Vendredi 21 décembre 2007 à 6:35

Il n'y avait aucun article posté depuis 5h37, je me suis dit qu'il fallait changer cela.

J'ai de l'avance, pas beaucoup mais c'est déjà ça, je ne crache pas dessus. Je me demande juste si je vais la garder longtemps et si elle est seulement suffisante pour me laisser espérer un petit quelque chose. Les choses se passent bien : les manoeuvres fonctionnent sans problème et les surprises restent bonnes. A partir de ce soir il n'y aura plus qu'à attendre, c'est la partie du "plan" que j'aime le moins, et ça n'étonne personne.
Depuis quelques jours je trouve des bulles d'auto-satisfaction, dispersée ici et là, et si elles éclatent assez vite elles suffisent cependant à me persuader que ce que je fais est pour le moment bien fait. C'est déjà ça de gagné, les résultats eux ne se feront plus tarder très longtemps. Du moins je l'espère. Et si je dois me casser la gueule, je me casserai la gueule, point barre.
Je l'ai déjà cru une fois et je me suis relevée si vite que j'ignore désormais si j'ai vraiment mis les genoux à terre. Mettons que oui : c'est bon pour le moral de savoir que je peux repartir à cette vitesse-là.

Jeudi 20 décembre 2007 à 18:27

Tu sais quoi ?
Bien sûr que non tu ne sais pas, c'est logique. Alors je te le dis : j'aimerais te voir rire, et t'entendre surtout. Pas le petit sourire habituel ni le rire étouffé presque forcé qui n'éclate pas correctement. Non j'aimerais un rire clair et fort. Comme celui que j'ai retrouvé, un vieux rire qui date d'une époque révolue mais pourtant pas si lointaine. Il n'y a pas de raison. Et je suis butée dans mon genre, alors oui je te ferai rire. S'il faut pour que cela devienne une résolution ou un objectif prioritaire et bien ça le deviendra.

Je présume que ça non plus, je ne devais pas le dire...

Lundi 17 décembre 2007 à 22:05

J'ai aidé un homme qui avait eu un accident ce soir. Quatre tonneaux, la voiture complétement défoncée et par miracle ce jeune homme n'avait rien. Un miracle avec l'aide des airbags mais un miracle tout de même. Je pense que je me souviendrai toujours de cette masse de fer plantée au beau milieu du champ, lui debout au milieu n'arrivant pas à sortir, le tronc dépassant de ce qui avait été fenêtre passager avant. On a retrouvé sa sacoche, son portable, sa copine était en pleurs au téléphone et lui il avait du sang plein les mains. Seulement aux mains. Il était perturbé mais il a passé pas mal de temps à nous remercier ; beaucoup sont passés sans s'arrêter. Sur le sol de la voiture, le sol ou le plafond, une photo de lui et de son amie, intacte la photo. Je pense qu'il l'a longtemps regardée avant d'essayer de se sortir de là. Il faisait froid sur champ gelé. Mais nous avions chaud au coeur, parce que cet homme qu'on ne connaissait pas était en vie et qu'on était en train de l'aider. On a retourné la voiture à trois hommes dont moi et puis les policiers sont arrivés. Nous sommes tous repartis et il y a peu de chance que nous nous revoyions un jour. C'est passé désormais. Et nous serons les seuls à nous rappeler.

Et oui j'ai des journées décidément très remplies.

Jeudi 13 décembre 2007 à 11:18

"Next summer"

Mauvaise pioche. Tu gagnes le droit de passer, quand j'aurais un nouveau moment de faiblesse. Sinon cela aurait pu être Noël. C'est con hein, t'as donné la mauvaise période. En fait c'est surtout pour moi que c'est con mais chut.
Tu t'en sors à peu près parce que tu as dit au revoir correctement. C'était limite pourtant. Quoique. Malgré ce que je peux en dire tu dépasses allégrement les limites alors.
Bon voyage surtout, travaille bien.

Jeudi 13 décembre 2007 à 11:15

Je ne veux pas travailler, je ne veux pas déjeuner, je veux seulement l'oublier et puis je fume...

Un nouveau carnet, un nouveau coup de blues, une nouvelle encre noire.
Elle ne comprend pas comment elle en est arrivée là, à nouveau. Son écharpe ne sent plus cigarette mais au contraire une odeur confuse et agréable mêlant le traîne de plus parfums. Haut de gamme les parfums. Très hauts dans sa gamme.

Mardi 11 décembre 2007 à 23:14

J'aurais pu te montrer cette partie de moi si nous en avions eu le temps et l'occasion. Cette différence, qui, si elle n'est pas fondamentale, peut tout de même compter pour beaucoup. J'aurais pu te montrer la fille qui danse sous la pluie dans les rues de Lille, qui traîne des heures dans les boutiques ésotériques, qui se calme dans des bars marocains discrets et peu connus. Cette fille qui passe son temps à sourire et à s'asseoir dans l'herbe qu'il pleuve ou qu'il vente, parce qu'elle est du Nord, il ne faut pas l'oublier et que le soleil se fait plus rare. Cette fille qui joue de la guitare, dessine avec des enfants, les maquille parfois, souvent se fait d'énormes taches de peinture sur un vieux sarouel. Cette fille en couleurs, aux langues et aux origines inconnues qu'on va chercher dans un été de gitane. Cette fille différente des tenues noires, différentes des connaissances, différentes des grands projets, différente de l'ambition, différente dans ces jeux, cette fille différente et dont l'indifférence à tous les sujets qui font l'autre est impressionnante. Cette fille, ces filles, qui cohabitent dans un même corps sans jamais se rencontrer. Je suis déçue au final de savoir que tu n'as pas connu cette fille, celle au feu de la St Jean, aux feux tout court, aux cordes et aux rubans, je crois que tu l'aurais aimé aussi, peut-être plus facilement que l'autre d'ailleurs.



Je crois qu'elles sont différentes. Je ne suis pas sûre hein, mais je crois.

Lundi 10 décembre 2007 à 21:27

- Trace la ligne. N'hésite pas, le dessin ne va pas te mordre. Tu te bats comme une tigresse et tu as peur de simples lignes. Désolé mais c'est le genre de chose qui me fait rire. Voilà, c'était pas bien compliqué ! Tu vois de quelle manière ça casse ta couleur ? Ok, super. C'est parfait.
Maintenant tu me passes la gomme et tu regardes comment il faut vraiment faire.

...

- Salaud.

- Mais moi aussi je t'aime.

Jeudi 6 décembre 2007 à 21:02

Être complètement paumée et ne plus savoir quoi penser. Tousser. Sentir mes paupières se faire de plus en plus lourde. Avoir beaucoup de choses à dire et trop peu de mots pour les exprimer, trop peu de moments pour en profiter, trop d'amour propre dans l'air pour pouvoir dérider ces personnes que j'aimerais voir sourire. Vouloir remercier Pierre pour ce sourire et ne pas savoir comment faire. Être reconnaissante de ces quelques secondes prises. Chercher des musiciens. Le voir derrière son piano. Le voir derrière son micro. Lui envoyer un message. Parler anglais. Écouter Mademoiselle K. Être habillée en violet. Avoir mal au bras. Virevolter. Attendre sous la pluie. Songer à te souhaiter "merde". Ne pas pouvoir. Ne pas te croiser. Ne pas te parler. Trois mots aujourd'hui ? M'énerver contre les maths. M'énerver contre elle, contre ses manières, contre ses familliarités. Être jalouse ? Peut-être. Être amoureuse. Ignorer de qui. Tousser et dormir encore. 

Lundi 3 décembre 2007 à 21:40

Tu vois, je nous avais fait un bel article. Nous et la politicologie, par exemple. Mais le serveur a décidé d'être capricieux juste à ce moment là. C'est pas de chance.

Il caillait dans ce coin de cour, et le vent n'arrangeait rien, bien au contraire. La soirée s'annonçait agitée et le niveau d'alerte tempête atteignait trois sur une échelle de trois. Pourtant c'était le cadet de leurs soucis. La priorité c'était de retrouver le chemin de la salle des fêtes, puis de faire ce chemin, sous une pluie battante. Cela aurait été moins drôle autrement. Si seulement vous aviez pu les voir, ces deux grands gamins collés l'un à l'autre sous les vestiges d'un préau, tentant tant bien que mal de se préserver de l'eau, du vent, de garder la carte (qu'ils examinaient attentivement) en mains et de préserver le clavier et la guitare des intempéries. Ah ça, les petits vieux de cette bourgade flamande en parleront dans longtemps encore.
De tout ça ils s'en fichent, ils en rient, l'important c'est qu'ils soient ensemble, enfin, après tout ce temps passé à s'attendre. Et avoir froid au mains n'est que très secondaire puisqu'il y en quatre, de mains.

[Pour Martijn]



Lundi 3 décembre 2007 à 21:07

C'est gentil d'avoir fait un effort pour moi, tu sais, j'en ferais bien moi de la "politicologie" ou "politik", comme tu veux.

Il caillait dans ce coin de cour et le vent n'arrangeait rien, bien au contraire. La région était en alerte tempête niveau trois et c'est une soirée violente qui s'annonçait. Mais ça c'était le cadet de leurs soucis. Il fallait d'abord retrouver le chemin de la salle des fêtes, chemin qu'ils allaient devoir faire à pied sous une pluie battante. Vraiment la fin d'après-midi risquait d'être folklorique. Si seulement vous aviez pu les voir, ces deux grands gamins perdus dans une bourgade flamande, avec une guitare sur le dos pour la fille et un clavier pour le jeune homme... Les petits vieux du coin en parleront dans longtemps encore. Pour l'instant ils ne s'ennuient pas et se protègent comme ils le peuvent de la pluie, en dessous des restes d'un préau, la carte a tendance à s'envoler mais ils en rient. Le plus important pour eux c'est d'être là, après tant de temps. Il fait même bon avoir froid aux mains : il y en a quatre, de mains.

Pour Martijn

Dimanche 25 novembre 2007 à 15:06

Nous nous étions croisés, simplement en traversant la rue et du coup nous avons marché ensemble. J'ai failli lui demander comment il allait mais je n'ai pas osé ; la peur d'être déplacée, de dépasser la ligne. Quel soulagement lorsqu'il m'a lui même invitée à quitter cette foutue place. Oui, non, oui, la théorie, la pratique, le reste... "Bonne chance". Merci, au pluriel encore. Satané pluriel à nouveau. Et puis par sms  une invitation, une autre, au singulier cette fois-ci.

Vendredi 23 novembre 2007 à 17:59

Je le trouve d'un culot insensé. Il ose encore se demander qui est derrière tout ça, qui veille sur lui, dans l'ombre, comme un ange silencieux.
Je suis partie sans laisser de traces : j'ai effacé derrière moi les preuves de mon passage, j'ai trouvé les personnes qui étaient capables de me remplacer et je les ai établies, mieux que moi-même.
La boucle est bouclée je présume. Ce qui me fait sourire c'est que de celles et ceux choisis pour remplir les vides que j'allais causer, aucun n'a été capable de cumuler deux de mes anciennes attributions. C'est peut-être en cela que je n'étais pas ordinaire. Et c'est ce qui aujourd'hui va faire leur force, tant mieux.

Mercredi 21 novembre 2007 à 20:19

Une seule chose peut éteindre cette ombre, la lumière qui l'a allumée.

Rien à dire. Tout est si bien résumé en une phrase.

~ Avant j'allais parmis la foule pressée, la suivant ou non selon l'humeur du jour, je respirais le même air, je buvais la même eau tout en étant ailleurs. Aujourd'hui je suis arrêtée au beau milieu, je suis une acalmie dans cette masse compacte d'humains qui vont et viennent, l'îlot perdu et sans nom qui voit l'océan dans ses états les plus secrets, sans en parler et sans le ressentir. ~

Mardi 20 novembre 2007 à 14:35

Soudain une question me tombe dessus, unique et implacable : faut-il en rire ou en pleurer ? Comique ou tragique ? C'est gros quand même comme question, la réponse devrait être rapide, simple à trouver, évidente.
Sauf que voilà le problème : elle ne l'est pas. J'ai l'esprit embrumé et il me semble qu'on a coupé le courant ; plus de lumière pour moi.
Alors je tatônne, je ne suis pas rassurée et je marche avec précautions. Trouver un moyen de me sortir de là, plus facile à dire qu'à faire.
Ca ne coûte rien d'essayer je présume, juste un peu d'amour propre. Juste.

Lundi 19 novembre 2007 à 19:09

Je savais que cette fille était impitoyable, et c'est bien pour ça que cela me touche. Si elle avait été une pleurnicharde pleine de compassion, crédule et incapable de distinguer le vrai du faux, les choses auraient été très différentes. Mais elle n'est pas ainsi. Cette fille était un roc, une montagne à laquelle peu osaient s'attaquer. Et je fais partie de ces quelques inconscients. Du combat naît le respect. Pas de l'admiration, elle peut-être basée sur l'envie, la jalousie, et cela gâche ce qu'il y a à gâcher.
Je n'ai pas peur pour elle, je n'ai pas peur pour moi, j'ai peur pour les filles de notre espèce. Cette étape est la première vers la déchéance et j'avoue que j'aimerais être la seule naufragée. C'est de l'égoïsme, ou pas. Qu'elle continue, qu'elle réussisse à rester imprenable. Ce que je le souhaite. Enfin, l'important c'est ce qu'elle souhaite elle.

C'est à elle que je ressemble le plus.

Samedi 17 novembre 2007 à 18:43

Ca me donnait seulement envie de rire. Comme si j'étais incapable de franchir cette barrière. Je ne voulais froisser personne, il n'était pas question de remettre quoique ce soit en cause. Après tout, personne ne peut m'empêcher de rire. Vraiment personne. Rire, m'esclaffer, en avoir mal au ventre.
Se protéger de moi... Et puis quoi encore ?!? Je n'ai jamais voulu lui faire de mal. Je ne lui ai jamais fait de mal. Eclater de rire à nouveau. Rallumer une cigarette et penser aux nombreuses nuits que j'avais passés en pensant à lui. Aux nombreuses mauvaises nuits. Moi j'ai besoin d'une barrière, d'une grille, d'un mur, haut le mur.

Vendredi 16 novembre 2007 à 11:29

Un paquet de lettres. Un simple paquet de lettre. Mais n'est-ce pas déjà beaucoup ? Tout dépend des lettres, bien sûr cela s'entend. Je commence déjà à faire une fixation sur ces lettres. Savoir sur quel papier elles ont été écrites, avec quel stylo, une encre de quelle couleur, quelle en est l'écriture ? Quel en est le fond ? Je crois que seule la main ne m'intéresse guère. Ce sont les propos qui importent. Avec la forme. Le parfum, aussi, peut-être. Pourquoi suis-je intéressée par ces futiles détails ? Je connais bien la réponse : pour savoir si je suis de celles qui peuvent en envoyer. C'était le genre de chose à ne pas me dire je crois. Et en même temps je suis ravie qu'on m'en considère comme digne. Il en faut parfois peu. Et souvent ce peu là ne me suffit pas.

Jeudi 15 novembre 2007 à 11:18

Ils commencent à me taper sur le système : Marie, Thomas, Clémence... Je les vois, je le croise sans cesse. Dans un couloir, dans une rue, à travers la vitrine d'une boutique. Tout cela vire à l'obsession. Des notes, ici et là, des sourires et des regards, quise perdent, s'envolent, s'oublient. Alors que pourtant ils sont là ! Très proches, se démarquant des autres, sans jamais se fondre dans un quelconque groupe, parlant haut et riant fort. En fait je crois que j'ai peur, peur qu'ils partent et qu'ils vivent sans moi. Qu'après avoir détruit mes illusions ils m'abandonnent au milieu des ruines d'une histoire que je voulais commencer avant l'heure. 
Il n'y a pas de mode d'emploi, alors je compose avec cette boule dans le ventre, cette crainte de gâcher ce qui pourrait être un bel avenir.

Qu'ils me croisent à nouveau, sans plus jamais me reconnaître.

Mardi 13 novembre 2007 à 23:00

Ils me soutiennent tous mordicus que je suis libre... Libre de quoi ? Libre de voir ma vie se foutre en l'air toute seule ? Je passe mon tour, prenez ma place, je vous en prie c'est un plaisir. Savoir l'exprimer n'apporte pas grand chose.
Rien à dire. Une série de mots, de suites, sans ordre et sans conséquence. J'en ai marre de ce pluriel qui me ronge de l'intérieur. Les sourires doivent se multiplier pour exister réellement alors qu'il suffit d'un seul soupir. Tant pis. Mon seul but est désormais de les faire sourire, tous, le mien viendra bien avec. Ou pas.

Il m'avait manqué. C'était un immense soulagement de le voir à nouveau traverser la rue, transi de froid malgré son manteau noir, une cigarette à la bouche. La vie reprenait ses droits, il fallait la suivre ou rester en arrière. Le froid est mordant et mon épaule s'engourdie. Je ne ralentis pas. Marche ou crève.

Vendredi 9 novembre 2007 à 21:01

Et c'est con mais j'avais envie de rire. Probablement parce que je n'avais aucune raison de le faire. Je suis comme ça. A croire que je suis une adoratrice de l'esprit de contradiction.  Pourquoi pas. L'impression bizarre d'avoir fait un pas en avant, alors qu'on aurait presque pu dire que j'étais en trani de régresser. Esprit de contradiction toujours.
Je n'aime pas les scandales sans compter que les gens trouvent toujours le moyen de vous rappeler les les votres, tôt ou tard. Souvent beaucoup trop tôt d'ailleurs.
Mes yeux pleurent, le vent, la fatigue, mais en aucun cas la tristesse. Les cheveux ébouriffés et les muscles douleureux par une fausse bataille comme nous en avons le secret. J'en ai marre aussi des secrets à vrai dire.
Un écran de fumée et une nuit juste assez courte pour me donner envie de l'oublier.
Bienvenue, chère routine.

<< Page précédente | 15 | 16 | 17 | 18 | 19 | 20 | 21 | 22 | 23 | 24 | Page suivante >>

Créer un podcast