Mardi 15 avril 2008 à 10:54

- Tu n'as le droit de fuir que lorsque tu as gagné.

- Ça limite grandement les possibilités de fuite.

- Pas vraiment, tu n'as qu'à gagner. Un objectif plus qu'à ta portée. Tu le mérites.

- Là n'est pas la question. Une fuite après une victoire n'est pas une fuite.

- Si. Tu fuis l'honneur, la reconnaissance, la gloire peut-être. Le bonheur.

- ...

- A partir de ce moment là ça ne regardera que toi.

- C'est dur.

- C'est une fuite. Va savoir s'il te reste le courage.

- Lequel ?

- Les deux. Celui des autres et le nôtre. Ils ne sont pas incompatibles.

- Faire ce qui est juste. C'est être heureuse. Et ça blesse tout de même.

- Tu n'as qu'à regarder tes doigts. Ou ceux de François, ou ceux d'Anaïs...

- Nous ne cesserons jamais de saigner ?

- Les miens saignaient encore il y a deux mois.

- Je vois.

Lundi 14 avril 2008 à 18:20

"Les tueuses existent-elles vraiment?"

Que quelqu'un trouve mon blog en faisant cette recherche dans Google me fait quelque chose. Oui, les tueuses existent vraiment. Les tueuses sont toutes ces filles qui ne se rendent pas forcément compte du mal qu'elles font. Toutes ces filles qu'on aime pourtant. Ce qui blesse d'autant plus. Ces filles dont on récupère les plaies des mois, voire des années, après. Toujours après elles. Derrière ce passé qui a le mérite d'être réel, il ne changera plus. Les blessures savent le comment et le pourquoi. Souvent. On apprend qu'il faut vivre avec. Et qu'il faut encaisser. Alors on accepte et on essaye de faire face. Remonter ses manches, faire preuve de courage à s'en rendre malade. Faire des overdoses de courage. Voilà ce que provoquent ces vraies tueuses. Adorées et aimées et qui nous tuent sans pitié. Tu ne parlais sûrement pas de ça, toi l'inconnu(e) qui pose tes questions au plus grand moteur de recherche de la planète. Mais moi j'en parle. Parce que celles qui ôtent la vie ne sont pas les pires. Loin de là.

Dimanche 13 avril 2008 à 19:56

Mais continuer, malgré tout. C'est un ordre qui n'a pas besoin d'être dit pour être compris. Impérieusement. "Oui Madame, sans problème, je serai ravie de donner un cours de... Français donc, à votre fille demain, 15 heures ? Sans faute. Merci Madame, bonne soirée à vous." "Bien sûr, animation maquillage ? Ok, un instant je prends un stylo, Hasnon, samedi dix-neuf. Y'a tout là-bas ? Super. A bientôt !" "Un ciné ? On est combien ? Ah non, ça va pas être possible ça. Pourquoi ? Parce que je n'ai pas envie. A l'an prochain.". L'important c'est vraiment ça, continuer. Parce que sinon c'est foutu. Ce qui semble logique. Toujours faire bonne figure. Au final eux ne retiendront que ça. Bonne figure. Afficher un sourire, l'air affable, la jeune fille avenante. Faire bonne figure à s'en dégoûter des miroirs. Encore plus.

...faire bonne figure.

Dimanche 13 avril 2008 à 18:53

What's the use of being kept alive ? The line's gone dead. Twice. I'm addicted to you. And it means nothing. It make my flesh creep. Keep cool ! Keep cool ! I can't... The train's been delayed. The train is pulling into the station... I don't know what to do. I want to get away from reality for some time. I'm not a good loser. "Don't interfere ! Shut up !" if only. My head's spinning.  I'm thrusted. It's your choice. At every step is a pain. I'm wandering whereas you're living.

Dimanche 13 avril 2008 à 15:53

Je suis allée me recoucher. Et le soleil tombe sur mon lit. Merci le velux. Ce serait une journée à prendre des photos. A téléphoner aussi. Je ne ferai ni l'un ni l'autre. Hâte de reprendre les cours et le baby-sitting, activités qui rapportent et me permettent de me sentir quelqu'un d'autre. Ne pas songer au travail. Aux révisions que les gens sérieux sont en train de faire. Je ne suis pas quelqu'un de sérieux. Ni quelqu'un de merveilleux. Pas même remarquable. C'est juste qu'on peut le faire croire. Ah oui, ils sont bien ces mots. Bande de menteurs. Même quand je suis calmée. Si j'effaçais il ne me resterait que peu d'articles, effectivement, mais ce sont les plus beaux. Ce dont je suis tout à fait consciente. Ceux qui sont tout à fait réels. Pour l'instant je repars. Je dois aller me recouper les cheveux. Je n'aime pas sentir cette masse sur mon crâne. Par contre j'aime avoir les mèches dans les yeux. C'est important de rester soi-même : contradictoire. Ce serait un joli prénom.



Jeudi 10 avril 2008 à 20:44

Tu sais que je continue. Je continue toujours. A vrai dire je ne m'arrête jamais. Je l'ai trouvée là ma danse. J'ai trouvé là mon jeu. J'ai trouvé là mon tour de chant. Il n'en faut pas plus. Ou bien si. Mais bon, on apprend à se contenter de tout, en particulier lorsque l'on a rien d'autre. C'est également une question d'habitude. Peut-on s'habituer à tout ? Il semblerait que s'adapter soit une preuve d'intelligence. Soyons donc intelligents.

Jeudi 10 avril 2008 à 20:20

S'effondrer avec toi dans le canapé et te laisser le choix du film. On en aura vu pas mal tout de même. Alors ? On fini par quoi ? Orgueil et préjugés. Ce que tu aimes et ce que tu détestes. Logique. Dans un seul titre de film. Moi je suis. Question d'habitude. Ces gens qui ne servent à rien. Te soutenir n'est pas rien. Bien sûr. Je ne peux pas. Ne pas réussir une simple capture d'écran. Avoir les mains qui tremblent. Avoir les mains dans les tiennes. Que tu saches que ça ira mieux... C'est juste qu'une fois le cap passé, je pensais que peut-être, il le serait d'autant plus avec moi. Tu me l'avais bien dit pourtant. Stop. On arrête. On se le regarde ce film.

"Avec moi on ne joue pas."
"T'as raison, avec toi on perd... Rares sont les gens qui jouent pour perdre."

Mercredi 9 avril 2008 à 22:06

Reprendre ma plume. Comme une calligraphie sur un ancien cahier de poésie. L'encre ne ménage pas son effet. Après tout il n'y a pas de raison. Songer à qui l'on pourrait offrir quoi. Rayer des choses sur une liste de "conneries". Mon truc du moment. Mon quoi ? Mon trip ? Ma fixation ? Mon obsession ? Il faut mettre des mots sur les événements. Comme tu ne le sais pas ne cherche pas à faire semblant. C'est ce qui me fait me lever le matin. Et leur sourire encore durant toutes ces journées interminables. Futile ! Tu verras bien, si me faire vivre c'est futile. Il faudra me prendre au sérieux. Le temps qu'il faut. Peut-être. Larmes. Alarmées. Fuck it.



Ce n'est pas un carnet rouge. Ni une pochette noire. C'est un cahier bleu.

Mercredi 9 avril 2008 à 14:23

"Et puis sourire lorsqu'il me dit je t'aime."

Oui. Sourire. Tu n'as pas vraiment le choix. C'est ainsi. S'arrêter et vivre autrement. Faire cuire une pizza et aller chercher le courrier. Les feux de l'amour. Se laisser aller. Attendre une lettre qui ne viendra pas. C'est une grande spécialité à toi ça. Attendre. Et ne pas trouver les réponses dont j'ai besoin.

- T'sais quoi ?
- Non. Bien sûr que non.
- J'en ai marre.
- De quoi ? De qui ?
- De toi. De moi. De nous.
- Ah... C'est embêtant ça.
- "Ah..." oui, c'est exactement ça.
- Tu veux que je vienne ?
- Non.
-...
- Tu viens.

Mardi 8 avril 2008 à 23:26

En fait, on s'en fout d'être soi. Ou quelqu'un d'autre. Ce qu'on veut c'est que quelqu'un soit lui, ou elle, pour nous aimer, nous, soi, moi. C'est l'unique question que l'on se pose réellement. Est-ce que je suis assez moi pour trouver la personne qui va avec ? Si je suis quelqu'un d'autre, n'y a t-il pas encore quelqu'un d'autre pour aimer cette personne là ? Mais ce quelqu'un doit déjà être pris. Ça semblerait logique. Alors on cherche encore. Et on change toujours. On finit un livre et on démarre un livre. On a pas fini le film qu'on démarre une chanson... Sans cesse.

Mardi 8 avril 2008 à 15:52

Tu n'imagines pas la chance que tu as de l'avoir. Vraiment tu n'imagines pas. Moi j'imagine très bien mais je n'ai pas cette chance. Alors. Je suis censé faire quoi ? T'en coller une afin que tu réalises ? Crois bien que j'en serais ravi. Mais même ça je n'ai pas le droit. En même temps, si je le pouvais cela vourdrait aussi dire qu'il n'y a plus de problème. Une fois de plus ce que je dis n'a aucun sens. J'ai rarement eu de sens. C'est pas entièrement de ma faute. Je peux citer des dizaines de répliques de théâtre expliquant encore pourquoi ça n'est pas de ma faute. Je ne vais pas le faire. Les citations ont toujours pris beaucoup de place. J'y retourne. Avec elle. Pour ne pas perdre le peu de temps qui me reste. Quand elle est encore un peu pour moi. Sauf en pensées. M'enfin. J'ai pas le droit. Non plus. Elle n'a jamais été à moi. Seulement elle veut bien me laisser le croire de temps à autres. Vraiment. Tu n'imagines pas.


[C'est toujours dangereux d'écrire à deux.]

Lundi 7 avril 2008 à 23:44

Pour vous dire qu'au final la fille qui courait dans sa rue, la veille de Noël, avec un peu de champagne dans le sang, cette fille qui se demandait si elle allait continuer avec cette année qui arrivait à grands pas... Et bien, cette fille a continué. Sans connaître l'essoufflement elle veut continuer. Aller toujours plus vite. Battre tous les chronos. Balancer le chrono derrière le grillage du jardin. Se coucher ébouriffée, débraillée, dans un lit pas fait. Déborder de partout. Elle l'attendait cette phrase. A ce point débordante qu'elle est devant, derrière et ici à la fois. Ça en fait du chemin.

... L'ambiance du lundi sept avril.

Dimanche 6 avril 2008 à 21:50

Rien. Personne.

Je ne le suis plus.
Il va bien falloir arrêter de rêver. Toi comme moi. Juste vivre. Si la vie ressemble à un rêve, tant mieux. Sinon tant pis. Je ne suis pas sous influence. C'est ce que nous pensions. C'est ce qui avait tout fait. Du début jusqu'à, jusqu'au, le reste quoi. C'était ça l'histoire : un monde de l'impossible, qu'on ne peut atteindre. Lorsqu'on l'a enfin atteint il perd énormément de son charme. On se rend compte, on réalise. Que oui, c'est un monde très banal. Vraiment pas de quoi s'en faire tout une histoire. Finie l'histoire. Pas jetée au feu, pas rangé précieusement. Juste oubliée sur le coin d'un meuble poussiéreux. La chambre et vide et aucun éclat n'y est attendu avant longtemps. Le jour qui se lève après une nuit sans lune, le soleil qui mentirait presque : "Youhouuu, c'est l'été !!!" mais non. L'été n'est pas là. Alors on ne va pas l'y chercher. Là, ici, ou là-bas. Le portable s'est perdu dans le lit et n'a pas d'excuse. Il finira balancé contre un mur un de ces jours... Comme le reste.

Dimanche 6 avril 2008 à 21:24

Et si j'avais été plus cruelle encore avec elle ?

Le corps qui lâche. Son visage est blanc par nature, là il est simplement livide. Aucune différence entre la couleur de ses lèvres et celle de son menton, aucun éclat, nulle part. Son nez qui pourtant est souvent rouge, ridiculement rouge sur sa peau pâle, reste au milieu du visage sans attirer les regards. Elle a maigri, beaucoup trop maigri. En trop peu de jours. Les épaules saillantes, la clavicule plus que visible... Elle n'est que ça désormais. Des os. Un tas d'os. L'expression n'a jamais aussi bien pris tout son sens. Ca n'est pas sans conséquence. Des douleurs. Des irrégularités. Ce sont pires que des irrégularités d'ailleurs. Mais elle ne veut pas réaliser. C'est dur de réaliser, c'est accepter de se regarder dans un miroir, accepter de lever les fringues larges, quatre tailles de plus que la sienne, accepter de compter les jours sur le calendrier, vers l'arrière, vers la peur et pire : l'angoisse d'être quelqu'un.
On est pas sérieux quand on a 17 ans. Surtout pas lorsque la seule grosseur que l'on trouve sur son corps de jeune femme se trouve sur un ventre qui torture.


Heureusement que je ne suis pas cruelle. N'est ce pas ?

Samedi 5 avril 2008 à 17:23

Le sommeil est une sorte de protection, si paradoxal que cela puisse paraître.
    
[Samuel Beckett]
 Le sommeil est une séparation.
    
[Daniel Pennac]
 
  Le sommeil dévore l'existence, c'est ce qu'il y a de bon.
    
[François René de Chateaubriand]

Il fait passer les jours plus vite. Par contre, du coup, les nuit sont longues.

 
Le sommeil nourrit celui qui n'a pas de quoi manger.
     [Ménandre]

Le verbe manger peut être remplacé par bien d'autres.


On nous a donné le sommeil pour nous reposer de vivre avec nous-mêmes.
    
[Jacques Deval]

Cohabitation particulièrement difficile.

 
La passion et la folie ne sont qu'une autre forme du sommeil.
    
[Marcel Jouhandeau]

Folle, depuis toujours. Je découvre le sommeil depuis deux ans. Avec la passion par contre, je crois qu'on va avoir un problème.

Il n'y a que le sommeil qui permette d'échapper à l'incertitude et à l'angoisse.
    
[Alice Parizeau]

Si elle le dit...


 

Samedi 5 avril 2008 à 15:57

Ceci est une suite. De cet article.


- Alors, le Fou ?

- Je ne suis pas sûre qu'il soit là.

- Donc rien ?

- Pas exactement.

- Je n'aimerais pas jouer avec toi.

- La question c'est de savoir si c'est avec ou contre moi, en fait.

- Cinq secondes... On avait pas parlé du Cavalier plutôt ?

- Ça revient au même quand on est qu'un pion.

- Pas faux. Redeviens la Reine.


Samedi 5 avril 2008 à 0:50

Elle y avait cru un moment à la disparition du pluriel. Un singulier. Un beau singulier parce qu'il n'était pas égoïste. Parce qu'il n'était pas le sien. Un singulier qui reliait deux personnes. Peut-on trouver mieux ? Je doute. Elle, elle était persuadée que non. Le sujet et le complément d'objet si étroitement mêlé, en deux lettres. L'une des premières syllabes prononcées par l'individu de langue française. Dès la plus tendre enfance. Deux lettres. Simplement. Deux lettres comme un trampoline qui lui faisait miroiter le ciel. Sauf qu'elle a toujours adoré les chutes. Du coup elle a fini par tomber à côté. Mais elle est bien tombée, il ne faut pas croire. Ce fut très... Artistique.

Samedi 5 avril 2008 à 0:42

Pas de chapitre 1 pour moi. Je suis bloquée sur l'incipit. Ou sur la fin. Pas quelque part au milieu. Je me fous de la page blanche, juste parce que je ne la connais pas. C'est la feuille noire qui m'inquiète, m'angoisse. Noire de trop de pensées. Que l'on peut lire dans tous les sens. Tant et si bien qu'il n'y en a plus aucun, de sens. Être un foutoir et ne pas réussir à poser "the end", ni même "à suivre". Être couverte de rêves, de promesses, d'une couverture, éventuellement, parce que le froid a fini par passer à nouveau. Savoir que le corps est lui aussi en train de déconner à plein régime. D'ici là. Piocher au hasard. S'énerver sur n'importe quoi, n'importe qui. Avoir mal à la tête. Tenir sa main, embrasser son front, trop chaud. La fièvre. On ne lutte qu'à moitié contre la fièvre. Je la connais bien, elle. Je repense à d'autres mots. Flatteurs et blessants à la fois. Les joues rondes, ou quelque chose dans ce goût là, et trop grande pour son âge. Le trop m'avait alors marqué. Maintenant... Mouais. Par contre pour les joues, tout va bien. Il n'en reste plus grand chose. Des joues ? Bof. C'est à voir, aussi. Va falloir me remettre d'aplomb. Ou j'aurais du mal à me battre.

Vendredi 4 avril 2008 à 23:09

Elle est attirée par cette fenêtre ronde. Beaucoup trop attirée par cette fenêtre. Dehors un temps qui ne ressemble à rien. Il ne fait pas beau. Il ne fait pas gris. Il fait. Il fait des frissons dans son dos. Des paroles, de la buée et écrire de la main gauche. L'important c'est de vivre après tout. Qu'elle le fasse dans un conte de fées où ailleurs, quel est le problème ? Plus dans l'air du temps. Voilà la réponse qui s'apporte. Une raison supplémentaire. Une excuse. Une barrière. Arrêter de songer à cette barrière. Parce qu'elle serait bien foutue de la justifier, elle aussi. Il ne manquerait plus que ça. Ouvrir la fenêtre. Regarder le vide. Pas le paysage au loin, non, le vide. En oublier le reste. Bien sûr que non. Bien sûr que non qu'elle n'y arrivera pas.

Vendredi 4 avril 2008 à 13:39

L'effet. Pourquoi pas, après tout. L'effet de quoi ? De tout. Des réponses. Des pas réponses (certains doivent avoir un mot un peu plus parlant la France pour dire çamais bon)... L'effet du temps. Lequel de temps ? Celui du ciel, merci madame, celui de la montre. Marre. D'avoir non pas un métronome mais un calendrier dans le coeur, avant de les voir, eux. C'est long. Très long. Mais pas trop. Enfin. Si. Mais chut, faut pas le dire. C'est un exercice de mémoire. Va falloir garder en tête toutes les choses à faire, celles à ne pas faire aussi. Noter un peu partout les idées qui passent. En avoir des centaines et se dire, déjà, que ça ne suffira pas. Ou recommencera alors. Y'a pas de problème.


(Merci à Marjorie pour le mot.)

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