Mardi 7 août 2007 à 15:24
Aujourd'hui encore, il sent sa paume brûlante contre la sienne. Plus tard, sur le Paris-Vintimille, elle était venue le rejoindre dans sa cabine. Il avait découvert la jouissance comme un voyage électrique, avec des spasmes infinis. Il avait su alors ce qu'était la solitude d'un jeune homme nu sur le drap froissé et humide. Il avait pleuré jusqu'au jour, inconsolable. Depuis, chaque fois qu'elle était là, il aait ressenti avec bonheur cette "heureuse douleur" dont parle Ernest Hemingway dans l'Etrange Contrée.
Marc pourrait dessiner son visage, son cou, ses reins. Il pourrait peindre ses yeux verts dans le tissage de lumières vives juste avant qu'elle ne s'évanouisse. Elle a des mains délicates, longues, qu'elle abandonne dans sa chevelure. Il ne reste alors que la lueur d'une bague sur sa tempe. Elle a une petite veine bleue sur son cou qui bat comme un coeur prisonnier.
Quand elle pose son front sur la vitre comme lui en cet instant, elle ferme les yeux. Alors les cristaux roses et bleus d'une boule tango frénétique dansent sur ses épaules. Elle reste là, immobile, ne disparaissant qu'à l'approche d'un quai, éblouie par trop de réalité. Elle n'accepte que les phosphorescents. Elle s'efface au jour artificiel. Marc déteste ces gares trop éclairées. Il appréhende le hennissement des freins. Il redoute les arrêtes, ces lumières jaunes, ces ombres grises à peine cernées, et même ce soleil des jours au matin des arrivées.
Elle n'était vive que sur le voile déchiré de la nuit. Près de lui, le petit monsieur dévore un sandwich. Marc pense à Cécile. Elle a une curieuse façon d'avaler avec un petit bruit sourd et mouillé. Elle doit dormir, sereine, sur le dos, la tête tournée vers le mur et des jardins inaccessibles. Elle a une petite moue définitive, un pli qui descend de la commissure des lèvres. Il la regarde dormir, parfois, lui qui passe ses nuits en pointillé, avec l'incapacité, tenace, d'accrocher ses rêves.
Les silences de Cécile ne sont pas des absences ni un refuge, seulement des silences. Elle a un regard net, un rire clair, une diction soignée. Il en est ainsi de sa coiffure, de ses gestes, de ses pensées. Cécile a des pensées soignées. Elle est lisse, sans aspérités blessantes.
Dans l'amour elle a quelque chose d'une pelote douce et moelleuse, prête pour la nidification. Le train avale de grandes collines noires qu'il recrache derrière lui. Le couloir est vide. Marc attend, oppressé.
Il a rendez-vous avec elle, avec cette bouche qui renversa le monde et bouleversa le petit garçon qu'il était, dans un train de nuit de septembre. Il regarde derrière les vitres la coulée de nuit, le temps s'abolir. Au fond du wagon la porte bat sur un fantôme. Avec les heures, il se vide d'une fluidité souterraine qui s'échappe vers l'infini. C'est une hémorragie. Il baigne dans une surdité cotonneuse. Au milieu du voyage, il comprend qu'elle ne viendra plus. Il a posé sa tête sur l'appui de fenêtre. Le couloir a basculé.
Sur la couchette, dans la valise ouverte, Hemingway étouffe un pull-over bleu offert par Cécile. Marc extirpe le bouqui et son bloc-notes sur lequel il avait écrit :"Il l'embrassait lentement sentant avec bonheur l'heureuse douleur venir en lui." Cécile n'aimait pas Hemingway. Elle aimait les bêtes. Elle n'aimait pas non plus Miller ni Morrisson ni Houellebecq. Il regarde l'Etrange Contrée, le livre d'Ernest, ce drôle de type, ce chasseur de gazelles, comme l'appelait Cécile.
Il ouvre le bloc-note qu'il pose sur la couverture rouge des chemins de fer. Il feuillette nerveusement des additions, des réflexions, des nouvelles qui ne seront jamais lues, des rêves inachevés et les nuits des trains de nuit de Marc.
Il écrit "Cécile, je suis dans la cabine 41 de la voiture 13 du train 1492..."
A 3h45, le convoi s'arrête dans une gare sans lumière, sans voyageurs. Marc descend avec seulement Hemingway et son bloc-notes. Il y a une lune anémique et bienveillante. Il la regarde, puis s'éloigne du quai. Plus loin, là-bas, une ombre rejoint la sienne.
Un imbécile allume des phares.
Bernard Giraudeau.
Ouf, je l'ai lu, et ça n'était pas encore la nuit. J'ai rarement eu cette chance de lire quelque chose qui me touchait autant, un texte dont je me dis qu'il suffit de changer deux trois détails. Et voilà. "Tu ne pourras jamais être ce que je t'ai rêvé". Et la seule explication qui reste c'est que, je l'aimais, ce connard. Maintenant je ne sais pas, plus. Comme si j'avais déjà eu la solution en tête. Juste que de me dire que je ne sentirais plus jamais cette "heureuse douleur" que j'avais en moi lorsqu'il me prenait la main ça me donne envie d'hurler. Ou de ne rien être.
Lundi 6 août 2007 à 21:16
Marc est dans le train 1492, voiture 13, cabine 41. Il va rejoindre Cécile à Embrun chez sa mère. D'aussi loin qu'il se souvienne, Marc a toujours aimé les trains de nuit. Il occupe son poste préféré, un poste de guet, sa place à lui de toujours. Il pose son front sur la vitre froide.
Le soir est comme un marbre au bleu, à la fois sombre et translucide. Des nuages s'étirent et mettent la lune en cage. Marc a des excitations d'enfant. C'est un voyage aveugle, mystérieux. Il est toujours hypnotisé par la course métallique des rails, l'acier qui raye le reflet d'un visage dans la vitre. Il se souvient. Il est de ceux qui fouillent la mémoire jusqu'au balbutiement de la vie. Il est cet enfant, faschiné, bouche ouverte qui avale un éclair. La Lune est un ballon jaune qui s'éloigne lentement de la TErre. Il y a des chmabres allumées qui s'enfuient, des hôtels au néon. Les gares vides sont déchiquetées par la lumière. Il y a des villages fantômes, des usines qui fument comme des dinosaures, un ciel soufflé, l'enfant ne voit pas la main qui l'attend pour aller dormir. Elle fouille tendrement sa chevelure. Il sort de l'hypnose. Il se souviendra plus tard de cette femme au bout du couloir, penchée vers la nuit, la cheville enlacée par un cordon de cuir. Il se souviendra de son visage giflé par la lumière, de ce regard vert. Elle était immobile, abandonée à la violence du vent et des éclats. Ses cheveux flottaient sur une nuque blanche. Elle ferma soudains la fenêtre, ivre, apaisée. Elle se retourna vers lui et le regarda sans le voir.
A chaque train, chaque solitude, il la devine. Elle attend. Il faut pour cela que le convoi soit dans le ventre de la nuit. Marc sniffe les lignes de rails. Il se drogue à l'acier. Le couloir danse. Une grosse dame chasse des fantômes. Un petit monsieur revient des toilettes. Il y a une clarté céleste derrière les dentelles de roches brunes. DEs langues d'ombre dessinent sur la collune un puzzle dispersé. Un nuage obèse, déjà enflammé, se repose au sommet. Une écharpe de brume attardée caresse tendrement la forêt. Fin du jour.
Lundi 6 août 2007 à 17:29
Lundi 6 août 2007 à 16:45
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Maintenant entre l'albizzia et ses houppettes roses et l'amandier aux fruits de vouleurs, maintenant que le mûrier prodigue l'ombre propice au repos, on se repose trop. On vieillit en regardant les papillons blancs. Le silence du jardin n'est rompu que par des chants d'oiseaux. On dit : "C'est idyllique." Pourtant rien que le mot "refuge" évoque des dangers. Alors on prend un livre. On vagabonde au-delà des clôtures. Les papillons blancs, presque transparents, semblent venir des contrées élyséennes. Voletants, aussitôt évanouis. Pas de surprise notable, hormis les ciels changeants. On s'allonge sur le banc de pierre. On admire les nuages. Et puis, quoi ? On attend. Les murs de mon jardin ressemblent, vers le soir, à ceux d'un cimetière.
Alors je m'efforce, comme Mme de Sévigné "de regarder plus haut pour ne pas s'impatienter".
Je vous espère avant la fin de l'été, quittez votre bureau. N'ayez pas peur. Vous oublierez les fleurs.
Michel Manceaux, écrivain et journaliste, est l'auteur de récits autobiographiques, de livres de reportage et d'enquête ainsi que de plusieurs romans. On peut citer Grand reportage (Seuil, 1980), le Fils de mon fils (Albin Michel, 1993) L'Amie (Albin Michel, 1997) et Histoire d'un adjectif (Stock, 2003)
Ah ça, j'en suis sortie de mon bureau. Bon gré mal gré. J'en suis sortie. Et les fleurs, elles ont été brûlées. Bon gré, mal gré.
Dimanche 5 août 2007 à 21:43
Rien à voir avec le jardin. Et pourtant, si. On peut se demander au milieu des fleurs ce qui va arriver enfin sur ce lopin de terre et sauver la vie de sa cruauté. Chaleur et solitude, la même inquiétude engourdie. Pour quelle urgence quitter le jardin ? Impossible de sortir de la salle d'attente. Faudra-t-il rester à Lomé, à Beira, à Salvador, à Johannesburg jusqu'à le fin de ses jours ? Y aura-t-il une autre issue ? Salles d'attentes à travers le monde. Zones à risques. Pourquoi revenir de Sumatra ? Pas de bateau, pas d'autocar. Et ce train bloqué dans le Nordeste brésilien. Même à San Franscico on peut disparaître à force de dormir dans un aéroport. Des centaines de personnnes, chaque année, s'évanouissent dans la nature. Lassées des salles d'attente, elle partent vers des lieux plus ouverts, vers l'aventure des grands déserts.
Comment s'évader du jardin clos ? Toujours la même et unique solution : écrire. Combien de lettres ai-je envoyées au cours de ces attentes sans délai ? Combien de mots d'amour pour dire adieu.
Combien de mots d'adieu pour dire "J'espère vous revoir, un jour ?"
Du fond de mon jardin, c'est pire, je n'espère plus que la floraisons des agapanthes. J'apprends les noms des végétaux. Il faut encore apprendre quelque chose si l'on veut rester vivant. Les plantes courantes portent des noms ravissants : rose, lilas, marguerites, hortensias. D'autres, moins connus, demandent un effort de mémoire : dimorphoteca, pyrtirosporum, callistémon. On dirait des noms de médicaments : "Prenez deux gouttes de gaura, une cuillerée de plumbago, un bain d'ancolie" ou bien de maladies : "Soignez bien votre lagerstroemia." Je ne cherche pas l'orthographe dans les livres de botanique. J'écoute les jardiniers devant les lys des Incas, les orangers du Mexique, les cosmos, les grenadiers qui font rêver de paysages différents quand on croit qu'ailleurs, c'est mieux qu'ici.
Mon jardin dégage des parfums enivrants. Surtout le jasmin, la lavande, le chèvrefeuille et le romarin. Alors pourquoi cette odeur de renfermé, cette sensation de temps qui court pour rien ? Rousseau dit qu'il y à un âge où l'on n'a plus d'idées, plus que des sensations. Vite, vite, s'en aller hors du jardin, se raccrocher à des humains, pas à des branches.
Certaines plantes portent des noms rigolos : tibouchina, bakaupa, clérodendron que les enfants appellent en riant "Clair, Ô dindon". Les enfants de passage sautent tout nus sur le gazon. Alors, le jardin resplendit. les amis en vantent l'harmonie.
Paisible jardin, si loin des tourments de ce siècle qui commence en trébuchant. Jardin refuge conçu patiemment, pendant dix ans, à partir d'un terrain vague semé de coquilles d'huîtres. C'était un projet, une construction nouvelle. L'horticulture, une découverte.
Not by Mymy, cette catégorie reste à part.
Mercredi 1er août 2007 à 22:25
Les jeunes d'aujourd'hui, après une période de troubles retrouvent leurs bonnes habitude grâce à une éducation contrôlée en tout point par leurs parents. C'est le retour des anciennes comptines, des vieux chants français, bref un retour aux traditions.
Prenons un exemple. Deux petites filles de huit ans, innocentes, magnifiques et pudiques chantent dans une petite rue. Mais soudain une voiture conduite par une personne de l'ancienne génération (plus aucun respect ces vieux) arrive sur les deux jeunes filles.
Le conducteur (donc le vieux schnok de l'ancienne génération) s'attendait à ce que les deux fillettes poussent un cri strident en se faisant gentiment écraser. Mais il ne savait pas que les règles ont changé ! La jeunesse résiste et dans ce cas llà, la jeunesse sort deux maxi tronçonneuses de leur petit sac Barbie en chantant
(attention sourire colgate)
"Si tu t'arrêtes pas ze te transse la tête"
Traduction :
"Si vous, Monsieur vieux Schnok, ne vous arrêtez pas dans les deux prochaines secondes, nous, filles civilisées et pleines de tendresse appuyerons sur le bouton marche de notre maxi tronçonneuse 3000 afin de vous arrêter et trancher d'un mouvement vif et discipliné votre tête.
Nous vous conseillons donc d'appuyer sur la pédale de frein.
Veuillez agréer nos salutations les plus distinguées."
Nous pouvons remarquer dans cet exemple que la tronçonneuse 3000 a une place importante pour la nouvelle génération.
Ainsi grâce à ce retour aux traditions, le commerce de tronçonneuse, de taille haie, de couteau électrique et enfin pour les plus traditionnalistes, la clé à molette, a grimpé depuis quelques années pour pouvoir assurer la protection de ces petites filles.
Cependant, l'utilisation des produits disponibles dans tous les commerces et pour toute la population peut-être excessive voire même totalement inappropriée.
Dans cet exemple, un choc des générations.
- Papa ! Qu'est ce que tu fais là ?! T'as pas honte ?
- ...
- Franchement, tu veux me tuer ? Ma nouvelle tronçonneuse 3000 ! Je n'ai même pas eu le temps d'égorger un ou deux malades !! Je suis déçue là, je pensais que tu m'aimais !
- ... , mais... euh.
- COUPER UN ARBRE ! PAPA ! TU N'ES PLUS MON PERE, COMMENT OSES-TU ?!!
- ... , mais reste ici ! *mode totalement à la masse*
On peut remarquer ici que le père a eu une réaction inappropriée et scandaleuse, marquant un acte totalement irresponsable.
Heureusement, la petite soeur de la jeune fille, probablement morte d'une crise cardiaque ou de honte à l'heure qu'il est, joue gentiment avec sa meilleure amie.
"- Tu me tiens, ze te tiens, par la barbichette, le premier de nous deux qui rira, ze lui transse la tête...
- se fera tronçonner la tête !
- aura une tapette... !!?
*le temps passe*
- Si tu rigoles pas, tu te feras tronçonner la tête !
- Euh... Hahahaha ?
- *tronçonnage intensif*
... J'AI GAGNE !
Après cet incident malheureux, la petite fille tronçonnée eut le culot de faire rouler sa tête jusqu'aux pieds de la maîtresse d'école. La petite fille fut mise au coin et un projet de loi a été mis en place pour l'autorisation excessive des "armes à batterie et chaînes"
Cet article écrit dans un moment de faiblesse, de stupidité, et voir même (tout dépend du point de vue) d'originalité, est là pour faire comprendre à la population que les méthodes traditionneles sont les meilleures (car une fillette sans tronçonneuse n'a pas le petit plus de l'avenir) et que pour couper un arbre, on utilise maintenant une fourchette, son ne veut pas se faire tronçonner par sa propre tronçonneuse.
Il faut remercier les chants les plus importants, tenir une tronçonneuse d'une main et la barbichette de l'autre, et qu'enfin Mymy, aussi charmante et sympathique qu'elle soit, ne doit pas rire. On tronçonne malheureusement maintenant les inspirations les plus fantastiques quand elles perdent au jeu.
C'est donc pour cette grande Mymy que j'ai écrit cet article, car on a toute une petite fille avec une tronçonneuse en soi.
Bien évidemment, Raf'.
Et cette Raf', je vais lui consacrer un article bientôt.
Mardi 31 juillet 2007 à 23:30
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Ne m'en veux pas, mais je ne pense plus à toi, jamais. A aucun moment, aucun jour. Pas une minute, pas une seconde. Je vis désormais dans ton absence, la plus totale et la plus définitive. Il me semble que tu n'es plus.
Je sais que cela est faux, aux yeaux du monde, et que tu continues à être, quelque part, dans une ville qui est peut-être ma ville, dans une rue qui pourrait être la mienne, sous le couvert d'un ciel unique et commun, mais tout cela pour moi, est une littérature. Si tu vis, c'est hors du monde, hors de ma terre, des parfums qu'elle me donne, des nuits qu'elle pose sur mes horizons bornés, des heures qu'elle égrène. Tu es un vivant qui pour moi seule es mort. Tu as rejoint des lieux où jamais je ne pourrai te suivre.
Je t'écris de l'envers de ta vie. Je t'écris de l'autre côté. Tout contre toi mais les yeux vides. Je ne sais pas si un jour, quelque chose ou quelqu'un fera que nous nous trouverons de nouveau ensemble.
Je ne sais pas non plus si je le souhaite, ni même si tu le souhaiterais.
J'ai tout mon temps. Tu as peu du tien. Le sommeil m'a quittée, ainsi que la faim, la soif, la douleur, la peine, le regret, l'envie, le désir, la joie, la tristesse, la fatigue. Je n'éprouve plus aucun sentiment, aucune passion. J'ai le sentiment d'être plus légère qu'un eplume et davantage étendue qu'un océan. Je ne rêve pas. Ou peut-être ne cessé-je de rêver. De rêver que je rêve et que je suis là où l'on ne peut jamais être tout en s'y trouvant à jamais. Je n'attends rien. Rien, vraiment.
Il y a dans le pays qui désormais est le mien comme une suspension de toute chose, un effacement des lignes, des traits et des couleurs. Je crois bien que les paysages y sont inexistants mais, paradoxalement, d'une vérité exacte et indubitable, dès que je songe à eux. Ce que je dis des paysages est vrai pour les êtres aussi, pour les visages que j'ai tant aimés, les sourires, les étreintes, les peaux caressées. Tout m'a abandonnée. Je me suis défaite de poids considérables, de chaînes lourdes que j'avais mis ma vie entière à tresser.
Parfois, parfois seulement, j'ai le sentiment qu'il me suffirait d'un rien pour revenir vers toi, et te revoir alors devant moi, te prendre de nouveau par l'épaule, t'entraîner vers le fond du jardin, là où les capucines offraient au feuillage troublé des grands saules leurs corolles de rouille, et te dire, là, assise sur le banc à demi-effondré, combien je t'aime. Je murmurerais à ton oreille les mots que je savais t'émouvoi et, approchant mes lèvres des tiennes, je te donnerais un de ces baisers qui soudaient à chaque fois nos paupières.
Oui, parfois il me semble que je suis à deux doigts de tout cela, de ce basculement à rebours.
Mais très vite, je sais qu'il n'en est rien. Je sais que ce voyage n'est plus permis.
J'habite le lieu qui contient tous les lieux et les débordes. Je suis au centre des périphéries, au périmètre des noyaux. Je suis nulle part et en dehors, dans la plus souterraine des envolées, au midi de la nuit éternelle, dans la fosse d'un jour calciné. Pour toujours.
Je sais que tu existes, mais pourtant je ne pense plus à toi, jamais. Je n'y peux rien. Je sais surtout que je n'existe plus que dans ta mémoire, et que c'est toi, et toi seul, qui écris ces lignes, dans mon absence infinie qui te fait inconsolable, et pour ma bouche close.
Pour Virginie Laillet, in memoriam.
Philippe Claudel, né en 1962 est écrivain et scénariste. De lui je connais Les petites mécaniques, et bien que n'ayant pas particulièrement apprécié, je sentais qu'il y avait quelque chose derrière. J'ai trouvé quoi ce soir. Au hasard de ces histoires de lecture. J'ai découvert en vous le tapant. Je suis complétement soufflée.
Lundi 30 juillet 2007 à 17:31
Et en fait, non, je n'ai pas envie de m'expliquer sur ces douze jours, j'ai envie de garder ça pour moi. Pour une fois. Je tiens juste à dire que sans ces Fantastiques, la vie serait vraiment trop différente pour que je puisse l'imaginer. Merci.
Je ne cherche pas à décrire ni à faire quelque chose de "bien" à votre propos, pour vous dire à quel point on a une chance incroyable et patati patata, comme j'ai pu le faire dans le passé. Passé qui n'a pas encore deux ans d'ailleurs.
(c'est le moins que l'on puisse dire). Hein ? SVP.
Lundi 30 juillet 2007 à 13:35
Même s'il le présente comme un refuge, un espace de calme idéal, aucun lieu n'est clos ; il n'y a pas de tour d'ivoire : l'écrivain manifeste sa conscience alertée. Il est à l'écoute, souvent, des violences du monde, de ses drames passés ou actuels, entend la rumeur des dernières utopies.
Mais c'est avant tout à partir de lui-même que chaque écrivain nous écrit, de son pays intérieur, de ce lieu si profond en lui qui contient tous les autres lieux, de cette contrée si intime où seule brille dans l'ombre la constellation de ses hantises.
Le livre est ainsi un voyage à travers les régions où naissent l'inspiration, le besoin de fiction, le désir d'une hisgoire qui rejoigne la nôtre.
Ministre de la Culture
et de la Communication
... En 1997, ça avait plus de gueule n'empêche.
Samedi 9 juin 2007 à 22:26
Margaux, ma chérie
Je ne sais pourquoi tu m'as choisi comme parrain . Je sais cependant pourquoi j'ai accepté tu es ma petite fille. Comme tout papy j'ai guidé tes premiers pas. Mais très vite c'est toi qui m'a guidé sur les chemins de la vie.
Tu m'as fait redécouvrir, revivre des merveilles oubliées, des émotions à partager.
En grandissant, tu m'as ouvert ton monde. Pas un monde personnel, imaginaire. Non. Un monde construit d'expériences nouvelles, enrichissantes, bâti sur le socle solide des amitiés.
Je parle ici d'amitiées au pluriel. Mais il ne s'agit nullement d'amitiés multiples, nouées et dénouées au jour le jour. Non, tu tisses des amitiés solides, vraies, à travers tes rencontres autour de tes passions.
Tu es curieuse de la vie et tu vis tes passions.
Je voudrais te dire la fierté que j'éprouve quand je vois la jeune fille que tu es devenue. Résolument extravertie, tu sais être à l'écoute des autres, être disponible et apporter l'aide demandée.
Aujourd'hui, tu renouvelles ton engagement de chrétienne. C'est un choix que tu as fait seule et qui, j'en suis certains, tu continueras d'assumer seule avec succès.
Mais tu n'es pas seule, Margaux.
Je voudrais aujourd'hui te dire que tous mes voeux t'accompagnent : que tu poursuives tes engagements, tes amitiés, tes passions ! Garde tes valeurs, ces valeurs qui feront que, quelles que soient les embuches tu puisses y puiser la force et le courage de continuer.
Ces voeux nous les formulons tous, nous tous qui t'aimons et t'accompagnons aujourd'hui par notre présence ou notre prière, en cette magnifique journée que tu nous offres.
Avec tout mon amour
Je vois Lyon, je vois Caen... Je vois Paris.
Mon grand-père sait que ce n'est pas mon "seul centre d'intêret", mais il sait aussi que c'est désormais une énorme part dans ma vie, il l'accepte et il le comprend. Comme demain il comprendra que j'ai un avis très personnel sur la religion, je crois aux hommes, pas forcément à l'Eglise. Il comprendra pourquoi même si je ne partage pas cela avec eux mes pensées seront avec eux. Et c'est pour ça que c'est mon parrain. Je voulais un homme qui soit présent dans ma vie et vers qui je puisse toujours me tourner, pour n'importe quoi. Mon grand-père est la personne au monde, unique, qui me connaît entièrement, moi et toutes mes facettes.
Et si je vous le dis à vous. Si je vous fait part de ces sentiments très personnels c'est parce que je sais et j'espère que parmis vous se trouvent de ces gens à qui je penserai énormément demain. De ces gens qui me manqueront.
J'aimerais aussi que tout ce qu'il dise soit vrai. Ou le devienne.
Et juste quand je commencais mon article.
La musique s'est mise en route.
Quant à la catégorie... Ca ne s'explique plus.
Lundi 4 juin 2007 à 18:17
C'est mon histoire.
Dimanche 20 mai 2007 à 21:45
Ironie du sort, je suis placée d'une manière telle que je vois Paris s'éloigner.
La France s'orgueillie d'avoir le train le plus rapide du monde et à ce moment précis il roule comme au ralenti. C'est énervant. Mais belle journée, sans aucun doute. On a plus qu'à attendre juillet.
Après le morceau je n'ai pas de suite retrouvé le sourire :
parce que cela fait huit mois et trois jours.
Mercredi 16 mai 2007 à 22:38
L'un fait passer à l'autre, c'est une danse infernale.
Mon rêve c'était un appartement à Lille, entre la Fac et l'IEP, près de l'école des arts.
Mon rêve c'est de vivre comme j'ai pu vivre auparavant mais avec la garantie de ne pas tout perdre.
Mon rêve reste cette pièce noire.
C'est l'arrêt ? Du changement ? Des douleurs ? Des larmes qui comprennent pourquoi elles n'arrivent pas ? Des prises de conscience après des périodes vides et dénuées d'âme ?
Je compose, j'écris, je parle et je vis. En écoutant. C'est cela même. L'essence. La matière des rêves, sans quoi ils ne sont rien. Les sons et les sensations. Les premiers sont juste les plus faciles à retrouver et à dompter.
Mon imagination débordante.
Jeudi 3 mai 2007 à 23:22
Il est édifiant de constater à quel point la confiance est
aléatoire et relative.
On peut gagner la confiance de quelqu'un très vite, comme on peut mettre des
mois, voire des années à l'obtenir.
Ou a à l'accorder. Et inversement.
Mais ce soir j'ai atteint un summum en termes de confiance. Parce que c'est un
truc que je n'ai jamais avoué en ayant autant confiance, en me confortant dans l'idée
que ça ne débordera pas.
Sensation rare, mais enivrante.En même temps je ne m'attendais pas à une telle réaction. Je
pensais qu'on allait me descendre en plein vol. Le parachute était déjà prêt à
l'emploi. Pour finir je l'ai rangé au fond de mon armoire.
« Je ne pouvais pas m'empêcher de t'imaginer à sa place en la voyant.
Sauf que toi tu l'aurais vraiment démonté Sarko. »
« Retournons à nos r….. moutons ! »
« les missions impossibles sont faites pour être rendues possibles ! »
Ca fait du bien que voulez-vous.
Et les tensions. Ptain si seulement elles avaient une vraie raison d'exister !
Merci au Monsieur qui le sait parfaitement.
Jeudi 26 avril 2007 à 19:13
Être au mois de mai.
En dessous de la tour Eiffel.
Revoir Ice, Maky, Nem.
Rencontrer Silver.
J'aime bien la photo à l'envers. Merci Nem.
Tenir jusque là.
Aller jusqu'à Tilloy.
Parler à mon père.
Convaincre le reste.
Sinon ce serait trop facile.
Jeudi 22 mars 2007 à 23:03
Vivement cet été.
J'en ai marre d'msn. J'en ai marre de ma fatigue, de ma mauvaise humeur, de mes doutes.
Au mois d'avril le concert.
Au mois de mai les jeux européens.
Au mois de mai la représentation.
Au mois de juin la confirmation.
Au mois de juin le stage.
Au mois de juin les spectacles.
Au mois de juillet les vacances.
Au mois de juillet les fantastiques.
Au mois d'août Bee.
Au mois d'août les vacances.
Et avant tout cela il y aura des bêtises, des étoiles, des rêves, des espoirs, des rires, des notes et des mots.
Des fumées aussi.
Si seulement ma vue était aussi selective que ma mémoire.
Il y aura surtout mes Eux. Qui font que même si elle nous joue de drôles de tours, on l'aime cette vie menée par obligation et non par choix. Qui font que je ne peux pas me passer de mon portable, de mes rouleaux de scotch, de mes crayons, pinceaux, marqueurs.
Qui font que je dois être la seule élève de seconde a avoir obtenu une telle note en rédaction d'anglais en casant un peu plus d'une dizaine d'extraits de paroles de chansons. (DCFC, Jack the Ripper, Snow Patrol, Lily Margot, ils y sont tous passés)
Vendredi 16 mars 2007 à 18:50
J'espère que chez vous tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Je veux vous faire découvrir les photos de *tabouret. Alias Jaja.
Samedi 3 mars 2007 à 19:05
Vendredi 2 février 2007 à 21:06
[Pour revoir cette video, demandez moi]
Mardi 31 octobre 2006 à 20:27
Je n'ai pas envie de vous souhaiter un joyeux halloween. Parce que la plupart des gens ne savent même plus ce qu'ils fêtent. Trop commercial. Horreur, noir, orange et sang. Ouaaais génial ça permet aux prétendants gothiques frustrés de s'exprimer... Au emo de se complaindre sur leurs malheurs, etc.. etc..
Je ne vois plus le charme d'Halloween, sauf que ce soir on va faire chier des gamins avec quelques mises en scènes murement réfléchies, vous aurez les vidéos si vous êtes sages.
En attendant, vous connaissez peut être, grace à moi ou pas, Distant Waves, un beau matin je me suis aperçue que son blog avait été effacée. Je lui dis donc dès le samedi soir, puisqu'il est avec nous à Lyon, et nous nous sommes mis à refaire son blog, en particulier le Css avec l'aide d'un ami à lui. Nuit mémorable. De 22h à 3h30... j'aime remplir mes nuits comme ça !! Bon bien sur cela reste du Css avec toutes les chiantises que cela peut impliquer, mais on s'est bien marré tout de même :
"Mymy.. pourquoi mon blog est devenue tout blanc avec des fleurs ??"
"C'est pas des fleurs Ice, mais surtout n'actualise pas !"
"Trop tard."
A retenir aussi quand on bosse avec un fainéant de programmeur, ne jamais oublier le dièse devant les valeurs.
Et SURTOUT : 653e00 !!! (c'est un marron ... pour ceux qui veulent regarder..)
Enfin, je vous conseille à tous, le suicide collectif, méthode fun pour finir ses jours en beautée. Après tout on a qu'une mort.