Samedi 23 février 2008 à 3:25

La préparation des concours. Miam. Une pensée émue pour Quentin, peut-être avant l'heure ? Pour l'autre aussi. Je n'aimerais pas être à leur place. La mienne me convient très bien. Un seul problème...

Un seul regard. Un seul mot. Une seule amitié. Une seule information. Parmi toutes les autres. Une fixation sur un polo vert. Une horrible confirmation se fait : nous ne jouons pas au même jeu. Pourtant le livrets de règles me semblent être identiques. Le niveau diffère légèrement. Ça doit être ça. Ça ne peut être que ça. Puisque les bonus et les malus sont les mêmes, la limite de temps aussi. Tout concorde. Ou presque. Une seule chose change : l'aspect. Et il me fout en l'air. Il faut s'élever. Mouais. J'ai un doute quant à savoir si cette évolution est réellement positive. On la considère comme telle alors pourquoi pas. Oui je vais changer, moi aussi, comme jamais, encore.

Jeudi 21 février 2008 à 22:43

Il y avait, il y a toujours d'ailleurs, quelques grains de sable dans mon paquet de chewing-gum.. C'est véridique : ils sont là comme pour prouver que j'étais bien à la mer du dimanche. Il y avait d'ailleurs un très beau jeune homme. Sauf qu'il n'est pas question de ce bel inconnu ici. Quoique... Il s'agit juste d'un autre bel inconnu auquel j'avais pensé en voyant le premier, par-dessus le marché. Que de bonnes surprises ! Je m'en remets, tout doucement. Je perds le fil de mes pensées mais ça n'est pas grave. Une écriture correcte, à l'encre noire sur une feuille quadrillée rangée à l'intérieur d'un petit classeur vert. J'aurais aimé montrer cela. Je n'étais probablement pas celle capable de le faire à ce moment là. C'est bête de s'être loupés de si peu. Si seulement je m'étais un peu retenue. C'est ça aussi quand on a pas l'habitude et qu'il nous surprend. Le bonheur peut se révéler légèrement traître. Alors qu'on veut le veut entier et dans l'instant. Je ne suis pas rancunière : c'est parfait. Par contre, avec un peu plus d'assurance j'oserais tenter dès maintenant. Ça ne servirait en toute logique à rien, vu l'absence au message "naturel". 80% de la communication est non-verbale. Voilà, ça c'est fait. Et s'il l'avait trop été, naturel ? Bof. Je n'y crois pas. Et je ne dois pas y croire. Ou bien je devrais arrêter de rêver, ce serait dommage. J'en ai marre du conditionnel. C'est se monter la tête (moi je saisis la balle au bond, il n'a qu'à m'en donner l'occasion !). Tiens, un faux espoir. Il y en aura beaucoup je suppose, accompagnés de petites déceptions. Jusqu'à la vraie, réelle et grosse, celle qui fera et fait déjà mal.

Mardi 19 février 2008 à 20:50

Je suis impatiente. Oh, je crois que j'avais oublié comment faire. Impatience. Comme je suis heureuse de croiser à nouveau ton chemin ! Je souris. Ça aussi je l'avais probablement oublié en chemin, mon sourire. Elle fut, elle sera mais n'est pas. C'est désormais faux. Je suis.

- En fait tu étais un peu une répétition générale imprévue.

- C'est un regret ?

- Cela aurait pu être un remord mais ça ne l'est pas.

- Tu sais que ça peut-être dangereux ?

- Pourquoi ?

- La répétition pourrait être meilleure que la représentation.

- J'ai pas envie de prendre le risque.

- Ah.

- Oui : j'ai annulé la représentation.

- On reste alors ?

- On reste.

Dimanche 17 février 2008 à 23:30

Je suis fatiguée. Même pour écrire je suis fatiguée. *

- Dis, tu crois que tu saurais me décrire ?

- Pourquoi faire ?

- Pour savoir.

- C'est bête.

- T'aimer c'est bête. Je le fais quand même.

- T'as raison, restons bêtes ; on est mieux comme ça.

- ... Tu ne saurais pas le faire hein ?

- Non.

- Ça me rassure.

Dimanche 17 février 2008 à 21:10

Ce fut une pause hors de sa vie, une pause sans incidence. Du moins c'était ce qui avait été convenu. Il y avait eu un problème. Quelque chose n'avait pas fonctionné. Et aujourd'hui elle se retrouve au pied du mur, sans savoir quoi faire. Elle tremble un peu d'ailleurs. Il faut agir. Agir, agir, bien plus facile à dire qu'à faire. Agir dans quel sens d'abord ? Celui du cœur ou de la raison ? Des deux chemins aucun n'est plus sûr que l'autre. Ça c'est déjà réglé : il suffira de tirer à pile ou face. Un bordel sans nom. Sa vie entière était un bordel sans nom. Même si elle a parfois l'envie et la motivation pour se mettre à ranger elle ne sait pas par où commencer. Elle se prend les pieds dans quelques morceaux de sentiments qui traînent à terre et se casse la figure en s'écrasant lourdement sur ce qui semble être les restes d'un amour propre malmené. L'orgueil. La solution viendra sûrement de lui. Mais l'orgueil de qui ? C'est l'une des nombreuses questions auxquelles elle doit apporter une réponse avant de tenter quoique ce soit. Et puis changer avant tout ça. Changer pour se donner quelques chances supplémentaires, penser se les donner, c'est bon pour l'estime de soi. Histoire d'éviter qu'elle finisse écrasée et étouffée, elle aussi. C'est lourd les sentiments, n'empêche.




Vendredi 15 février 2008 à 23:20

Frigorifiée. Elle était frigorifiée. Les couvertures n'y changeaient rien. On peut vraiment avoir froid de l'intérieur ? On peut. Elle était frigorifiée. La chair de poule, elle avait bien la chair de poule. Ses jambes, son ventre, sa poitrine, son cou, ses bras. Ses mains sont d'habitude froides, là elles étaient plus que glacées. Ses doigts en brûlaient presque. Du coup elle essayait de se réchauffer,  faisait de l'exercice, contrôlait sa respiration, repliait et tordait en tous sens son grand corps gelé. Elle sentait la chaleur comme si elle la savait là et pourtant elle ne réussissait pas à la saisir.  Le froid gagnait, et se renforçait à chaque instant, la douleur venait au fur et à mesure que les degrés celsius lui semblaient quitter la surface de sa peau. Elle se changeait, rajoutait des couches de vêtements, remuait dans la maison endormie. Elle devenait vers deux heures du matin la vie d'une baraque en sursis. Peu lui importait. Si quelqu'un s'était amusé à chercher les organismes vivants dans l'obscurité de la demeure il ne l'aurait pas trouvée. Elle en était sûre. C'était un sentiment profond et qu'elle ne pouvait éviter de croiser. Depuis quand avait elle froid à ce point ? Ça ne pouvait venir d'une seule et unique soirée, ni même d'une semaine ou d'un mois entier. Au fond d'elle même elle connaissait la réponse. La solution aussi. Mais elle n'oserait pas la formuler à haute et intelligible voix.  Elle n'osera jamais. Ni même l'écrire. Alors que c'est si bête. Que cela tient en deux mots, sept lettres. En attendant elle a froid.

Jeudi 14 février 2008 à 22:02

Il avait eu toute la journée. Elle ne s'était pas faite belle mais presque. Maintenant elle était un peu pompèt', quelques verres de champ dans le nez et un joint qui avait circulé dans un petit groupe. Constitué d'elle et d'elle-même. Ça ne faisait pas beaucoup de gens. C'était très bien comme ça. Il était trop tard. Vraiment trop tard. Non pas que la St Valentin était une date particulière à ses yeux. Pas la Saint Valentine, surtout pas la Saint Valentin. Le 14 février plutôt. Parce que cette date était tellement... Elle. Simplement et avec les emmerdes que cela impliquait elle. Demain elle allait vivre. Après-demain aussi. Il n'avait pas disparu entièrement de sa vie. Il était toujours le fond d'écran de son portable. Mais cela allait changer. Avec le reste. Qu'elle le veuille ou non. Elle ne le voulait pas. Elle ne le veut pas. Elle ne le voudrait pas. Elle ne le voudra pas. Non ! NON ! Vas-y !!! Dis-le !! C'est pas difficile pourtant ! Ça ne fait pas mal ! DIS-LE ! PUTAIN OSE !
...
Il n'avait pas osé.
De rage et de tristesse elle pleurait. La nuit dernière elle avait pleuré également. De lassitude et de tristesse. Cela revenait strictement à la même chose. Sa poitrine était juste un peu moins secouée. Son cœur par contre était tout aussi ébranlé. Voire brisé. Sûrement brisé. Il l'était.
Cela faisait longtemps que la date limite de consommation était passée. Elle s'attachait pourtant.




Jeudi 14 février 2008 à 19:22

Ma carte vitale. Et je dis bien ma carte vitale. Tout ça le fait juste penser à Sébastien. J'avais été marquée par sa mère expliquant dans sa salle à manger que de toutes manières Sébastien avait sa carte. J'avais donc au grand maximum onze ans. Je ne me moque pas des gamins de onze. J'en ai trop pleuré pour. On est bête à onze ans. On est pire après. Après on se fait mal, pour de vrai. Avant c'est ne rien faire qui blesse. Après aussi, mais autrement.

Mercredi 13 février 2008 à 23:39

Y'a des filles assez follement amoureuse pour se farcir des heures de lecture. Des heures inutiles en plus. Je tiens à le préciser. C'est censé être un message ? Youhou ! Margaux ! Au lieu d'écrire va faire quelque chose de ta vie ! Elle est construite ma vie. Faut pas croire. Si je râle souvent c'est parce que j'ai peur que la description des belles choses les gâte. Comme quoi. Décrire les sentiments, décrire les états d'esprits, les problèmes aussi, au moins ça a un intérêt. On rend les choses accessibles, on met des mots sur les emmerdes, en gros. Et les mots ensuite on en fait ce qu'on veut. Ou presque. De temps à autre je n'ai pas envie de parler. C'est compréhensible je crois. Le problème c'est que lorsque je n'ai pas envie de parler j'ai envie d'écrire. Pour en donner les raisons. En fait j'ai envie d'écrire pour tout et n'importe quoi. Je crois. Aussi. Je me répète. Je n'aime pas mon style. Qui est une absence de style. Une absence bourrée de conneries. Je peux être ampoulée comme je peux être grossière. Sans que cela soit ni un jeu ni un choix. C'est énervant. J'aimerais choisir. Pas forcément être réfléchie ou même pondérée. Juste pouvoir choisir pour faire beau. C'est pas un blog écrit avec le cœur ce blog. Encore moins écrit avec l'esprit.  C'est une boucherie en fait. C'est sanglant. Y'en a partout,ça se répand, et si certains morceaux vous donnent chaud d'autres vous donnent juste envie d'aller vomir.
Peu ragoûtant. Je sais. Ce sont des tripes.


... dire que j'avais été courageuse. Et qu'au final j'aurais aimé souhaiter une St Valentin. Malgré tout. Le pire c'est que je sais que je le ferai demain. Un garçon, une fille. Pas de jaloux. Deux amis parmi les meilleurs amis qui soient.

Mercredi 13 février 2008 à 23:03

Et s'il ne revenait pas ?

Elle n'avait plus de nouvelles. Les nouvelles n'étaient jamais vraiment arrivées. Elle les avait volées, au passage. En choisissant une veste elle avait encore pensé à lui. Il avait réussi à abandonner son gros manteau : elle pouvait donc le faire aussi. Son gros manteau noir, pas pratique mais qui tient chaud et avec lequel toutes les bêtises et toutes les frasques sont possibles.
Parlons-nous du sien à elle ou du sien à lui ? Des deux. Du sien.
Elle aimerait aimer le café. Elle aimerait vraiment, malheureusement ça ne passe pas. Elle n'arrive pas à apprécier. Elle ne comprend pas. Ce n'est pas pour dire qu'elle est d'une intelligence supérieure, cependant il faut admettre que peu nombreuses sont les choses qu'elle ne comprend pas. Même le café, si elle se penchait sur la question avec un peu d'attention elle trouverait très facilement. Elle le sait en plus. Ça ne l'intéresse pas pour l'instant : trop facile.
Pour le moment elle veut devenir futile, puérile et frivole. On ne s'y attend pas à ça. Elle s'en rendra folle avant d'abandonner. Elle veut devenir ce qu'elle déteste. Histoire de. Vivre. Expérimenter.

Les barrières n'ont jamais existées dans son esprit, juge, jurés, victime, accusée, coupable, témoin, avocat. Elle est tout.
Et elle le sait, par dessus le marché.

Mercredi 13 février 2008 à 22:18

J'ai cherché son style. Mais pour finir j'en suis arrivée au truc très, vraiment, très cliché. Le Jazz. C'est le Jazz qui lui va le mieux. Ça ne s'invente pas. Le Jazz au moins c'est lui, vraiment lui, pas de la composition. J'ai encore le scanner de son dessin. Il y avait sa main au bout du critérium, et une autre main, celle qui tenait la gomme. Reliées toutes deux à des bras appartenant à le même personne. A lui quoi. Il avait réfléchi. Il s'était posé. Sur une table, contre un mur, accroupi, la feuille sur ses genoux. Aucune idée. Il s'était posé. Pas de composition. Lui d'un bout à l'autre. Il avait dessiné, fignolé, colorié, scanné, disséqué à l'aide d'une batterie de logicielle dans le seul but de revenir au plus près du dessin original. Ensuite il avait bâti l'écrin, il avait décidé des couleurs, fait les couleurs, mis en place le tout. Ces trois mots dessinés et non pas écrits étaient lui. BlueBird Absolutely jazz. Ce mec était un dessin. Et tous les autres.

Mercredi 13 février 2008 à 13:22

Dans un peu moins d'une heure notre train partira. Tu sais, notre train. Celui que nous devions prendre ensemble. Peut-être le prendrai-je seule. Peut-être. Je ne suis pas encore décidée. C'est bizarre ce que tu as réussi à me faire. Je n'ai normalement aucun problème pour décider. Mais là je bloque. Il y a des hypothèses qui se battent dans ma tête. C'est agaçant. Demain il n'y a pas de St Valentin. Demain c'est un anniversaire. Je vois encore tous ces moments passés ensemble. Ces moments où tes paroles et tes promesses sonnaient correctement, où elles avaient un accent de sincérité qui me chavirait le cœur. Maintenant je ne sais plus. J'ai toujours le cœur chaviré mais je crois que j'attrape le mal de mer. Ça arrive à plein de gens. Plein de gens. Et comme ces gens là nous avions décidé de ne pas l'être. On ne peut pas avoir bon à chaque fois. Une fois pourtant cela aurait été bien. Si tu venais, là, maintenant, tout de suite, j'aurais la force d'arrêter, de dire non une dernière fois. Tu ne viens pas là, maintenant, tout de suite. Je n'aurai sans doute jamais la force de te dire non pour la dernière fois. Au final c'est mieux ainsi. J'ai trop souvent appris à dire non.

Fiction ; si demain il y a bien un anniversaire il y a aussi la St Valentin...

Mardi 12 février 2008 à 18:53

Elle avait du mal à ranger les boîtes. Du mal à ne pas oublier de les ranger. A croire que les boîtes n'étaient pas ses amies. Ou, au contraire, qu'elles l'étaient tellement qu'elle voulait toujours pouvoir les voir étalées sur le linoléum de sa chambre. Selon les jours. Elle vivait. C'est important de le savoir. Elle vivait. Youpi tralala boum. En l'occurrence elle lisait, elle buvait et de temps à autres,et entre deux livres ou deux documents elle s'installait à son ordinateur pour fumer une blonde, légère. Peut-être était-ce plus pour le geste, pour cette mécanique destructrice, que pour le goût. Il n'y a pas de grands doutes à avoir là-dessus. Quand le briquet faisait des siennes ou qu'il était perdu, quand le paquet de cigarettes était vide, elle mangeait. Elle n'en était pas malade. Pas physiquement. Mais la nourriture était elle aussi un bon moyen de se détruire à petits feux. Ahaha. Référence. Tout dans la tête en réalité. La nourriture ou les cigarettes, oui. Les paquets de cigarettes étaient souvent vides. A vrai dire il n'y en avait plus qu'un seul. Et cela allait faire cinq mois que la dernière clope avait été fumée. A la base ça n'était rien d'autre qu'une boîte. Elle aussi. Aurions-nous été capables de résumer son existence aux boîtes ? Oh, oui, nous l'aurions été. Elle ne ferait pas une excellente matriochka. Elle savait pas s'emboîter. Il est même probable qu'elle ne connaissait pas ce mot. Elle se voulait difforme et avait fini par s'en persuader. De temps à autres. C'était une blague. La permanence occupait son esprit, la continuité. De temps à autres cela aurait été trop faiblard. Lire était une bonne alternative. Une possibilité d'échapper au reste. Sauf que, encore plus souvent que toujours, elle mangeait en lisant.

 

Lundi 11 février 2008 à 23:30

C'était fini. Attendre encore était de la stupidité. La stupidité peut parfois soulager. C'est probablement ce qu'il faut croire pour s'en tirer. Des dizaines de nuits étaient tombées depuis, des dizaines de jours s'étaient écoulés, sans saveur. Pour elle seule comptait cette sensation qu'elle avait au creux du ventre et qui partait à la base de sa cuisse. Cheminement étrange mais elle avait connu plus déroutant. Pourtant, même parmi eux il était atypique. Bien sûr il avait ce charme, cette petite étincelle qui la faisait s'intéresser à un homme plutôt à un autre. Ce qui lui avait semblé très dérangeant c'est qu'elle n'avait visiblement pas été la seule à percevoir cet éclat dans le fond de ses yeux. Au fil des jours cependant elle s'était rassurée : ce que voyaient et voulaient voir les autres n'était qu'une facette d'un reflet fort complexe, une partie certes un peu plus brillante, mais qu'il avait décidé de faire luire en son âme et conscience. Par amour du jeu. Un amour du jeu qui l'avait brisée de nombreuses fois. Elle avait continué. Elle ne savait faire que cela. Ou du moins elle n'avait jamais fait autre chose. C'était pour elle une seconde nature. La recherche du bonheur auprès d'individus qui ne le cherchent pas vraiment, qui le rendent inaccessible par leur complexité. Au final elle ne différait pas de ces hommes qui l'attiraient. En reconnaissant cette attirance et en lui laissant libre cours elle ne faisait que s'incluer dans un processus semblable aux leurs. Sa complexité à elle était les leurs. Ces obstacles inexplicables et surtout inextricables qu'elles plaçaient sur la route. Sans quoi cela aurait été moins drôle. Le divertissement ultime restait alors de savoir qu'elle jouait et qu'eux aussi, que lui aussi, dans chaque cas, sauf qu'ils ne jouaient ni ensemble ni à un jeu identique. Sans quoi cela aurait été moins drôle : ils l'auraient vraiment trouvé, le bonheur.


Edition : ajouté derrière parce que je ne m'étais pas rendue compte que dix articles passaient si vite. Et parce que je trouve ce morceau particulièrement magnifique. D'ailleurs je suis à la recherche de posters. Mogwai, Explosions in the Sky ou Death Cab For Cutie. Autorock de Mogwai donc.




Lundi 11 février 2008 à 19:11

C'est changer aussi. Encore une fois. Se trouver trop à l'étroit dans son propre corps et le repousser. L'adapter, tirer sur la peau, allonger les os, les rétrécir à certains endroits. C'est un peu douloureux. Il faut souffrir pour être belle. Et la vraie beauté est intérieure. Ce qui fait d'autant plus mal. C'est meubler les jours avec des sourires et des rayons de soleil. Les trouver vides malgré tout et courir après le temps perdu, courir après le temps d'aujourd'hui, courir après le temps d'avant. Il faudrait que cela reste dans le domaine du rêve. Que la séparation soit bien nette entre les rêves et la réalité. Ou au contraire que cette frontière puisse disparaître. Envolée. Comme souvent c'est la demi-mesure qui me heurte. De plein fouet. Une fois, deux fois, trois fois... Sans cesse en fait. Alors je change. C'est de la chirurgie réparatrice. J'en profite pour essayer de modifier le reflet qu'il y a dans le miroir. Ainsi viendra peut-être le jour où la demi-mesure même ne me reconnaîtra plus et passera à quelqu'un d'autre. En attendant je fais ces efforts inconscients. Ça s'étire et ça craque, les chairs se déchirent aussi facilement que des rubans de fête. On met derrière ou à la place de la colle et de la résine de pin. Là où il faut cette force incommensurable et extérieure, et là où il faut l'essence et l'instinct.

Lundi 11 février 2008 à 14:38

J'aime pas avoir l'air malade. Mais tu l'es pourtant. Oui, et ça n'est pas parce que je le suis que dois être obligée de le paraître. Paraître n'irait donc pas de paire avec être ? Si. Enfin non. Sans distinction entre l'être et le paraître il n'y aurait pas de jeu, il n'y aurait pas de diplomatie, de finesse, il n'y aurait pas d'acteurs. Il n'y aurait pas de menteurs. Alors tu vois bien que c'est impossible. Et pourquoi donc ? Parce que sans ça le monde ne serait plus le même. Peut-être serait-il meilleur. Je préfère m'abstenir. Trop de déconvenues. Ou la peur d'avoir une bonne surprise. On parle encore du monde là ? Je ne pense pas. Moi non plus. Sinon... Tu sais, ta sœur je m'en fiche royalement. Elle pourrait avoir 35 ans que bon. Je sais. Ça ne pourrait pas être ton cas ? Sûrement que si. Et alors ? Je suis en train de chercher celui que je suis. T'as raison, trouve vite. S'il est celui qu'il paraît on va avoir un problème.

Dimanche 10 février 2008 à 22:07

Bien sûr elle était glacée. A force de voir tous ces gens autour d'elle disparaître elle ne pouvait être que glacée. Elle avait essayé de les retenir, et essayait encore. Mais il fallait reconnaître que ces efforts étaient jusqu'à présent restés vains. S'inquiéter, toujours s'inquiéter, l'inquiétude était devenue pour elle une seconde nature. Il fallait s'inquiéter pour les autres, ou pour soi, voir pour les deux à la fois. Elle ne se voyait pas réussir. Qui alors pouvait réussir pour elle ? Le constat n'était pas rassurant : personne. Il n'y avait personne. Elle restait seule. Normal puisque son entourage était parti, emportant avec lui ses derniers sentiments. Elle était glacée. Et le pire c'est qu'elle ne s'en rendait pas compte.


Samedi 9 février 2008 à 22:08

Personne ne me l'avait jamais dit "Tu peux pleurer devant moi tu sais".
Sauf que ce jour là ils y étaient . Même ceux que je n'avais pas attendu. Ceux qui étaient là au quotidien, ou presque. Les amis d'avant, les amis d'alors, les amis de maintenant. Lui n'y était pas, il m'a expliqué cette année qu'il n'y était pas allé parce qu'il ne l'avait pas vraiment connu. Et j'avais été étonnament soulagée de l'apprendre. Il n'était pas des hypocrites, des distributeurs automatiques de réconfort. Pas par pitié. Non. Ce jour là il y avait les sourires. La voiture de Lucie avec Simon et Thomas, Adeline je crois aussi, bizarrement je ne me souviens pas d'elle ce jour là, mais elle est dans ma tête pour tout le reste, il y avait les Tonneaux qui m'avaient invitée à rejoindre les rangs de la famille. Je n'avais pas osé de suite. Petite cousine. Que j'en ai pleuré entre toutes de n'être que la petite cousine. Il y avait Lucie qui est venue me prendre par la main au milieu de la cérémonie, pour que je rejoigne les élèves, les amis, derrière le chœur. Il y avait Thibault qui était en larmes, et mes larmes avec les siennes, et nos mains brûlantes ,humide, nous nous pleurions dessus, avec cette chaleur. Oui cette chaleur. M'en déchirer la gorge. Laisser les doigts glisser le long du bois tiède de ces gens qui l'aimaient. Déposer les fleurs. Je ne me souviens plus de l'ordre. Faire une haine d'honneur, toucher les autres, juste un geste à la place des paroles qui ne pouvaient pas sortir, se faire entraîner dans la procession par la petite dernière en larmes et qui m'avait choisie, moi. S'en dégager alors qu'ils amènent le cercueil dans la voiture. Et les bras de Thomas. Les bras de Thomas à qui j'ai seulement pu dire merci, bien après. Les bras comme ceux de tous. Il m'a dit que j'avais serré fort. Je pouvais pleurer. Je ne sais plus oublier. Je ne veux plus oublier. Qu'ils restent. Qu'il reste. A jamais. Ses bras.

Mercredi 6 février 2008 à 21:09

Je m'accroche, je m'accroche.

Et partout où je retrouve cette couleur je m'accroche. Pourquoi l'écrire à l'encre verte sur une feuille blanche contre la vitre d'un bus qui va trop vite ? Pour ne pas l'écrire en bleu je suppose. J'ai mal aux bras. A force de m'accrocher ? Non ! Ce ne sont pas les bras qui me permettent de m'accrocher. Ce sont les pensées. A chaque fois j'oublie pourtant. J'oublie de les mettre en avant, j'oublie de les exprimer. J'oublie de les faire passer. Les yeux sont le miroir de l'âme. C'est ça. Mon oeil j'ai envie de dire. Comme ma professeure de français qui développait sur un poème de Baudelaire une thèse selon laquelle les yeux ne savent pas mentir. Ils peuvent manquer à l'appel par contre, j'en suis la preuve vivante. Je pense qu'ils peuvent mentir également. Mais bref, là n'est pas la question. Pourquoi mes pupilles sont-elles paniquées ? Je sais ce qu'il y a à dire, et bien. Quand j'y repense je ne peux m'empêcher de trouver cette incapacité stupide. C'est de pire en pire. Je fais tant d'efforts pour m'accrocher que j'oublie quel en est l'enjeu. Devenir paranoïaque ? Pourquoi pas. Je le suis déjà d'une certaine manière. Je garde juste assez de jugeote pour m'apercevoir que je n'ai pas à l'être. Et que même si je pouvais l'être (et non si j'avais à l'être : on est obligé de rien ) je ne supporterais de le devenir véritablement. En théorie je n'ai jamais supporté ça. Viendra le moment de lier théorie et pratique. Je croise les doigts.

Mercredi 6 février 2008 à 19:10

Ramasse une pièce à terre.
Je ne pouvais pas faire mieux. Mais je crois que ça ne suffira pas. Les vacances arrivent à grands pas et je sens que je vais les accueillir avec soulagement. Il y aura probablement un manque mais je tiendrai bien le coup : ce manque là me laissera le temps nécessaire pour préparer le terrain. Je suis pourtant une fervente partisane de l'improvisation, cependant certains choses méritent qu'on leur accorde toute notre attention ainsi que beaucoup de temps. De toutes manières si on ne s'y résoud pas elles prennent ce dont elles ont besoin sans nous consulter au préalable. C'est peut-être ça la véritable autonomie.

J'aimerais enlever le "peut-être" et commencer avant de finir.

Si ça marche je n'oublierais pas de faire bipper cette fois-ci.

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