Vendredi 25 janvier 2008 à 18:22

Je déteins. Ca n'est pas de ma faute hein. Du coup c'est le maquillage qui coule et deux traînés de mascara noir le long des joues. Y'a des mouchoirs en papier pour effacer ces marques. Oui mais non ! C'est une preuve, entre toutes alors justement pourquoi la garder ? Pourquoi pas. Descendre et croiser son cauchemar. Accélérer du coup. Ne pas lui laisser le temps de me rattrapper. C'est sûrement ce qui fait que je suis en train de lui courir après...

Vendredi 25 janvier 2008 à 18:08

BON ANNIVERSAIRE KADJA !!!!
*
La plus jolie et talentueuse et patati, patata etc. maman et dessinatrice de cowblog.


Vendredi 25 janvier 2008 à 11:06

Cours de quoi ?
Défoncé par quoi ?
Animé par qui ?

 Toutes ces choses qui sont tues, dont on ne pourra plus jamais parler. Comme un tabou qui s'installe sans nous avoir demandé notre avis au préalable. Une incruste quoi. Même pour rire. Même par habitude. Même par désintérêt. Là non, juste rien. Monsieur a oublié et je crois qu'il ne veut plus apprendre. Enfin, rien… Quelques explications et surtout une dénomination « **** ». J'ai envie de dire stop. Faut faire marche arrière et vite : je ne suis pas une petite sœur. Surtout pas une petite sœur. Je l'ai été trop souvent. Dire que la dernière fois j'étais heureuse de l'entendre m'appeler par mon prénom. Ce qui serait plutôt logique. Sauf que j'étais presque surprise qu'il le connaisse. L'identité des gens passe avant tout par leur prénom. Alors il me faisait exister, d'un coup, d'un seul. Et pas de « **** » à l'horizon. Charmée qu'il le prononce quoi. Vraiment ce midi là il n'y a que son prénom à elle qui merdait dans l'histoire. Et maintenant j'y ajoute le désapprentissage. Sujet recalé à l'examen !


Les vieux sentiments passent alors qu'on prépare les cartons, au cas où.

Jeudi 24 janvier 2008 à 20:12

"Tu as quinze minutes." Ca n'est pas grand chose quinze minutes avant un départ. Une demi-heure cela aurait été bien. Une demi-journée même. M'enfin, je suppose qu'il y a un temps pour toi. Et c'est maintenant, justement, qu'il est temps de partir de cette chambre. Je n'ai jamais songé à ce départ. Je crois que mon imagination s'y refusait : après tout, partir pour quoi ? Un avenir encore plus incertain, des économies de bout de chandelle et une ceinture si serrée que les trous supplémentaires ont fini par gâcher le cuir. C'était la première idée, celle qui s'imposait et ne laissait aucune place à l'espoir. Je comprends bien les raisons qui m'ont poussée à ne pas rêver. Heureusement d'ailleurs. Il substite un peu de nostalgie. Venue de je ne sais où. Pas des superbes soirées passées ici entre copains, ni d'un amoureux transit petit-déjeunant avec moi sur la table pliable. Rien de tout ça. Une nostalgie du nulle part, une nostalgie solitaire et qui ne nécessite aucune justification. La peur de l'inconnu en somme.


Clémence.

Mercredi 23 janvier 2008 à 14:27



Et bien non : Guillaume Canet n'est pas vraiment mon genre.
Comme quoi.

Sinon, là je souris. La piscine m'a fait du bien. Les sms me font plaisir. Et le reste tant pis.
"Du passé faisons table rase" comme le dit très bien Richard. Alors oui le passé dégage. Je l'ai regardé en face et je ne l'ai pas aimé. Il ne m'intéresse plus. Il n'est pas entier. Voilà, c'est tout. Attention j'arrive ! Enfin, j'essaye.

Mais putaingdebordeldemerde, vivement cet été !
Et vivement dimanche, aussi.

Mardi 22 janvier 2008 à 21:29

On sera grandes.

La bourse aux livres anciens.

Abdos.

Qu'ils cessent.

Mardi 22 janvier 2008 à 20:09

"Je t'offre un café samedi ?"

"Non." C'est drôle, il n'a pas oublié mon nom. Ni mon numéro. Il ferait mieux pourtant.

"Pardon. Un chocolat ?"

"Pourquoi ?"

Manquerait plus que ça. Mais c'est vrai que je n'aime pas le café. Il s'est souvenu de ça aussi. De plus en plus étonnant. Enfin, je dis ça mais ça ne remonte pas à des mois. Tout au plus à quelques jours. Quelques heures même. Ça ne change rien. Et puis qu'est-ce qu'il fout là son pardon ? Pardon pour quoi ? Pour le café ou pour ce qu'il a fait ? Je ne crois pas qu'il puisse s'agir de la deuxième option. Si ça se trouve il n'a pas compris. Pas compris ce qu'il y avait de terriblement vexant et blessant dans cette annonce. Dans cette non-annonce plutôt. Il a une force incroyable pour me blesser, involontairement (et c'est ça le pire) mais je ne pense pas qu'il possède la finesse nécessaire pour comprendre ce qu'il a fait à ce moment là.

"Parce que j'ai envie de te voir."

Ces caractères ne méritent pas de réponse. La dernière était déjà de trop.

"Tu me manques."

... Rien.

"Je suis désolé."

Et c'est censé quelque chose à ce que je ressens moi ?

"Je me suis laissé emporter..."

Il semble avoir découvert l'art du sms. Il ne s'arrête plus.

"Après tout, on n'avait rien convenu ! "

Effectivement. D'où tire-t-il donc son besoin de se justifier ? Nous n'étions que des amis. Il n'y a donc pas lieu de faire un scandale si je décide de ne plus lui adresse la parole. Il n'est question que de mon orgueil. Il n'est pas même pas vraiment bafoué. Je n'ai eu le droit qu'à des chimères et à des semblants d'illusions. Des amis. Qui ne l'étaient pas vraiment. Qui ne se parlaient pas vraiment.
C'est fort. Très fort. Chaque mot ajouté ne fait que rajouté à cette frustration qui m'habite depuis longtemps déjà.

"Je viendrai te chercher. Du moins j'essayerai. Si la grille n'est pas ouverte je passerai au-dessus. Tu l'avais bien fait. Et si je dois me faire refouler alors que tu es choquée, offensée ou simplement surprise par mon culot, et ben tant pis. Ça ne me changera pas des masses."

"Juste... J'aurais pu répondre quoi d'autre devant lui ? J'aimerais changer. Sans heurts. Si c'est encore possible."

Ça ne coûte rien d'essayer. Après tout, mon amour propre est désormais au-dessus de tout ça. Il a crevé le plafond, le con.

Mardi 22 janvier 2008 à 19:48

Ecrire. Se mettre au calme et écrire. C'est facile à dire. C'est tout bête mais c'est révélateur : la fenêtre sur laquelle j'écris est bien souvent réduite à son minimum, afin d'avoir de la place pour le reste. Au cas où. C'est toujours au cas où. Pas d'entrave, pas de limite, juste mes idées et mes doigts qui tapent de plus en plus vite sur le clavier pour les écrire.
Je crois que ce bureau n'est plus le mien. Il ne l'a jamais vraiment été d'ailleurs ; c'est celui d'une famille, c'est celui des déclarations d'impôts, des jeux de guerre, des bilans d'action. C'était celui d'une famille. On ne retrouve plus tout cela dans l'espace compris entre 2 murs remplis de cartes géographiques, une armoire et une fenêtre. Maintenant il y a l'odeur de la cigarette qui reste imprégnée dans les rideaux, il y a les étagères vides et les étagères trop pleines de papiers administratifs. Je crois que j'en ai marre.
Peut-être est-il temps de changer. Peut-être que l'annonce qui me sera faite lundi sera un moyen d'avancer. Peut-être. Je baigne encore dans l'incertitude.
Je remets la musique en route. Ca me manque, la musique. Comme la danse, comme le judo, comme le sport. Pour ce soir je crois que j'en reviendrai toujours au même problème. C'est d'ailleurs une certitude. Pourtant je vais continuer, parce qu'à défaut d'avancer il faut au moins stagner. Avant de régresser. Ma peur infinie de la régression. Il faudrait que j'apprenne à regarder en arrière pour réussir à me propulser vers l'avant. Histoire de mettre de la distance entre celle que je suis et celle que j'étais.

Mardi 22 janvier 2008 à 18:36

Lunatique ?

Je n'en sais rien. Je sais juste que je commence a avoir vraiment hâte d'être au moins de juin. D'arrêter cette mascarade. Ne plus se nourrir d'ideaux. Ne plus rêver. Ne plus envie. Ne plus jalouser. Ne plus avoir envie. Ne plus ouvrir les yeux. Les fermer, au contraire.
Le pire c'est que je le savais. JE LE SAVAIS PUTAIN ! Et je me surprends encore à espérer que cela ira mieux demain, ou après-demain plutôt. Alors qu'on m'apporte des nouveaux éléments, mais que des éléments blessants. Encore, toujours, jusqu'à juin.

J'aurais tué pour donner un coup de poing, moi aussi.

Mardi 22 janvier 2008 à 14:27

Il n'y a pas qu'elle. Qu'est ce que tu crois ? Elle j la connaissais déjà, plus ou moins. J'étais l'une des rares à savoir qu'elle existait. Avant tous d'ailleurs. Je n'étais pas étonnée et je tentais de me composer un visage impassible. De ne pas crisper la machoire. Comment en étais-je arrivée à ça ? Pourquoi ce choc hier ? Ah, oui, je sais, je me souviens. Le prénom d'abord. Ensuite, c'est surtout que j'ai réalisé qu'à partir de ce moment précis je pouvais l'imaginer dans un monde qui ne m'est pas accessible, dans un monde qui t'appartient et qu'elle habite. J'avais quelques unes des pièces du puzzle mais je ne pouvais pas encore deviner le paysage dont elles aidaient à la construction. Là j'en ai eu un aperçu. Et avec cet aperçu la peur nouvelle qu'au final cela te plaise. Ignorer c'est laisser la part belle à l'imagination, mon imagination, celle qui ne me heurte pas, qui me préserve. Le terrain de jeu est désormais réduit, il y a des règles, des figures imposées, et j'ai beau faire mon possible pour conserver le rêve innocent, fantasque et libre je sais qu'il reste une part d'ombre. Un moment donné où la joie ne sera plus de rigueur ; il faudra passer à nouveau par des sentiers peu fréquentables. Réfléchir et oser. "Faire autre chose." Il n'y a pas qu'elle. Mais pour faire cette "autre chose", j'aurais aimé prendre une autre direction.

Mardi 22 janvier 2008 à 14:15

Ca aurait pu être un "bah bien", ou encore un "ça va". Fondamentalement je dois dire que je m'en doutais : il est comme ça, je commence à le connaître depuis le temps. Soit il a décidé qu'il était à peu près bien comme ça et qu'il n'avait pas envie de perdre son temps en vaines disputes, soit il n'a tout simplement pas envie d'aborder le sujet, de garder pour lui son malheurs ou ses emmerdes. Quequel cas ces deux mots sont expéditiffs, efficaces et reconnus comme tems. Tout ça, malgré les apparences qu'une autre donne pour moi (à mon plus grand déplaisir), tout ça donc, ne m'importe guère. Ce qui m'inquiètte, ce qui me révolte et m'"effraie à la fois c'est bien cette questions insidieuse qui finit par s'imposer : pourquoi moi ? Celle que l'on informe, celle que l'on semble regarder avec un mélange de compréhension et de pitié au fond des yeux. Les gens sont pénibles à ne voir que ce qu'ils veulent voir.

Un fois pour toutes : ce ne sont pas mes affaires.
Même si, parfois, j'aimerais qu'elles le deviennent.
Je crois qu'à force de les entendre supposer, j'ai fini par les croire et m'en persuader moi-même.

Lundi 21 janvier 2008 à 20:19

Ils doivent faire un sacré duo. Un grand duo même. Et si je me sens irrésistiblement attirée par eux, par cette lumières qu'ils dégagent, je sais bien que c'est trop dangereux pour moi. Je ne suis pas tout à fait un papillon. Je ne suis pas tout à fait en état. Bah, un mois, deux mois, un peu plus, un peu moins, ça fait longtemps qu'on a dépassé ce stade. C'est la manière dont on va se voir qui est devenue importante, et non la date. On tremble de se casser la gueule à force de vouloir se soutenir. Faut pas demander comment, ni pourquoi. On a peur et puis c'est tout. Le "ils" est devenu "il", au fil des mots, tout naturellement, comme un mauvais automatisme, une manie qui revient sans cesse. C'est fini tout ça. Pour toujours.

Lundi 21 janvier 2008 à 17:56

C'est un sentiment stupide décrit sur un vieux cahier de poésie.
Stupide puisqu'infondé.
Infondé puisqu'inexprimable.
Alors j'ai envie de tenter, d'ouvrir le yeux.
Les miens.
Les siens.
Les leurs.
Ne surtout pas mentir ; il déteste le mensonge.
Je vous raconterai ça bientôt.

Ou pas.

Lundi 21 janvier 2008 à 17:48


Des milliers de prénoms... Des milliers. D'un coup la respiration que s'accélère, je serre les poings, mes jointures en deviennent blanche. Et l'envie soudaine et irraisonnée de balancer toute la vaisselle contre les murs. Des milliers de prénoms, des milliers. Et bien sûr ça ne pouvait pas en être un autre. C'était celui là. Des milliers de prénoms, des milliers. Bien sûr elles sont deux. C'est ce qui fait tout mon problème. Mais merde alors. Des milliers de prénoms, des milliers. Mais en voilà un qui m'a été jeté en plein dans la face. Des milliers de prénoms, des milliers. Seul celui là, aujourd'hui, qui efface les sourires.

Lundi 21 janvier 2008 à 10:01

Super, génial, grand bien lui fasse. Non mais c'est vrai qu'on pourrait m'annoncer qu'il a été demandé en mariage par Audrey Tautou (quoique...) que je n'en aurais rien à foutre. En théorie. Oh mais en pratique aussi ! J'ai latête ailleurs et son intérêt vient un peu tard. Un peu trop tard. Pourquoi c'est à moiqu'on vient dire ça ? L'humiliation n'a pas suffit ? La plèbe encore avide de spectacle réclame un rappel ? Tant pis. Ce sera sans moi, non merci mais c'est gentil d'avoir proposé. Ou alors, je veux une garantie.

Lundi 21 janvier 2008 à 0:24

 

 

Remous d'outre temps :

Mardi 8 Janvier 2008

19h30 (écrit en intégrant des textes précédemment rédigés)

Vénissieux

 

 

 

3 Décembre 2005

Paris (75)

Maky, Nem, Mymy, Spero, Ice.

 

14 - 18 Avril 2006

La Chapelle-Villars (Haute-Loire, 42)

Maky, Nem, Mymy, Spero.

 

9 – 13 Juillet 2006

L'Isle Adam (Val d'Oise, 96)

Maky, Nem, Mymy, Spero, Ice, Fabrio.

 

28 Octobre – 1er Novembre 2006

Vénissieux (Rhône, 69)

Maky, Nem, Mymy, Spero, Ice.

 

28 Décembre 2006 – 2 Janvier 2007

Caen (Calvados, 14)

Jaja, Maky, Nem, Mymy, Spero.

 

6 – 10 Avril 2007

Caen (Calvados, 14)

Maky, Nem, Spero.

 

15 – 27 Juillet 2007

La Chapelle-Villars (Haute-Loire, 42)

Maky, Nem, Mymy, Spero, Ice, Fabrio, Jaja, Raf, Silver.

 

24 – 25 Septembre 2007

Paris (75), L'Isle Adam (Val d'Oise, 96)

Maky, Nem, Spero, Ice, Moony.

 

25 – 31 Décembre 2007

Bordeaux (Gironde, 33)

Nem, Spero, Fabrio.

 

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05/08/2005

Silver, Ice, Cocci, Makiling, Fabrio.

06/08/2005

Moony T.W.

07/08/2005

Nemesia

16/08/2005

Spero

22/08/2005

Mylady

17/12/2005

Melle Rafiki

19/02/2006

Jajapowaa

03/05/2006

Lia

24/08/2007

Thé

03/12/2007

Nine

 

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Quelques bits effacés dans une tempête d'impulsions magnétiques microscopiques au beau milieu d'un serveur quelque part sur le globe. C'est tout ce qu'il reste comme trace de Son passage sur le Forum des Fantastiques, refuge adoré et symbole prédominant de leur unité sur la toile.

 

Pourtant, dans le cœur de chacun, ce vide laisse un ressentiment mitigé. Les souvenirs ne manquent pas à l'appel, surtout pour ceux qui auront cohabité avec Elle le temps d'au moins une rencontre.

 

Mais pour toi - au-delà de la présence qu'Elle pouvait apporter pendant ces journées et ces nuits si rares passées ensemble à rire, partager l'instant présent avec légèreté – son départ définitif du cercle Fantastique a été un tel choc qu'il a suffi d'un rêve, d'un songe sur la fin de ce mois d'Août 2007 pour réveiller la vision d'un fantasme tu jusqu'alors. Et comme s'ils avaient toujours été retenus par des chaînes, tes mots se sont soudain libérer pour s'élancer à tout allure, portés par le vent du changement, et les nouvelles perspectives que le souffle dessinait devant tes yeux ont pris vie dans ce texte :

 

Un goût de liberté

 

« Arrivé à l'angle de la rue, il s'arrêta presque spontanément, comme si un sixième sens l'avertissait de l'erreur qu'il était sur le point de commettre.

S'il allait frapper à sa porte à l'ombre des bosquets du numéro 12, l'accueil ne serait pas le sien, mais celui de sa mère.

 

Balayant du regard l'avenue adjacente où les ombres du soleil couchant dansaient avec les platanes en rangs, il jugea plus opportun de partir à la quête d'un banc ou d'un square, n'importe quel coin tranquille pouvant faire l'affaire.

 

Une rivière. Un pont. Il s'assit sur la corniche et sortit son téléphone portable.

L'assurance du geste de son index sur les touches, le calme de son rythme cardiaque, la neutralité de ses pensées… il s'étonnait lui-même.

 

- Allô ?

 

Elle avait attendu cinq sonneries avant de répondre.

 

- C'est lui.

 

Silence. Il attendit patiemment que la voix enrouée réagisse à l'autre bout des ondes. Elle écrasait sa clope dans un cendrier déjà plein, il n'avait aucun mal à se l'imaginer.

 

- Lui qui ? Finit-elle par demander en essayant de couvrir sa toux.

 

- Lui qui t'attend ici, maintenant.

 

Il tendit son portable au dessus du vide quelques secondes avant de le coller à nouveau contre son oreille.

 

- Tu as entendu le bruissement de l'eau ? Il te faut moins de cinq minutes.

 

Et il raccrocha en plongeant aussitôt le cellulaire dans sa poche. Ses pieds commencèrent alors à se balancer au-dessus du cours d'eau, pour passer le temps avec lui, tandis que ses yeux suivaient attentivement la chute du soleil derrière l'horizon.

 

Bientôt, l'odeur de cigarette portée jusqu'à ses narines interrompit le métronome de ses jambes. Son menton alla toucher son torse alors qu'il se sentait sourire. Il l'entendit prendre place à côté de lui.

 

Quand elle eut enfin enjambée la corniche, il leva la tête pour la regarder dans les yeux.

 

- Il était temps. Lui lança-t-il en ne parvenant pas à effacer son sourire.

 

- Si ma mère ne m'avait pas brailler dessus quand j'ai claqué la porte pour sortir, je croirais rêver en te voyant ici.

 

- Tu en es certaine ? Je pense que dans un rêve, tu aurais aussitôt raccroché sans chercher à en savoir plus…

 

Elle ne l'imita pas dans le sourire qu'il lui adressa. Et elle avait raison, elle était tellement plus belle ainsi, à le dévisager sans gêne. C'était si rare…

 

- Et pour la suite ? Tu as prévu d'attendre une quelconque réaction de ma part ?

 

- Si ce n'est laisser de côté les hypocrisies de politesse, je ne pense pas, non.

 

- Je vois.

 

L'écoulement de l'eau se faisait maître.

 

- Comme ce silence me parle !

 

- Ecoute, je doute que tu aies fait tout ce chemin depuis Lyon pour entendre des explications ou encore des excuses –choses inconcevables de toute façon. Alors éclaire moi, veux tu ?

 

- J'avais envie de te voir.

 

- Mais encore ?

 

Elle avait renchéri trop vite. Elle semblait tendue.

 

- De rétablir le contact, bien sûr, mais pas seulement, sinon -comme tu l'as si bien dit- je n'aurais pas fait tout ce chemin.

 

- Alors ?

 

- Alors j'avais envie de profiter un peu de ton échappée, savoir ce que ça fait de couper les ponts.

 

Il y eut un court silence avant qu'il n'émette un petit rire en réalisant l'ironie de sa position.

 

- Tu t'attends à quoi au juste ?

 

- C'est là le must. Je ne m'attends à rien d'autre que ce qui arrivera. Je veux te prendre comme tu viens.

 

Elle tourna la tête en haussant les sourcils.

 

- C'est pas dit que j'aie l'intention de venir où que ce soit.

 

- Tu es venue jusqu'ici.

 

Elle secoua légèrement la tête au-dessus du vide.

 

- Si je comprends bien, tu voulais me voir savourer le délectable plaisir de n'avoir plus aucun lien avec eux ?

 

- Oui… Et non.

 

- Ah… Parce qu'il y a autre chose ?

 

- Je te l'ai dit. Il y a des terres qui ne valent pas la peine d'être foulées.

 

Son sourire ne s'était pas effacé alors que ces mots avaient franchi ses lèvres. Elle le regarda d'un air perplexe. Visiblement elle n'avait pas lu les commentaires qu'il avait laissé sur ses articles, ou ne s'en souvenait plus.

 

- On n'appartient pas au même monde qu'eux. C'était une erreur de se rencontrer dans un tel contexte. Trop de principes, trop d'engagements, pas assez de…

 

- Et donc, l'autre chose ?

 

- Je ne te connais pas comme j'aurais voulu apprendre à te connaître. Tu affiches tellement de facettes différentes, je n'ai eu accès qu'à celles que tu as bien voulu montrer pendant les rencontres et dans le quotidien sur le net. Celles qui valaient la peine d'être découvertes, je n'ai jamais pu y mettre la main dessus. Tout ça parce que tu les caches derrière les pages de ton Blog… Chose dont je ne veux pas débattre ! Dit-il avant qu'elle n'ait pu répondre. Tous ces détails barbants. Ca n'en vaut pas la chandelle si avant je n'ai pas la réponse à ma question…

 

Il marqua un temps de pause. Elle ne le quittait pas des yeux. Et si elle l'avait fait, il aurait probablement perdu le fil.

 

La lune avait remplacé le soleil, la teinte argent les spectres orangés.

 

- Est-ce que oui ou non, tu as conscience de la frontière que je dessine entre cette vie et l'autre, et si oui, est-ce que tu es prête à franchir le cap dans l'autre avec moi ?

 

Il ne pouvait que la regarder droit dans les yeux. La question avait été posée, elle régnait encore sur le silence qui l'avait suivi. Elle planait au-dessus d'eux, et exigeait que les regards ne cèdent pas.

 

- Et si je te dis que je t'avais sous-estimé ?

 

Elle avait soufflé ça en baissant les yeux. Il attrapa sa main sur la pierre froide.

 

- Je te réponds la vérité : moi aussi. Mais il n'y a rien à regretter, rien à excuser, pour la simple raison qu'autrement, on n'en serait pas là.

 

Il la vit redresser la tête après le contact entre leurs doigts.

 

Un baisé volé. Qui sublima sa pureté. Faisant vibrer dans l'air les mots qu'il finit par prononcer :

 

- Tes lèvres… Elles ont…

 

Elle rouvrit les yeux. Revenant à la nuit d'argent.

 

- … comme un goût de liberté. »

 

 

Aujourd'hui, quatre mois après qu'Elle ait reçu ce texte de ta part, que peut-il en être ?

 

Tu es forcé de constater que rien n'a évolué de votre côté. Si ce n'est cette clairvoyance qui t'habite lorsque tu songes à Elle avec attention.

 

La Reine Margaux

 

Elle. Si différente, tellement autre. Un grand mystère après celui du Je. Tu vas même jusqu'à soupçonner une complémentarité entre les deux énigmes clés dont ils sont auréolés.

 

Qui est-elle ? C'est justement par l'obscurité qui plane sur cette interrogation que ton regard a été capté, il y a de cela plus de deux ans maintenant.

 

De tous les personnages qui ont surgit dans ta vie au point d'en bouleverser le tracé depuis ce lointain été 2005 - berceau de la croisée des Fantastiques -, Margaux est la seule dont la demi présence ait offert un rapport aussi vif et direct avec ton autre monde.

 

Demi, non pas à cause de la barrière qu'ont représentée les centaines de kilomètres qui vous séparent encore aujourd'hui, mais plutôt de par sa personnalité parcellée.

Il en a toujours été ainsi avec Margaux - à ceci près que tu l'appelais Mymy comme les autres à l'époque -, jamais elle n'a été une personne entière à tes yeux. Dès que ton attention était braquée sur elle, tu étais ébloui par une facette évasive, fragile, et cependant envoûtante, qui menaçait à tout instant de laisser place à un nouveau visage du large panel qui la compose.

 

Elle s'appelle Margaux Remy. Elle avait 13 ans la première fois que tu l'as rencontrée en chair et en os à Paris, le 3 Décembre 2005. Grande - bien trop pour son âge -, respirant le vécu derrière son visage aux pommettes généreuses et sa chevelure blonde coupée courte.

 

Aujourd'hui elle en à 15. Elle a changé, le beau paysage des Fantastiques s'est assombri pour elle, et vous êtes passés par beaucoup de bravades plus grotesques les unes que les autres, certes. Mais rien n'a bougé quand au mystère qui anime une partie de son âme, et qui trouble le calme de la tienne.

Il y a toujours eu en Margaux ce personnage surréel doublé d'une conscience changeante, contrôlée. Chose captivante à tes yeux. Dangereuse au regard des autres, particulièrement lorsque ce jeu de poupées russes psychique s'étendait à toutes les facettes de sa personnalité, lui procurant un solide rempart creusé de meurtrières. Selon le reste des Fantastiques, et selon ses propres dires également, de là, il n'y a plus qu'un pas pour se laisser aller à la manipulation.

 

Le plus étrange, c'est que jamais tu n'as eu peur d'elle en ce sens, comme si tu t'étais toujours senti à l'abri de ces rumeurs sur son pouvoir de stratège machiavélique. Mais c'est sûrement pour la triste raison que tu n'as jamais eu rien à perdre en ces temps. Du moins bien trop peu qu'elle n'aurait jamais pu effleurer un jour. C'est d'ailleurs là l'image la plus froidement explicite de ta situation d'alors : tu n'aurais pas accordé confiance à Margaux, sauf que, simplement, tu n'attribuais le mérite de ta confiance à personne, pas même dans le cocon des Fantastiques. Tu avais peur de ce qui venait de naître au dernier quart de l'année 2006, à l'orée de Novembre, tu étais devenu l'hôte d'une noirceur grandissante, envoûtante, et surtout révolutionnaire.

L'ombre qui a tout rasé, comme un bombardier de la Seconde Guerre Mondiale avec en ligne de mire une série de clochers de villages côtiers, elle a sapé tous tes principes, croyances et espoirs, dévaluant jusqu'au dernier des crédits que tu accordais aux choses autour de toi. A ce stade, il n'y a plus rien à défendre, sauf ce qui est dans l'ombre et qu'on ignore, alors la confiance est muette, sans arme.

Ce qui devait être secret pour les autres l'est devenu aussi pour toi.

 

Entraîné dans cette avalanche d'obscurité, tu as pu assister - tardivement - au spectacle d'une jeune fille dotée d'un pouvoir extraordinaire : celui de s'émanciper de ses propres entraves psychiques pour partir explorer son moi caché, et de réussir ce jeu avec un contrôle absolu sur la conscience.

 

Cet exploit prodigieux d'être l'omniprésence même, à la fois acteur et metteur en scène, accusé et juge, personnage et auteur, sans le moindre contact, dédoublé, déchiré ! mais toujours unique, en phase.

Margaux possède ce pouvoir.

Viendra le jour où tu feras tout pour le lui ôter.

 

Mais pour l'heure, tu n'es qu'au début de la quête, et la Reine Margaux est derrière les remparts aux pieds desquels tu te tiens.

Quand à moi, je suis invisible, comme une ombre par delà l'épaule d'******, imperceptible à ses sens. Car il demeure sans savoir, il n'a jamais su.

 

Margaux, elle, sait. Elle a toujours su.

Et elle saura encore et encore.

 

****** en revanche…

 

 

 

L'Insipide Contagion :

Mercredi 16 Janvier 2008

23h27

Vénissieux

 

« Tu es celle contre laquelle ma haine aurait pu raviver une once d'espoir.

Tu es ce vide qui n'en est même pas un dans ma dimension cachée, tandis que tu fais ton nid dans le bas monde, te croyant à l'abri, sans te sentir coupable d'empiéter sur le couloir de trêve que je tente d'ouvrir entre les deux univers, d'ignorer ses lois et de colporter les pires immondices du bas monde jusqu'à lui. Tu restes là sur ce qui sera bientôt un No Man's Land, à attendre naïvement de pouvoir croquer les fruits qui poussent sur ce bout de terre fertile.

Toi, celle qui corrompt les vertus de ce passage sacré, et qui ose par la même ignorer les devoirs exigés pour le fouler de tes pieds souillés. » 

 

 

Article à l'adresse de La Grande Mymy :

Dimanche 20 Janvier 2008

23h41

Vénissieux

 

Ces mots, je les ai écrit en étant persuadé qu'ils m'étaient inspirés par Nemesia.

Mais par miracle, elle m'a donné hier la preuve de sa confiance, de la complétude de sa personnalité, et comme une réaction en chaîne qui laboure tout à contre courant, les souvenirs des bribes de paroles à ton sujet ont été mises sous la lumière.

 

Quelle ironie de voir que ces mots calquent à la perfection au sentiment que tu m'inspires à présent.

Si ma honte est démesurée d'avoir pu penser ça de Nemesia au confins du brouillard qui occultait notre relation, elle n'est rien comparée à l'indifférence que suscite l'écho intérieur de ton nom.

L'Insipide Contagion arrive à son terme, et je n'aurais jamais cru m'être trompé à ce point  sur ton pouvoir corrosif à l'égard les choses qui t'entourent. On dit que tu ne le contrôles pas.
Je ne suis pas de ceux qui essayeront d'en savoir plus à ce sujet, que ce soit pour t'aider ou pour alors se protéger. Je ne l'ai jamais été.

 

Le Dernier Mot se perd. Ce n'est même plus crucial de savoir qui l'aura. Mon regard se vide, alors qu'il n'y avait plus que par lui que tu existais ici.

 

Avec l'espoir que les cadavres que tu as laissé sur nos berges se joignent à ton naufrage dans ce torrent de désintérêt.

Ultimement.

 

Spero

 

 

 

 

Dimanche 20 janvier 2008 à 23:29

Tu sais ce qui te fait réellement peur ? C'est que l'on se ressemble, vraiment. Je sais que tu l'écrivais déjà, deux jours après notre rencontre. Le seul problème c'est que tu as aussi vu ce que cela impliquait. Non, je ne te ressemble pas : tu me ressembles. La chronologie est mal établie. Après tout, on s'en fout. Tu vois la pente et tu as de plus en plus tendance à te laisser entraîner par elle. Au début on lutte, ensuite on voit que la résistance est inutile, alors on se laisse porter, même si au fond chaque parcelle de notre corps se crispe en essayant de se défendre contre cette descente aux enfers. Pour finir on y va, franchement, en s'assumant entièrement et en fonçant dans le mur. Juste pour voir qui sera le plus abîmé des deux. Je te laisse la surprise. Même si je doute de la pertinence de ces actes. Je voulais te pousser parce que je savais que tu irais d'une manière ou d'une autre. Le problème c'est qu'en t'y poussant je voulais rester là, t'éviter les erreurs habituelles, t'éviter de te briser les poignets et le reste.
Le terrain avait été préparé et j'avais attendu celle qui en était digne, sachant que moi j'étais trop amochée pour l'être. Le hasard en a voulu autrement.

Un dernier conseil malgré tout : attention à tes ailes, il t'arrivera peut-être, ce que je n'espère pas, de t'apercevoir qu'elles ne sont que deux vulgaires bouts de plastiques qu'un artiste a voulu dessiner pour pouvoir y croire.

Dimanche 20 janvier 2008 à 23:08

"T'as frappé à la mauvaise porte, c'est pas de la bonne humeur qu'elle cultive dans son cloître étouffé, c'est une perpétuelle confession qui se veut sincère mais qui n'a pas de contenance.

Les Mots peuvent tellement plus.
Ce Blog les briment par le manque d'honnêteté de son auteur."

Une confession ? Tiens tiens. Je n'étais pas au courant. C'est gentil de me prévenir.
Un cloître étouffé. Ah bon ? Peu de cloîtres peuvent faire autant vivre. Quoique. Le cloître est à la base un endroit central, ouvert sur l'intérieur, plein de lumière.
Je prends ça très bien merci.
De la bonne humeur il y en a ici, au contraire. C'est le moyen de la récupérer bien souvent.
Qui se veut sincère. De ça non plus je n'étais pas informée.
Qui n'a pas de contenance. Après tout là, ce n'est pas à moi de juger mais bien les lecteurs.
Cependant, si tout cela était une confession, seule moi pourrait en connaître le degré de sincérité. Sauf que voilà, ça n'en est pas une.

Les mots peuvent plus, je n'en doute pas. On fait ce que l'on peut avec ce que l'on a.
Quant à mon manque d'honnêteté... Je ne pense pas que l'on puisse m'en accuser en ces lieux. Je suis honnête avec moi-même.
Les gens font ou non la part des choses : dès lors ça ne me concerne plus.

NB : le titre me fait franchement marrer ! Bravo encore.

Dimanche 20 janvier 2008 à 19:50

" C'est l'histoire d'un homme qui tombe d'un immeuble de cinquante étages. Le mec au fur et à mesure de sa chute, il se répéte sans cesse pour se rassurer : "Jusqu'ici tout va bien. Jusqu'ici tout va bien. Jusqu'ici tout va bien."

Mais l'important c'est pas la chute. C'est l'atterrissage. "

La haine

"Jusqu'ici tout va bien." C'est affreux mais c'est ce que je ressens avec lui. Toujours me dire que ça se passe bien mais seulement pour le moment. Toujours avoir peur que ça se finisse. Mal en l'occurence. Je l'aime. Mais je ne peux pas lui dire en face. Seulement lui chuchoter. Le pire du pire, c'est qu'avec lui j'ai une peur bleue de l'avenir. De l'atterrissage.

Dimanche 20 janvier 2008 à 15:37

Bon bah maintenant j'attends et je reste déconnectée d'msn. Si vous avez quelque chose à me dire, ou envie de me parler. Il vaut mieux faire bipper. Y'a plus qu'à attendre. Ouais. Y'a plus qu'à. Au pire je serai fixée lundi.

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