande verte que Thomas lui avait offerte il y a quelques années, aurait peut-être fait brûler un batôn d'encens. Elle se serait changée et aurait attendu, fébrile, 21 heures.
Ensuite elle aurait été heureuse.

Lundi 18 août 2008 à 20:55

Là tu as un grand vide dans la poitrine. Parce que tu sais. Ce que tu as toujours su. Ce que tu n'as jamais vraiment pu occulter. Tu n'es qu'un pion. La grande histoire ça n'est pas la tienne. Ca n'a jamais été la tienne et ça ne le sera jamais. Au pire tu pensais que ça pourrait les remettre sur les rails. Pourquoi donc t'es tu laissée prendre à ton propre jeu ? Encore une fois ? Je vais te le dire moi : on appelle ça le manque d'affection. Y'a rien de plus redoutable. Il ne fallait rien attendre de bon de tout cela. Tu y trouveras peut-être quelques moments sympas. Mais au final tu n'as réussi qu'à compliquer les choses. Voilà. Un beau bordel comme toi seule sait les faire. Aucun moyen de t'en sortir. Si ce n'est la fuite. Oseras-tu t'enfuir ? Une nouvelle fois ? Après tout tu l'as déjà fait, en un an on ne change pas tellement. Mais. Tu espères encore. C'est pas possible ça. Tu sais ! Pourtant ça ne t'aide pas, savoir te faire supposer encore plus. T'es irrécupérable. Tu es une pauvre fille. Tu es pitoyable. Tu le sais aussi. Mais tu ne veux pas l'admettre. Vouloir ensuite lui parler de courage... Pour rester c'est que tu les aimes vraiment ces deux là. Pourquoi faut-il que tu sois si conne ?

Jeudi 31 juillet 2008 à 18:01

I still remember the moment when you took me in your arms. Don't let me forget it. Even if I'll never forget anyway. And I have your last words in my mind. To put it buntly it's really hard, us. I don't know. Believe me. Believe the girls who made you fall in love. I'm lost without you. No wonder it hurts. Who could have imagined that ? Except me ? On second thoughts, it doesn't matter ! It's all the same for me. This doesn't concern us. We are stronger. Please told me that we're stronger. Allow my words to be true. The pride can't give me the strenght that I had when I was living with you. With you in my head, in my heart, when we were speaking, joking, When we were living. Together. It was not a "real" life, but it's the only I've ever had. I'm just waiting for you. Because I know that  a new  story could be real, and better than the old one. Or, finally, I maybe can forget. Yeah. But I don't want to. I will keep all the good memorie. And forever, I think, a stupid hope, a stupid question : and if it had been different ? Told me that we are stronger.

Mercredi 30 juillet 2008 à 21:58

- Bon sang, pourquoi tu as fait ça ? A croire que tu cherchais à te faire rejeter.
- Tant mieux. Je cherchais à me faire rejeter.
- Mais t'es complètement maso !
- Réaliste.
- Tu veux bien prendre la peine de m'expliquer ?
- Je ne peux plus supporter les histoires qui ne sont pas achevées.

Mercredi 30 juillet 2008 à 21:15

- Ce serait moins douloureux de te tirer une balle en pleine tête.
- Alors pourquoi tu ne le fais pas ?
- Tu sais bien que j'en suis incapable.
- Pourtant ce serait moins douloureux...
- Certes. A croire que je suis programmé pour souffrir.
- Tu es con. On est pas programmé.
- Tu crois vraiment ?
- Ouais. Tu es juste un lâche.
- Si tu le dis. Je ne suis plus à ça près.
- Passe moi ce flingue.


Et c'était fini.


Mardi 29 juillet 2008 à 19:17

Un masochiste est une personne qui a vu que le monde partait en couilles et qui a psychologiquement évolué de manière à pouvoir prendre son pied malgré tout.

Mardi 29 juillet 2008 à 10:58

- Alors toi qui est là, avec ton démineur, tes cheveux défaits et ton peu d'heures de sommeil au compteur (ce qui ce coup-ci ne te réjouit pas), toi qui est là avec tes lambeaux d'illusions et ta déception désormais portée en étendard, dis-moi donc, qu'est ce que tu attends de cette rencontre ? Et tu vois même cette phrase me fait m'arrêter. Qu'est ce que tu attends... Qu'est ce que tu espères ? Non. Soyons honnêtes : qu'est-ce que tu veux ? Tu sais très bien que tu vas devoir mettre de l'eau dans ton vin. Pourtant tu ne vas pas t'enfoncer et rester réaliste. Le coup de la peine plus grande à chaque fois, c'est bon, on a donné. Alors petite, je t'explique la marche à suivre : tu te poses, tu réfléchis, fais le point, décides de l'idéal, choisis l'objectif et tu te donnes les moyens d'y parvenir. Tu seras gentille de te grouiller : ton temps est compté et le mien avec...
 
- Pourquoi quand tu le dis ça semble simple ?

- Parce que j'ai la trouille de mourir et que dans ce cas là on trouve pas vraiment utile de faire compliqué.

- Si tu meures je pense mourir avec toi.

- Mais non fillette, tu vivras encore, c'est peut-être ça le pire.

- Bonheur...

- Ça suffit maintenant, s'il te plaît. Allons-y.

Jeudi 24 juillet 2008 à 11:34

Le moment qui lui avait fait le plus mal c'est bien lorsqu'elle s'était aperçue que la chemise qu'elle lui avait prise ne portait plus son odeur. Cette chemise dans laquelle elle aimait enfouir son visage, pour se souvenir. Se souvenir de ses baisers, de sa peau contre la sienne, de son odeur bien sûr, de la chaleur que dégageait son corps lorsqu'elle se blotissait contre lui, se souvenir de leurs mains entremêlées... Se souvenir de lui dans toute sa dimension physique. Entier. Dans sa réalité. Les mots elle avait pu les garder sans problème. Mais l'odeur elle était partie. Il ne pouvait en être autrement. Elle l'avait su dès le début mais ça lui avait fait mal tout de même. Comme tout. Comme cette histoire. Et en se disant que désormais cette chemise ne serait plus qu'un symbole, elle pleurait. Elle prenait pleinement conscience qu'elle n'avait plus que cette relique dont l'intéret premier avait disparu et qu'elle finirait par oublier parce que le cerveau et le nez humains n'étaient pas programmés pour garder indéfiniment les odeurs. Elle pleurait silencieusement en ayant une seule envie, celle de crier. Celle de lui crier, à lui, qu'elle ne voulait pas oublier son odeur. Qu'elle ne voulait pas l'oublier. Mais vraiment. Elle ne voulait pas oublier la moindre chose. Ni sa voix, ni sa tête au réveil, ni ses mimiques. Elle voulait garder le film d'Eux vivant. Elle voulait vivre encore.

Mercredi 23 juillet 2008 à 23:48

Ce fut une pause hors de sa vie, une pause sans incidence. Du moins c'était ce qui avait été convenu. Il y avait eu un problème. Quelque chose n'avait pas fonctionné. Et aujourd'hui elle se retrouve au pied du mur, sans savoir quoi faire. Elle tremble un peu d'ailleurs. Il faut agir. Agir, agir, bien plus facile à dire qu'à faire. Agir dans quel sens d'abord ? Celui du cœur ou de la raison ? Des deux chemins aucun n'est plus sûr que l'autre. Ça c'est déjà réglé : il suffira de tirer à pile ou face. Un bordel sans nom. Sa vie entière était un bordel sans nom. Même si elle a parfois l'envie et la motivation pour se mettre à ranger elle ne sait pas par où commencer. Elle se prend les pieds dans quelques morceaux de sentiments qui traînent à terre et se casse la figure en s'écrasant lourdement sur ce qui semble être les restes d'un amour propre malmené. L'orgueil. La solution viendra sûrement de lui. Mais l'orgueil de qui ? C'est l'une des nombreuses questions auxquelles elle doit apporter une réponse avant de tenter quoique ce soit. Et puis changer avant tout ça. Changer pour se donner quelques chances supplémentaires, penser se les donner, c'est bon pour l'estime de soi. Histoire d'éviter qu'elle finisse écrasée et étouffée, elle aussi. C'est lourd les sentiments, n'empêche.

Mercredi 23 juillet 2008 à 23:29

Ce soir elle ira se coucher dans son grand lit aux draps propres. Avec elle un simple t-shirt noir et un étrange bracelet de la même couleur au poignet gauche. Elle passera des heures les yeux grands ouverts, à attendre. Le sommeil comme une massue. Elle songera. Rêvera éveillée. Sera assomée. Rêvera tout court. Et le lendemain elle se lèvera dans sa réalité. Verra qu'elle n'était pas tout à fait démaquillée. Descendra au rez de chaussée. Elle aura une impression étrange ; celle de ne pas être seule. Elle sera accompagnée par les fantômes de ses rêves. Elle se verra comme l'un de ses fantômes. Toutes ses paroles qu'elle ne dira pas. Toutes ses actions qu'elle ne fera pas. Tout sa vie qu'elle n'aura pas. Elle se contentera d'être l'unique spectatrice dans l'immense représentation de son imagination.

Mardi 22 juillet 2008 à 22:57

Ne soyez pas bêtes : l'amour de quelqu'un ne s'achète pas. Il se vole.

Lundi 21 juillet 2008 à 22:40

"T'envole pas." "Mais je n'ai pas envie de m'envoler moi."

Bien sûr que non. Tu m'as plombée. Alors. J'ai même pas eu le temps de déployer complètement mes ailes. Pan. Pan. T'es morte. J'suis morte. PAN ! Faut achever cet oiseau là. Que j'étais. Cet oiseau tombé du nid et qui avait été recueilli. Etait-ce seulement la même personne ?

(Non mais je suis dans une période mais. Comment vous dire. Ça va hein. Ou. Nan mais si. Ça va. En tous cas je ne suis pas la dépressive suicidaire qui semble écrire mes textes.)

Lundi 21 juillet 2008 à 21:31

C'est Antigone qui avait raison. La seule manière d'en finir avec l'espoir c'est la mort. La mort mais la vraie. La mort consciente, choisie. Pas celle que l'on se donne, non, celle que l'on subit tout en l'ayant décidée. Celle dont on espère même pas qu'elle soit indolore. Une fin qui ne réalise pas un idéal, ce serait non pas trop simple, juste trop beau. Il faut une mort qui détruit les rêves. Les achève. Pour ne pas espérer les réaliser au-delà.

Dimanche 20 juillet 2008 à 21:14

Et cette putain de chambre vide. Que je trouve plus vide que jamais alors qu'elle n'a jamais été que ça. Elle n'a pas eu le temps d'être habitée et de vivre le bonheur. Pourtant je crois que ça lui fait mal. Autant qu'à moi. Parce qu'il y avait les rêves. Connards de rêves. Je m'en était déjà prise à l'espoir, violemment. Maintenant aux rêves. Parce qu'ils devaient se réaliser. Je m'en suis prise à ceux que j'avais cru pour moi. Connards.

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