Mardi 11 mars 2008 à 21:32

C'est seulement une fois que je serai dans tes bras à toi que j'oublierai comment faire. Alors ça peut rester une excuse pendant pas mal de temps encore. Tu me manques. Même quand tu es là tu me manques. Parce que tu es là sans l'être. Et j'ai dans mes souvenirs un goût d'inachevé. De pas commencé en fait. En attendant il n'y a rien de nouveau, il n'y a rien de beau. Si j'avais vraiment du répondre j'aurais dit quelque chose de pitoyable. Pitoyable parce que je suis faible. Aimer rend faible. Surtout lorsqu'on aime plus qu'on ne l'est en retour. Peut-être pas assez franche et directe. Peut-être. Trop, au contraire. Alors je ne dis rien. J'élude. Je tente d'être froide et distante. Je suis froide et distante. Mais pas comme il le faudrait. Je réponds finalement. Dans ma tête je te réponds. Ce que j'avais voulu répondre. Je suis ma pensée. C'est pour ça que mes messages arrivent beaucoup plus tard. Je passe par des sentiers tortueux en pensant t'éviter et au final j'arrive toujours au même endroit. Tous les chemins mènent à Rome. Pourtant j'aimerais trouver ton panneau, un itinéraire à peu près sûr. Qui me changerait des ponts de cordes.

Mardi 11 mars 2008 à 15:28

Ce qu'elle ignorait c'est qu'alors qu'elle s'éloignait, mes yeux se posèrent sur les longs cheveux noirs qui pendaient dans son dos et dès lors, que je le veuille ou non, je l'avais déjà pardonnée. Un peu comme dans un rêve. Sauf que dans un de mes rêves je n'aurais pas cette pensée pour une fille. Encore moins pour cette fille. Il y aurait des luttes et des disputes.  Au pire, c'est moi qui suis en train de partir. Non, je vois son manteau beige, ses cheveux, pas son visage, mais je le connais. Elle est de celles que je ne peux pas haïr. Parce que j'aime trop leur place. Parce que je les devine. Je les sais avant même qu'elles ne soient. Alors je ne peux pas les haïr. J'ai déjà du mal à haïr les gens de manière générale. Mais elles je ne peux que les aimer. Ironie du sort... Salope.

Dimanche 9 mars 2008 à 12:47

Et ces chansons de Cabrel quand je t'avais dans la peau
Cette mille et unième rituelle que j'écrivais dans ton dos
Lorsqu' enfin passait le soir, quand nos histoires se couchaient tard
Je pouvais voir que ton monde n'était pas aussi noir
Que ton monde n'était pas aussi beau

Les envies d'ailleurs, des foudres qui n'avaient pas d'heure
Commun peu mortel de deux anges ayant perdu leurs ailes
Se souvenant avec faiblesse d'un passé fait de promesses
Pauvres fous créateurs dont les œuvres n'avaient plus de valeurs
Au milieu des autres, tombés d'une chaise comme d'un ciel

Samedi 8 mars 2008 à 21:45

C'était peut-être ça la banalité : n'avoir qu'une seule envie, mais une vraie, une grande... Celle de m'endormir dans ses bras. S'y réveiller c'est moins important. Le mieux reste de s'y endormir. Quoique, s'y réveiller c'est un moyen de réaliser. Et de ne pas en faire une déception. De ne pas en faire un artifice de mon auto-persuasion. C'est juste avoir cette envie qui me fait me lever chaque matin, qui parfois me met debout en me faisant sauter de mon lit à pieds joints. Un sourire sur les lèvres. Un sourire sur mes lèvres. Un sourire sur les siennes. Avoir oublié tous les moments de doute ? Avoir oublié l'attente ? Non. S'en souvenir, y repenser encore, parfois, et me dire que c'est loin derrière nous cette vie là. Si c'est ça la banalité je suis d'accord. Pour ça aussi je saute à pieds joints. Le paysage qui défile et mes yeux qui ne le voient pas, je suis plus loin. Je suis devant. Ou derrière. Devant de ma vie. Derrière dans le défilement des secondes. Défilez vite mes chéries, je veux en voir d'autres. Je veux trembler pour les bonnes raisons. Je veux avoir des crampes à force de sourire. Je veux me dépenser en rires et en chants. Je veux, je veux. A croire que je ne pense à ça. Et bien oui, c'est vrai. Mais c'est faux également. Je ne veux pas vraiment. J'ai hâte. L'histoire se répète. Pourrait-on dire, pourrait-on croire. Si vous le voulez. Il y a toujours, au fond, des peurs et des obstacles, internes ou externes. Sinon ce serait trop simple. Comme si cela pouvait être trop simple. Tout faire pour ne rien perdre. Tout faire pour tout. Tout faire pour rien. Pour une parole, pour une chanson, pour un moment, un soleil, un ciel. Une trouvaille qui nous excite et nous effraie sans que nous sachions pourquoi. L'inconnu. Sa splendeur terrifiante. Je n'en ai jamais eu peur. J'ai longtemps craint qu'il ne vienne pas au contraire. Être un paradoxe. Vivre un paradoxe. Le vivre correctement. Par envie. Non. Le mot "envie" ne me plaît pas. Il y en a bien un autre... Mais on l'utilise à tort et à travers. Je ne sais pas. J'hésite. Je doute. Ah ! C'est justement ce qu'il faut éviter de faire, par envie. Par amour.

Samedi 8 mars 2008 à 21:09

J'aime pas ces soirs où les gens ne sont pas sur msn. Où je n'ai pas de crédit sur mon portable. Ces soirs où je suis sans nouvelle. Parce que moi j'en ai des choses à dire. J'en ai des choses à écrire. Des choses à crier même. C'est comme ça que les gens tiennent le coup et je ne fais pas exception à la règle. J'aimerais avoir des explications. J'aimerais avoir des certitudes. J'aimerais pouvoir me dire "voilà de quoi demain sera fait". J'aimerais sourire et frissonner de froid à cause du bonheur. J'ai lu ça il n'y a pas longtemps. Mes frissons sont bien là pour prouver que j'ai froid, pas pour prouver que je suis heureuse. J'aimerais rire. J'aimerais remplacer ce "souvenir vieux et blessant" par d'autres, des souvenirs qui me feraient avancer. Une semaine de présentation ne suffit pas. Surtout quand elle a lieu avant mon plus grand cataclysme. C'est après, maintenant encore, que tout est à reconstruire. J'aimerais comprendre. J'aimerais pouvoir faire comprendre. J'aimerais entendre des mots qui réinsèreraient les condors dans les Andes de mon bas-ventre. J'aimerais être ailleurs. Où ? Là où ta réponse sera la même que la mienne.

Samedi 8 mars 2008 à 20:06

C'était bête. Tellement bête qu'elle avait vachement envie d'y croire. Comme si elle, elle quoi, elle pouvait vivre ça. Elle y avait laissé des mois, et des milliers de plumes, avec pour seul bénéfices des désillusions de plus en plus douloureuses. Maintenant qu'elle y était elle avait du mal à y croire. Hey les gars ! Elle est planquée où la caméra cachée ?? Non mais sérieusement maintenant faut arrêter ! Heureusement, il y a toujours quelques belles emmerdes à côté pour lui dire que oui, c'est bien la réalité. Pourtant elle n'y croit pas, pas totalement. Le doute. Le manque de confiance. Serait peut-être "trop" beau. Elle ne le mériterait pas. Parce que c'est comme ça, depuis toujours. Et si justement il était temps de changer les choses ? Pourquoi pas. Et puis, pourquoi d'ailleurs ? Pourquoi maintenant ? Le temps n'est pas un ami sur lequel elle peut compter. Elle s'en méfie. Elle se méfie aussi de lui. Elle se méfie avant tout d'elle-même. A force d'aimer des mensonges, à force de s'en créer de nouveaux, lorsque l'un d'eux rejoint la réalité elle a du mal à s'en persuader.

Est-ce que ce cadeau est vraiment (fait) pour elle ?

Vendredi 7 mars 2008 à 19:07

"On ne s'inquiète que pour les gens qu'on aime."

Elle pensait pouvoir devenir une autre. Une qu'il ne saurait reconnaître tout en l'aimant déjà. Elle avait raison. Elle s'était coupée les cheveux. Volontairement, très courts. Encore plus courts qu'auparavant. La seule comparaison possible était avec cette coupe d'un certain été. Et si elle réveillait le souvenir sans pour autant l'incarner ? C'était ça l'idée. Et puis elle avait maigri, énormément maigri. Involontairement. Elle avait facilement perdu dix kilos, et en deux ou trois mois. Sans faire de ravage cet amaigrissement l'avait changée radicalement. Son physique lui ressemblait désormais. Forte mais nerveuse. Résistante mais d'apparence fragile (lorsqu'elle le voulait). Extraordinaire mais discrète (quand il le fallait). Le corps avait suivi l'esprit sans qu'on lui demande quoique ce soit. Comme si un matin au réveil elle était devenue... Elle-même peut-être. Cela l'arrangeait bien. A partir de là sa marge de manœuvre se trouvait considérablement augmentée. Pile ce qu'il fallait.
Un matin elle avait pris le bus, le train, le métro, le bus et elle était arrivée. Sans sonner. Elle était restée devant la maison toute la journée. Un jean, sa chemise à lui et elle à l'intérieur. La maison vivait. Elle voyait les gens s'agiter. Sortir parfois. Leurs regards pouvaient croiser les siens. Le sien aussi. Il l'avait fixée. Ça avait marché. Aussitôt elle avait tourné les talons et était partie. Fin du premier acte.

(Et oui, j'y étais)


Jeudi 6 mars 2008 à 13:38

"Tu me rejoins sur le parking ?"

Avant j'aurais sauté de joie. Hier j'ai laissé couler. Aujourd'hui je dis "Ok." et je rejoins ce foutu parking. C'est fini. J'ai choisi. Simplement parce que c'était celle occasion, à ce moment là. Pourquoi ? Parce que pourquoi pas. Désormais cela me suffit : je suis partie. Fallait répondre. Et puis non. Fallait y croire. J'ai déjà assez de mal à me supporter moi-même. Alors j'arrête. Je m'occupe d'abord de moi. Croire juste dans ce cas précis à l'égoïsme efficace. Tellement que j'accepte d'être. D'être quoi ? Avec. C'est déjà ça. Je n'ai pas choisi. Mais j'ai quand même avancé.

Article ayant dix jours.

Mercredi 5 mars 2008 à 15:57

How do you fancy a few days by the sea ?
Have you ever thought of going abroad ?

Assuming this to be true... What will happen ? And what if the situation doesn't improve ? Won't it be a weight off your mind ? In a word, I think you really missed your opportunity there. I wish you hadn't promised it for tomorrow ! You ought to have waited ! You needn't have told me ! I'm afraid. I'm not sure all the problemes will be settled soon. This would lead to too many sacrifices. So they say. They're still figthing. And we are waiting. When will you become conscious of the absurdity of what we're doing ? Such things shouldn't happen. It has always frightened me. I still remember the moment when you took me in your arms. Don't let me forget it. And I have your last words in my mind. To put it buntly it's really hard, us. I don't know. I say things and few seconds after I say others... Believe me. I'm lost. No wonder it hurts. Who could have imagined that ? Except me ?
On second thoughts, it doesn't matter ! It's all the same for me. This doesn't concern us.
We are stronger.

Mardi 4 mars 2008 à 16:30

"Margaux tu as oublié de vivre cette après-midi là : tu as préféré dormir. Comme si l'on pouvait vraiment vivre de nuit. Et maintenant tu es ennuyée. Tant pis. On y va. Tu vas chanter. Tu as raison : tu la trouveras charmante. Mais tu ne verras pas celle dont je t'ai parlé. Pas dans sept ans. Sept ans, ça ne marche pas pour tout. je vais t'attendre."

Lundi 3 mars 2008 à 19:29

J'aurais pu te montrer cette partie de moi si nous en avions eu le temps et l'occasion. Cette différence, qui, si elle n'est pas fondamentale, peut tout de même compter pour beaucoup. J'aurais pu te montrer la fille qui danse sous la pluie dans les rues de Lille, qui traîne des heures dans les boutiques ésotériques, qui se calme dans des bars marocains discrets et peu connus. Cette fille qui passe son temps à sourire et à s'asseoir dans l'herbe qu'il pleuve ou qu'il vente, parce qu'elle est du Nord, il ne faut pas l'oublier et que le soleil se fait plus rare. Cette fille qui joue de la guitare, dessine avec des enfants, les maquille parfois, souvent se fait d'énormes taches de peinture sur un vieux sarouel. Cette fille en couleurs, aux langues et aux origines inconnues qu'on va chercher dans un été de gitane. Cette fille différente des tenues noires, différentes des connaissances, différentes des grands projets, différente de l'ambition, différente dans ces jeux, cette fille différente et dont l'indifférence à tous les sujets qui font l'autre est impressionnante. Cette fille, ces filles, qui cohabitent dans un même corps sans jamais se rencontrer. Je suis déçue au final de savoir que tu n'as pas connu cette fille, celle au feu de la St Jean, aux feux tout court, aux cordes et aux rubans, je crois que tu l'aurais aimé aussi, peut-être plus facilement que l'autre d'ailleurs.

Samedi 1er mars 2008 à 22:30

- Mademoiselle ?

 - Oui ?

- Elle s'était finie comment ton histoire ?

- Oh, ils ont vécu heureux et eurent beaucoup de cartes adhérents (clubs SNCF).

- Alors c'était bien !

- Tu sais, les cartes on les a mais on ne les joue pas forcément.

- Comme une pioche ?

- Comme une pioche.

- Et tu aimerais tomber sur qui ?

- Le cavalier.

- C'est pas aux échecs ça ?

- Si, justement.

[Le Fou Sinon Rien]

Vendredi 29 février 2008 à 19:23

- Tu vois ce sourire ? Celui que je viens de te mettre ?

- Je vois pas mais je le sens... Merci.

- Déjà tu dis pas merci. Tu vas le garder. C'est ça l'important. Et si tu le perds, ou si pire on te le fait perdre et bien je m'énerve.

- Je crois que je vais enfin te voir énerver alors.

- Tu ne peux pas le faire exprès : ça ne compte pas.

- Oh, je ne compte pas le faire exprès. C'est juste que quand tu vas partir, c'est à dire dans quelques minutes et bien moi je vais reprendre mes cours, on se croisera peut-être encore une fois cette après-midi et puis ce soir tout va repartir comme avant.

- T'as qu'à pas y aller.

- Je fais comment pour ne pas aller dans ma tête ?

- Tu restes avec moi.

- ... Ok.

- Merde alors !

- Quoi ? C'était encore de l'humour ?!

- Non, c'est pas ça. Mais je crois que tu viens d'apprendre à ne pas toujours dire non.

- Comme quoi.

Jeudi 28 février 2008 à 21:35

Un douche. Mon royaume pour une douche, brûlante. Ou un bain tiède puis froid. Au choix. Non, une douche. Ailleurs. C'est surtout ailleurs qui m'importe. Je veux partir. Dire oui. Toujours oui ? Jusqu'à ce que ça me tombe sur le coin du nez. Ça m'apprendra. Au moins j'en aurais profité un peu. Je dis oui. Et j'appelle.

Mercredi 27 février 2008 à 21:57

"J''espérais t'avoir cru quand tu disais qu'un jour on fuirait vers le Nord, comme deux amants perdus qui n'ont peur de rien puisqu'il croient encore..."

C'est beau l'espoir. Ca fait longtemps maintenant que tu n'es plus là. Et j'ai toujours un vide. Je ne sais s'il se situe dans mon coeur, dans ma tête, dans ma poitrine ou dans mon bas ventre. Probablement tout à la fois. Le tableau a été effacé de nombreuses fois depuis ton départ. Mais j'ai encore l'impression de distinguer une petite croix dessinée à la craie bleue dans le coin supérieur droit. Où est passé notre temps à nous ? Le plaisir de se mettre à courir en ville. Pour rien. Avec mes talons hauts. Avec mes chaussures plates. A pieds nus même. Mais ça n'était pas en ville. Le macadam brûlant sous mes pieds, les chaussures à la main et la course folle vers le problème à résoudre. Ça n'a aucun rapport. Je m'emmêle. C'est ça aussi le fil des souvenirs, et le tien semble me conduire partout à la fois. Tu m'emmènes. A Paris. Course sur la pluie. Au collège, course en robe des années folles. A Lille, course sur les pavés. Chez toi. Course simplement. A nous. Crampe, chute et disqualification.

[Je ne parlerai plus de course. Image suivante.]

Mardi 26 février 2008 à 21:30

Naturelle. Ton jean, ton maillot rouge et un gros gilet noir. Le plus étrange c'était de te voir sans tes bijoux. Sans les bijoux c'était déjà autre chose. Sans les émotions portées sur ta chair. Tu es redevenue belle. Belle comme avant. N'écoute pas les gens. Ils t'ont fait toutes les marques que tu avais sur la peau et dans le coeur. Tu es belle. Comme avant. Les deux yeux grands ouverts, et les traits neutres. L'instant figé. Mon Dieu oui, tu es belle. Comme avant. Et si je ne t'avais pas connu alors j'aurais voulu te connaître. Mais la voilà la chance de ma vie : je te connaissais. Et je suis passé à travers. Je peux à nouveau te regarder droit dans les yeux et te dire que tu es belle. Démarque toi des autres, deviens les autres si ça te chante, mais je t'en supplie laisse-moi voir ça. Comme avant. Encore, je suis arrivé après le plus gros de la tempête. Ton univers je ne l'ai pas connu. Pourtant tu l'as encore, et il ne cesse de s'agrandir. Te verrai-je un jour telle que tu étais avant mon arrivée ? Avant la leur surtout. Ils m'ont gâché une chance de te voir. Pas plus belle. De te voir. Autrement encore. Chaque découverte me bouleverse, chaque découverte m'élève un peu plus. J'aurais aimé. Si un jour, peut-être, est-ce que je te reconnaîtrais seulement ?

Je ne crois pas. Ils furent celle que je suis.

Lundi 25 février 2008 à 22:47

Virage à 180°. Toute une vie bouleversée. Les habitudes, le train train... Par une seule décision. Un simple choix. "Oui" ou "non". C'est terriblement simple. Terriblement.
Moi je ne me souviens plus. Moi j'oublie au fur et à mesure. Et je ferme les yeux. Comme ça je peux continuer et courir vers le mur sans avoir peur du choc. Les personnes qui me manquent ne sont pas les "bonnes". Pas celles auxquelles les on aurait pu s'attendre. Les lamentations sont surprenantes quand je vois d'où elles viennent. Leur bouches qui s'agitent me font rire. La mienne reste close. Il ne faut pas se désoler pour moi. J'ai désappris. Demain est un autre jour. Qui ne ressemblera a aucun autre. Les comparaisons seront impossibles. Normal : j'ai perdu le reste. Enfin, perdu. Je l'ai abandonné en forêt pour être honnête. Quant à la forêt j'y ai mis le feu. Aux grands maux les grands remèdes. Ca brûle encore. Demain j'y retourne, sans combinaison ni armure. Juste une grande angoisse dans la poitrine. Elle reviendra avec le reste. Il va falloir faire semblant de ne pas le reconnaître.

Dimanche 24 février 2008 à 22:43

C'est plus simple en anglais.
C'est toujours plus simple en anglais.
Ma vie serait peut-être plus simple en anglais.

J'en sais rien à vrai dire. On verra ça, plus tard. Comme on pourrait très bien ne pas le voir. Tu m'en poses aussi toi des questions à la con. Dix-huit, dix-neuf, vingt ans, j'ai oublié qu'elle était la différence.S'il y en a eu une un jour. Ce dont je doute. Toi. Toujours présent. Toujours absent. Je ne t'ai rien demandé à la base. Mais je suis une incapable sans toi. C'est pas de ma faute. Ça n'est pas de la tienne non plus. Y'a pas de coupable. Peut-être parce qu'il n'y a pas de crime. Cela reste à voir.

Ne plus penser. Mon coeur tu es un beau salaud.

Samedi 23 février 2008 à 22:43

Il est quatre heures du matin. Les aiguilles du réveil posé sur le bureau ont beaucoup avancées, elle le sait au bruit. Si elle lève le volet elle verra que la nuit est déjà plus claire. Elle ne lève pas le volet. Elle sort. Comme ça, pour se poser au milieu du jardin, encore très humide. C'est l'été. Pas de vent. C'est vivant le vent. L'herbe ne bouge pas. Bientôt un soleil orange prendra place à la gauche de son horizon, derrière les arbres du voisin, au delà de la plaine et de la forêt. La rosée tombe sur ses épaules. Elle ne la dérange plus, cela avait été un peu dérangeant, au début, ce froid suivi de la montée de la température. Mais depuis le temps elle a oublié. Son esprit n'est pas vraiment dans cette aurore. Il est avant, dans un passé, dans un choc et une blessure. Voilà pourquoi elle ses sensations se font moins fortes. Est-ce un rêve ? Est-ce un souvenir ? Simplement le présent... C'est ce qu'il y avait de plus terrible. Elle veut crier sa douleur à cette lumière qui se fera éclatante pour tous, sauf pour elle. Elle souffre en silence. Ce soleil est traître. Il illumine les autres d'un halo qu'elle voit heureux alors que son monde, le monde n'est qu'une violence et qu'un bruit. Dès maintenant. Il faut qu'elle arrête. Il faut qu'elle devienne cette lumière. Pour elle, juste pour elle. Se lever non plus pour souffrir. Pour vivre peut-être. Ça ne doit pas être si mal. Déjà pour savoir ce que ça fait.

Même si cela lui coûte.

Samedi 23 février 2008 à 22:02

Plus j'y pense plus j'ai peur. De le faire. De ne pas le faire. De laisser couler. De trop en faire. De ne rien faire. La peur. La vraie peur. Celle que je ne connais pas souvent. "Le courage c'est de faire ce qui est juste." bien dit. Le problème est de trouver ce qui est juste, c'est ça qui m'effraie. Alors le courage n'existe plus ? Non. Pfiiu, aux oubliettes. La question ne se pose même pas en fait. D'après eux. Et je me rends folle en la posant malgré tout.
Ce chemin là, retrousser ses manches et oser plus haut que ses rêves et sens envie, c'est l'évidence. Pas chez moi. Il y a certaines heures de sommeil qui valent tellement plus de quinze euros. J'ai un parfum en tête et une sensation sur ma peau. Ce serait plus simple sans.

C'est toujours quand je m'endors en pensant à un problème précis que je rêve d'un autre qui pourrait rendre la situation encore plus épineuse. C'est inéluctable. De ces soirs où je hais mon mode de fonctionnement, j'en testais un autre depuis quelques jours, qui me faisait sourire, rire, chanter... J'étais bien. Je faisais ce que j'aimais faire, sans pression aucune, et du coup je le faisais bien, j'en étais contente et je pense que je pouvais rendre les gens un peu plus heureux aussi... Le sujet n'est pas là. Le sujet n'est plus là. Je suis plus belle quand je suis grave. Je n'aime vraiment pas la demi-mesure mais je suis tellement éclatée que je peux être que ça. C'est fort et fragile comme assemblage. L'amalgame de milliers de morceaux de couleur, collés à la colle extra forte, ça n'est pas blanc, ça n'est pas noir pour autant. Pour trouver cela beau il ne faut regarder qu'une facette à la fois. Faudrait que je me recycle en tant que diamant, histoire que l'aspect général soit lui aussi présentable. C'est trop ambitieux. Je ne peux pas être tout mais je ne suis pas rien et  ça ne me convient pas. Et puis j'ai pas l'artisan à portée de la main.

Je reviens à la situation actuelle où je ne me sortirais jamais de ces mots. Je ne m'en suis jamais sortie en même temps. Je parle de quoi ? De mon avenir ? De mon coeur ? Des mes idées ? De l'ensemble probablement. De ma vie, y'a des chances. Il n'est pas si facile de vivre. Surtout quand on ne sait pas pour quoi, ni pour qui. Pour moi. Ouais. Solution de facilité encore, je présume.

<< Page précédente | 11 | 12 | 13 | 14 | 15 | 16 | 17 | 18 | 19 | 20 | Page suivante >>

Créer un podcast