Dimanche 2 septembre 2007 à 17:54


 C'est étrange de se dire que les conseils et les anecdotes n'étaient que des leurres. Faut-il nécéssairement tromper les gens pour les garder auprès de cela ? Il ne le croit pas. Et attend toujours sa réponse. La peur au ventre.
Ce qu'il ignore c'est qu'elle voit, comme il ne verra jamais. Elle se demande quand elle pourra le lui dire : ses actes étaient vains, totalement vains. Son choix était arrêté depuis longtemps. Ca n'était qu'une comédie, et parfois elle savait que ses paroles sonnaient faux. Mais tellement aveuglé parce qu'il désirait, par son but, il n'avait pas pris la peine de s'en rendre compte.
Le seul indice qui lui restait c'était cet arrière-goût d'amertume qui claquait contre son coeur quand elle esquivait l'avenir. Comment aurait-il pu s'en douter ?
Ce soir ses mains tremblent et l'air de la pièce est glacial. Lui brûle et se sent sombrer peu à peu.
Une lettre. Quelques phrases au stylo noir sur du papier blanc.
C'était peut-être son bonheur qui était en jeu. Il ne pourra pas le reconnaître puisqu'il s'est obstiné à fermer les yeux.


Merci !
N.B.S.F.N.

Samedi 1er septembre 2007 à 23:40

Je vais partir me coucher. Dans mon lit qui ne ressemble pas à grand chose ; du blanc, du bleu, du rose.
Ils ne restent que des éléments, sans aucun souci d'harmonie. Après tout, le lit, on s'en fout.
Du moins, moi je m'en fous. Je sais que je vais attraper en vitesse une longueur de tissu suffisante pour me rouler dedans. Point barre./
En fait, si je m'en fous, c'est peut-être que je n'en veux pas de ce lit là. J'aimerais chaque soir être ailleurs et du coup j'essaye de faire abstraction pour laisser mon imagination reconstruire selon mes envies, selon mes images fugaces. Des souvenirs sensitifs, des morceaux de perceptions pour toujours en revenir au même problème : l'absurdité de ma démarche.
Au lieu de me voir déjà dans mon lit, je prends mon portable, ou je double clique sur son pseudo et vlang, un grand "I love you" dans sa gueule. Après je m'enfuis en courant, ou pas.
Rien ne sort. C'est quoi cette trouille bleue qui s'est emparée de moi ces dernières années ? Avant ma réaction aurait été tellement... Différente. J'ai changé à ce point ? Je savais que j'en crèverais à petits feux de ce mec. Je le savais. Cinq ans après il me pourrit encore la vie parce que je ne l'ai pas laissé la rendre belle. Putain de merde. Et ce n'est même pas lui que je regrette le plus.
Je continue de scier la branche sur laquelle je suis assise. Sauf que moi, pour faire original j'ai au préalable installé une cuve d'acide en dessous. Histoire de faire bonne mesure.

Vendredi 31 août 2007 à 18:04

La chambre a été vidée. Dans les cartons s'entassent les 17 ans d'une vie bien remplie. Des petits mots à la mode durant l'année de 5ème aux longues lettres reçues d' un peu partout en France cette année. Les cartes postales et les correspondances prennent à elles seules deux bons gros cartons.
Y'a les albums, les cds gravés et toutes mes paroles imprimées, retravaillées, tordues au possible, ayant été pliées et dépliées des centaines de fois. Un carton supplémentaire.
La première histoire, celle des deux jumeaux, tous les textes qui restent là à traîner, la pochette noire, les nouvelles, les ébauches de romans, le roman... 3 cartons encore.
Les livres, les contes et les Bds, les histoires vraies, les documentaires, les dossiers, les vieux cours, les vieux jours. Rajoutons cinq cartons.
Les babioles diverses et variées, des cartes aux posters accrochés aux murs en passant par les encens et les bougies. Deux cartons.
Les fringues les brics et les brocs, j'ai arrêté de compter.

C'est que vivre ça prend de la place, au final.



Jeudi 30 août 2007 à 22:18

En fait je pense qu'échouer m'aurait soulagée. C'est vrai, j'aurais aimé craquer, être incapable de tenir une séance entière. Ou même si c'est un peu moins glorieux, ne plus pouvoir supporter le rythme de travail, le train de vie. Être devenue trop "pépère" pour cette vie là. Oui. Ca aurait peut-être été une source de réconfort. Je ne peux pas savoir. Parce que ça s'est excellemment bien passé. Je savais tout faire, encore, toujours. Je n'ai pas régressé. Je n'ai pas stagné. J'ai continué à progresser. Avec ce moral qui se trouve être une arme à double tranchant. Cette analyse qui se retourne contre moi.

Je suis restée la meilleure. Pour une fois à bas la modestie.


....

Elle fait aussi partie de cette morale qu'il me faudrait oublier. Pire, je dois la saccager.

Jeudi 30 août 2007 à 18:37

Je reprendres de suite mes habitudes. Ensuite, bonnes ou mauvaises, c'est à vous de voir.

Ca m'avait fait un choc de le voir porter ce sweat que j'avais même oublié. Son sweat en réalité. Je crois me souvenir qu'Il l'avait oublié à la maison. Et par la force des choses je l'avais gardé, précieusement.
Comme presque à chaque fois, il s'est trouvé un adulte pour se mêler. Un transfert dans cette histoire, de mon armoire à celle de mon frère. Cela faisait bien trois ans. Oh oui, au moins. Le voir porter ce simple sweat bordeau, cette inscription, et cette odeur que je crois percevoir encore... J'ai cru tomber à la renverse.

Samedi 25 août 2007 à 22:04

J'ai la tête dans un étau de fer. Les mots défilent devant mes yeux sans que je puisse les comprendre. Alors qu'une odeur d'étrange s'élève dans la pièce mes sens se mettent en alerte. Mais ils ne peuvent pas m'arrêter, ce qui les électrise un peu plus encore.
Je me lève en vitesse pour retourner sur mes pas. Et une seule question me vient à l'esprit : où suis-je  ?
Cette vie que j'ai cru construire devant moi toutes ces années durant, où m'a-t-elle menée pour finir ?
Là. Dans ce couloir. Devant cette porte. Que je n'aurai sans doute jamais le courage d'ouvrir.
Je t'aimais pourtant. Tu le sais, je t'aimais. Mais ça ne suffit plus de nos jours. Enfin, pas de nos jours, avec nous surtout. Je t'aimais. Et je le répète, comme si cette phrase était ma seule échappatoire. Je le répète que je t'aimais, je le crie, je le hurle. Rien, n'y personne, ne me répondra plus. Rien, n'y personne, ne m'a jamais répondu.

Vendredi 24 août 2007 à 10:38

Une enveloppe arrachée qui finit à la corbeille. Il y a une dizaine de tentes entreposées dans le garage et qui n'attendent que les campeurs, un rayon de soleil aussi, si ça n'est pas trop en demander. On ne voit pas beaucoup d'étoiles ces derniers temps, j'espère que cela va s'arranger pour les veillées : je déteste lire la déception sur leur visage, tant de mauvais souvenirs reviennent alors à la charge.
Avec un peu de chance nous pourrons allumer un feu de camp, et faire des chamallows, pourquoi pas. Ceux grillés grâce à une bougie ont le même goût, mais le charme n'est pas égal.
Il faut sourire, pour les enfants, les petits et les plus grands. L'important peut être le paraître, ça ne change rien aux faits : on sait ce qu'on a vraiment en nous. Il faut faire avec.
Je suis allée rechercher l'enveloppe dans la corbeille, j'ai récupéré la lettre et l'ai rangée dans une jolie boîte, désormais posée sur la grande armoire de ma chambre.
On ne brise pas aussi facilement des sourires pareils.



Mercredi 22 août 2007 à 21:22

Je ne vois plus trop quoi faire. Et les choses semblent bloquées là où elles en sont actuellement. Je ne m'en réjouis pas, au contraire.
Je n'ai pas non plus envie de suivre le mouvement, si seulement je pouvais dire non et rester là, prête à voir le monde bouger, m'entraînant par la même occasion . Mais ça n'est pas ce qu'on attend, ça n'est pas ce que j'attends, de moi. Désormais j'arrive à écouter sa musique, alors que je m'accorde sur son statut, sur son idéal. Qui sait, il va peut-être même réussir à me faire travailler.
Si l'ambition est un moteur, à n'en pas douter ils sont mes carburants. Et oui, je l'avoue, je l'assume et je le revendique : je suis un véhicule hybride.

Mardi 21 août 2007 à 20:50

Ce que j'ai pour toi c'est une infinie tendresse. Et je crois bien que cela ira plus loin.

Et cela avait été bizarre d'aller nager ainsi, sans toi. Je me surprenais à te chercher et dans ces moments là j'avais envie de me claquer, je peux te jurer que cela me démangeait.
C'est vrai quoi, tu étais à 290 kms de là, probablement en train de travailler et au lieu de le reconnaître et de passer à autre chose je t'imaginais avec nous, avec moi surtout.
J'amasse les souvenirs et les dictionnaires d'anglais dans un coin de mon bureau, espérant chaque jour que j'aurais bientôt besoin de monter quatre à quatre les escaliers pour venir les chercher.
Une page au hasard : "good morals = les bonnes moeurs". Ah c'est à ressortir.

"Là maintenant je ferme mes yeux, et peux tu m'en dire la couleur ??"

Une minute. Tu crois vraiment que je serais capable de ne pas avoir remarqué la couleur de tes yeux ? Ou de l'avoir oubliée ? J'ai même réussi à voir tes lentilles de contact. Amateur. Je ne m'en détache pas de tes yeux bleus.
Il ne reste que ça. Un bloc-notes, un peu d'encre sur un bureau.

Un verre d'eau gazeuse garçon, s'il vous plaît.

Lundi 20 août 2007 à 23:34

Ma liberté à moi avait un goût de folie, ou d'enfermement. C'est peut-être contradictoire mais c'est comme ça. Il fallait se plonger dans un monde, quitte à ne plus jamais en sortir. Au final, c'est ça qui est drôle, j'ai trouvé une sortie, mais pas du bon côté. Pourtant je l'ai prise. Parce qu'elle est venue comme ça, comme un coup de sang, un coup de folie en réalité, je ne me souviens même plus exactement.
Par contre je sais que mille fois j'ai eu la possibilité de revenier en arrière, de repartir, et je ne l'ai pas fait.  Peut-être que pour la dernière je voulais réserver une dernière surprise. Mais je crains n'avoir pas surpris grand monde. Ce sont là les risques du métier. Quel métier ? Cela reste à voir.
Je n'ai pas envie de sombrer d'autres gens, il m'a fallu du temps pour aboutir à cela. L'indifférence est une force que je puise quand un recoin que je pensais pas trouver en moi. Cela risque de craquer, ou pas. Et je ne souhaite à personne d'être à mes côtés lorsque ce moment viendra. Voilà.
J'ai peur de, par un mécanisme dont l'ironie me fait hurler de rire, faire subir ce que je me suis fait subir. Parce que, oui, franchement, c'était bien plus moi que lui. Et ça il faut en avoir conscience.

Lundi 20 août 2007 à 13:56

Et moi qui croyais tout cela derrière moi... J'ai été naïve je crois. J'ai toujours en tête une photo en noir et blanc que je retrouve partout depuis que je l'ai enlevée du mur qui se trouve au-dessus de mon lit. Comme quoi. Alors que la pluie tombe doucement mon coeur se charge de mélancolie et j'entends de l'autre côté de la maison un poste qui tourne encore. Je pourrais croire que cela fait une éternité que le disque passe et repasse, tant la musique est ancrée en moi.
Voilà, ça recommence, et je reste immobile dans ma pièce, à écouter et à fermer les yeux. Un kaléidoscope de photos qui n'ont jamais été prises...

Dimanche 19 août 2007 à 18:30

Le funambule est revenu. Mes yeux restent rivés à lui et je ne sais m'en détacher. C'est comme si nous étions liés, s'il tombe je tombe encore plus bas.
Bête mais déconcertant. Sous l'apparence se cachent les vérités. Ou pas. Il n'y a parfois rien à découvrir et ça la plupart des gens le refusent et veulent fouiller encore.
Excusez-moi de ne pas avoir d'excuse ? C'est tellement hypocrite.
Moi je vais juste rester là à le voir marcher d'un bout à l'autre de cette corde tendue dans le vide. Ça me ferait trop mal de bouger, de vivre par ailleurs.
Du moins je le crois. Est-ce un rêve ? Ou suis-je déjà en phase de réveil ?
Donnez moi une nouvelle dose d'anesthésiant... S'il vous plaît.


Dimanche 19 août 2007 à 15:17


Il pouvait passer des nuits à travailler, et être en vacances ne l'arrêtait pas. Dessin, code, démarchage, tout était bon pour aider son projet à aboutir, rien ne semblait pouvoir le détourner de ses objectifs. Et comme il se connaissait, comme il connaissait la nature humaine et savait qu'il ne pourrait pas tenir ce rythme là durant deux mois il avait même prévu de partir quelques jours avec son frère et une petite dizaine d'amis pour son anniversaire. C'était comme une récréation obligatoire. Vraiment tout était parfaitement organisé. Et l'autre semaine qu'il devait passer loin de ses outils de travail il avait prévu de la passer à dessiner, à préparer la trame de son projet et à rédiger les lettres qui convenaient, à la plage, en visite, cela n'avait guère d'importance.
Seulement voilà, ce qu'il n'avait pas prévu c'est que le soir de son arrivée son frère aurait envie de jouer au football. Ce qu'il n'avait pas non plus prévu c'est que ses parents voudraient sortir en amoureux et que donc il n'aurait d'autre choix que d'accompagner son frère et sa soeur sur le mini-plateau de sport dont le camping était pourvu.
Comme l'histoire est bien partie pour échapper à son contrôle, c'est ce qu'elle va faire, parce que sur ce plateau il y avait une fille.
La semaine de récréation obligatoire s'était transformée en une longue semaine où elle lui avait manquée.
Un mois après ce soir où la sortie de ses parents avait tout chamboulé, il se surprendrait à arrêter son travail en flash. Parce qu'il se connaît, parce qu' il connaît la nature humaine, il voit qu'il est en train de tomber amoureux. Pour lui parler, à elle.


Samedi 18 août 2007 à 22:37

C'est ouvrir mon authentique et chéri WordPad tout en fumant une cigarette et en buvant un verre avec Coldplay en fond sonore.
Ce serait pas trop mal si toutes mes soirées se résumaient à ça je trouve. Sans oublier quelques lettres, dont une particulièrement, entièrement en anglais et préparée des mois à l'avance. Oui j'aime bien faire ce genre de choses qui n'ont pas vraiment de sens. Je n'écouterais pas ce morceau en boucle parce que le but du jeu, malgré les apparences, n'est pas de finir complètement démoralisée ou pire, en pleurs.
Je ne comprends pas ces gens qui assènent à tout bout de champ que pleurer soulage. Au contraire, pour moi ouvrir les valves c'est prendre le risque de ne plus savoir les fermer.
Et merde. Il est où mon portable ? Ne croyez pas que j'attends un appel, rien de plus faux. Cela relève du domaine de l'impossible mais les vieilles habitudes ont la vie dure, les réflexes aussi. Normal, j'ai été formée à ça. Aux réflexes. Ah ça oui, je suis réactive, il n'y a aucun problème.
Ce n'est pas cela que je voulais dire. Voulais-je seulement dire quelque chose ? Si oui, tant pis, ça se sera perdu quelque part et je ne compte pas attendre le retour de quoique ce soit.

Travailler et se surprendre à haïr les pensées. Tiens, c'est Hugo qui disait ça, dans les Misérables : "La pensée est le labeur de l'intelligence, la rêverie en est la volupté."


M'endormir d'un sommeil abreuvé de rêves juste en pensant à ses mains.

Out of sight out of mind.

Samedi 18 août 2007 à 10:03

J'ai jamais bien compris ce qui se passait. Mais là il y a un cendrier rempli à ras-bord de mégots devant moi. L'odeur de la clope froide m'insupporte. Dans le genre "les mille et une raisons qui devraient t'inciter à arrêter" oui, c'est dans ce genre là, sauf que non. Je n'arrête pas. Le compte des raisons qui font que je continue, je l'ai perdu depuis longtemps, je ne sais même pas à vrai dire si je l'ai vraiment tenu un instant. Après tout, qu'est ce que ça peut bien vous foutre. Oui, il paraît que je me tue à petits feux. Bah, autant que cela soit comme ça, parce que là c'est un peu une histoire à la Kill Bill : on a oublié de vérifier que j'étais bien morte. Grossière erreur. Messieurs les tueurs à gages, vérifiez toujours, prenez exemple sur ces tueuses qui le font à chaque fois, par cruauté ou par perfectionnisme.  Et encore, "perfectionnisme" est un trop grand mot, c'est l'envie de faire correctement son boulot qui prime.
 Parce que dans tous les cas, laisser quelqu'un à moitié mort ne rapporte que des emmerdes ; vengeance ou vie encore plus difficile qu'auparavant, du coup cette personne répète les mêmes erreurs.
Et le pire, c'est que le meutrier, ou du moins l'apprenti meurtrier, qui reverra cette personne des années plus tard, se voilera la face. Parce que ce n'était pas un homme dans cette voiture, c'était moi. Et même avec un silencieux dont on est sûr, il ya une marge d'erreur.

Jeudi 16 août 2007 à 0:14

- T'as les yeux qui se ferment, viens je te dis, tu seras mieux.
- Mais non. Non. Tu sais, Camille, elle parlait bien pour son âge.
- Je sais.
- Et puis, Océane, elle, elle progresse.
- ... Je sais aussi.
- Il y avait des pêcheurs.
- Ah.
- Ils n'ont rien pris. Ou presque. Et puis, il y avait aussi Fabien.
- Il t'a parlé ?
- Il se marie le 22 septembre.
- Ah.
- Comme tu dis. Je peux avoir un chewing-gum à la cerise ? S'il te plaît ?
- A ce point ?
- A ce point.

Et voilà, c'était fini. Parce que le chewing-gum à la cerise c'était presque devenu un code entre elles. La jeune femme un peu fatiguée, dont on ne sait si elle est vraiment lucide, c'est moi. Enfin, moi, dans le sens où moi qui vous parle, je la suis, elle. Sans que personne ne le sache. L'autre c'est ce que beaucoup considèreraient comme sa meilleure amie. Question de standing je présume.
Ces deux filles, que je vais appeler, voyons, Maud et Audrey, se soutiennent parce qu'elles ne peuvent faire vraiment autrement. Il serait fascinant de mener une étude pour prouver une nouvelle fois à quel point elles n'étaient pas destinées à devenir amies, ni même à se côtoyer. Mais ce serait un peu long. Et là je dois vous laisser : j'ai un gamin qui s'est endormi dans la banquette, devant la télé, et la tempête annoncée depuis trois jours est arrivée, enfin, quand bien sûr on ne l'attendait plus.

Mercredi 15 août 2007 à 12:17

" Sur les tréteaux l'arlequin blême
Salue d'abord les spectateurs
[...]
Ayant décroché une étoile
Il la manie à bras tendus "

Lonah - Crépuscule

Et c'est un couple comme on en verra plus souvent, déchiré par leurs ressemblances, et dont les différences si énormes soient elles sont les seules choses acceptables. Ils sont un paradoxe entier à eux deux. S'il crée elle prend un malin plaisir à détruire, et inversement. Alors qu'il cherche le moyen d'être touché elle cherche celui de ne plus l'être. Ils sont deux aimants. Dans leur relation chaque chose est inversée. Ou presque. Du moins, celles auxquelles on s'attend ne sont pas là où elles devraient être.
Bref c'est le bordel. J'ai toujours aimé le bordel. Mais là c'est au-dessus de mes forces. Si j'avais fait un effort, si j'avais joué le jeu jusqu'au bout rien de tout cela ne serait arrivé.
Et j'ai fait marche arrière. Ne jamais faire marche arrière, il faut finir ce que l'on a commencé, malgré les voix qui hurlent dans nos tête. A retenir.

Les deux personnes que je garde au coeur.



" Il n'y a rien qui ne m'arrache à cette fin,
n'écorche ce dessein
je ne vois rien qui n'efface ce chemin "
ne m'achève enfin.

Lonah - Crépuscule

Lundi 13 août 2007 à 22:33

C'étaient des petites joies simples, comme aller s'asseoir à l'ombre du bosquet de bouleaux, appuyée contre un tronc pour lire un peu. Ou encore passer une nuit à observer les étoiles, emmitouflée dans son sac de couchage, avec les jumelles et le thermos de chocolat chaud à portée de la main. Ah, elle aimait aussi monter sa tente alors que le soleil est en train de se coucher, faire un feu de camp qu'elle n'éteindra que vers trois heures du matin et passer le rester de la nuit à lire avec une lampe de poche dans la bouche. Admirer le lever de soleil dans la plaine, éventuellement choper un rhume à cause de la rosée qui peut s'avérer traîtresse. Lire encore, étendue dans l'herbe haute avant que la tondeuse ne soit passée. Ecrire, ou lire, pour changer, sur l'herbe coupée parce qu'elle aimait cette odeur.
Oui ce sont toutes ces petites choses qui lui mettaient du baume au coeur lors de ses étés à la campagne. Là elle se dit qu'elle a un peu moins de 3 semaines pour en profiter et graver de nouveaux moments dans sa mémoire, pour ce qui sera peut-être, sûrement, son dernier été.

Lundi 13 août 2007 à 21:47

Que veux tu, je commencer à me fatiguer. Ce n'est peut-être plus pour moi cette vie, ces ambitions, cette peur de ne pas être à la hauteur de ce qu'on était auparavant... Oh, je ne dis pas que cela devient lassant, au contraire, j'avance et je me découvre une nouvelle manière de faire les choses.
Je commence à être rompue aux anciennes techniques et je peux désormais parer d'un sourire ou d'un regard, le progrès ça n'est pas forcément l'amélioration que veux-tu. Pourtant j'en ai vu passer des jeunes requins, mais au final ils ne font que reprendre nos bonnes vieilles combines. Ce serait injuste pour eux que je m'éternise... En même temps, ce monde est injuste, plus particulièrement dans les lieux où nous exerçons. Bref, je ne sais trop que faire, est-il plus judicieux d'attendre le moment qui me verra craquer pour de bon ? Cette option me semble stupide... Quoiqu'il en soit je te tiendrai au courant.

Raph', quelques années plus tard.

Dimanche 12 août 2007 à 22:17

Alors bien sûr comme on m'offre une occasion en or de concrétiser mes rêves, je flippe, j'ai l'impression de perdre mes moyens tout en réussissant à garder un masque d'assurance.
Résultat ?
J'ai juste l'air d'une incompétente qui se surestime et qui, comme on le dit chez nous "pète plus haut qu'elle n'en a de derrière".
Oui, dans ces moments là je le confesse sans problème, je me déteste.
Ce qui n'arrange strictement rien à mes affaires. Il faudrait que je rennonce à sortir ce soir, que je me couche tôt puisque "la nuit porte conseil", histoire d'y voir plus clair demain matin.
Il faudrait, c'est certain. Je peux jouer la naïve et me dire que peut-être en allant faire la fête, en ne dormant pas et en revenant à 7 heures à l'appartement avec des yeux un peu trop brillants, j'aurais de meilleurs résultats ?
Non.
Ah.
Tant pis alors, je ne le dis pas, je le fais.

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